Les Editions Blanche de Peuterey
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En 1890, Fridtjof Nansen, fort de sa réussite de la traversée de la banquise du Groenland, présenta un projet d'expédition polaire à la conquête du Pôle Nord à la Société géographique norvégienne et, en 1892, à la Société géographique royale de Londres, alors que ses préparatifs étaient déjà bien avancés. Sa théorie, selon laquelle un courant de dérive traverse les régions polaires depuis le détroit de Béring et les environs des îles de la Nouvelle Sibérie vers la côte est du Groenland, était fondée sur un certain nombre d'indications, notamment la découverte (1884), sur des glaces dérivantes au large de la côte sud-ouest du Groenland, de vestiges de l'expédition polaire nord américaine à bord du navire « Jeannette », qui a coulé au nord-est des îles de la Nouvelle Sibérie en 1881. Son intention était donc de fixer son navire dans la glace au nord de la Sibérie orientale et de le laisser dériver avec elle.
Son plan est critiqué par de nombreuses autorités arctiques, mais il réussit. Le parlement norvégien finance les deux tiers des dépenses, le reste étant obtenu par souscription auprès du roi Oscar et de particuliers. Son navire, le « Fram » (c'est-à-dire « En Avant »), était spécialement construit pour être extrêmement solide et d'une forme particulière. Il était pointu à la proue et à la poupe et ses flancs étaient inclinés, de sorte que les glaces, en se pressant l'une contre l'autre, tendaient non pas à l'écraser, mais simplement à se glisser sous lui et à le soulever.
Il quitte Christiania le 24 juin 1893. Otto Sverdrup était le capitaine ; Sigurd Scott Hansen, un lieutenant de la marine norvégienne, était chargé des observations astronomiques et météorologiques ; Henrik Greve Blessing était médecin et botaniste ; et parmi les autres, Frederik Hjalmar Johansen, lieutenant de l'armée norvégienne, embarquait en tant que pompier. Le 22 septembre, le « Fram » fut amarré à un floe (gros glaçon) par 78° 50 N., 133° 37 E. ; peu après, il fut pris dans les glaces et la longue dérive commença.
Il supporta parfaitement la pression de la glace. Au cours du second hiver, 1894-1895, il fut décidé d'entreprendre au printemps une expédition à pied vers le nord à travers les glaces, et le 14 mars 1895, Nansen, convaincu que le « Fram » continuerait à dériver en toute sécurité, le laissa par 84° N., 101° 55 E., et se mit en route vers le nord, accompagné de Johansen.
Le 8 avril, ils firent demi-tour à 86° 14 N., la latitude la plus élevée atteinte alors par l'homme, et mirent le cap sur la Terre François-Joseph. Ils souffrirent de nombreuses difficultés, notamment d'un manque de nourriture, et furent contraints d'hiverner sur l'île Frederick Jackson (ainsi nommée par Nansen) en Terre François-Joseph du 26 août 1895 au 19 mai 1896. Ils n'étaient pas sûrs de l'endroit, mais après avoir atteint 80° N. sur la côte sud des îles, ils se dirigeaient vers l'ouest pour atteindre le Spitzberg, quand, le 17 juin 1896, ils tombèrent sur Frederick Jackson et son groupe de l'expédition Jackson-Harmsworth, et retournèrent en Norvège sur son navire, le « Windward », atteignant Vard le 13 août. L'arrivée fut triomphale.
Une semaine plus tard, le « Fram » atteignit également la Norvège en toute sécurité. Il avait dérivé vers le nord après que Nansen l'eut quitté, jusqu'à 85° 57, et était finalement revenu par la côte ouest du Spitzberg. Nansen reçoit un accueil sans précédent. -
Souvenirs d'un sibérien. Extraits des mémoires de Rufin Piotrowski
Rufin Piotrowski
- Les Editions Blanche de Peuterey
- 12 Février 2016
- 9782368781265
Ce livre entre sans aucun doute dans notre collection « Grands aventuriers ». Le personnage est peut-être moins connu que Livingstone, Stanley, Garnerey ou encore Raynal, il n'empêche que son histoire et son périple sont assez impressionnants. Polonais né en Ukraine, exilé en France après le partage de la Pologne en 1831, il a le mal du pays et en 1843, il rentre dans sa terre natale, sous une fausse identité. Assez rapidement, il est démasqué, et condamné à la déportation en Sibérie (par le simple fait d'être polonais).
Après un voyage en tant que prisonnier, il est relativement épargné par le sort, et le travail qui lui est confié, son hébergement, sont relativement acceptables. On aurait pu penser qu'il s'en serait contenté. Mais non : il décide de s'évader et de recouvrer sa liberté, en fuyant à pied la Sibérie, en étant conscient des risques encourus, vraisemblablement la mort à coup de fouet.
Outre l'aventure, le livre permet de découvrir l'ambiance de l'époque, et tout spécialement la condition de prisonnier ou même d'habitant de la Russie. Les punitions sont violentes, les condamnations sont extrêmes, et l'on se retrouve très rapidement exilé, que l'on soit prisonnier de droit commun ou « ennemi héréditaire ». Les habitants sont pauvres et souffrent en silence. Les nobles et les puissants règnent en maître, voire en despotes. Enfin, la place tenue par la religion serait considérée de nos jours comme ambiguë, puisque tout orthodoxe qui se respecte fait la chasse au chrétien ennemi de la Russie.
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Nous cherchions, depuis un certain temps, des livres et romans pour la jeunesse, qui soient libres de droit, pas trop diffusés, et pas complètement démodés. Il nous semble que « Surcouf le Corsaire » répond à ces critères, surtout dans la première partie du livre.
Où l'on retrouve, dans ce roman, Surcouf confronté au Colonel Bonaparte, que le marin réussit à impressionner. Puis notre héros se retrouve face au Consul Bonaparte, à qui il tente de faire comprendre l'importance de la marine pour battre les anglais. Enfin, Surcouf est convoqué par l'Empereur. Les deux hommes s'estiment, bien qu'en désaccord sur les orientations profondes à donner à la société : Surcouf veut la paix à tout prix.
Le roman est très agréable à lire, et on y retrouve les qualités traditionnelles du héros : génie, enthousiasme, détermination, amitié, dévouement, générosité... et l'on pourrait ajouter : entêtement face à l'autorité qui ne veut pas l'écouter. Tout en conservant un amour de la Patrie que rien n'ébranle.
Surcouf est vraiment le héros qui se sacrifie pour les autres et son pays, seul marin de l'époque à résister à la perfide Albion. Les aventures sont passionnantes, le rythme est agréable : un bon livre pour la jeunesse.
La deuxième partie du livre, le Tedetou, est une aventure au désert qui garde un lien réel mais assez ténu avec Surcouf. Nous avons conservé cette partie par respect pour l'auteur.
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Odyssée Orient : L'expédition souriante ; De la Belgique au Cambodge
Théau Izoard
- Les Editions Blanche de Peuterey
- 20 Juin 2024
- 9782368783016
Trois jeunes assoiffés d'aventures et animés par l'esprit scout souhaitaient relier Bruxelles à Phnom Penh, avec un objectif qui dépassait le simple exploit : partager un sourire avec tous ceux qu'ils allaient croiser.
Ils partirent, accompagnés des encouragements de l'association « 1 Lettre, 1 Sourire », pour rejoindre, au Cambodge, « Pour un Sourire d'Enfant », association connue pour l'aide qu'elle apporte aux enfants des bidonvilles. Véritables ambassadeurs souriants, ce périple leur permettait également d'explorer la force du lien intergénérationnel.
À bord de leur fidèle « Bianca », une 4L aménagée pour l'occasion, les difficultés n'ont pas manqué au cours des 22 000 km parcourus et des 24 pays traversés !
Mais l'aventure intérieure et les sourires apportés et reçus resteront gravés à jamais dans la mémoire de nos trois amis.