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Editions du Jasmin
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Jessica découvre que New York et les chemins qui y mènent peuvent être des territoires sans foi ni loi, où la mort trop souvent n'a rien de naturel.
« Nous avons fait un beau voyage », c'est ce que Jessica aurait pu répéter mille fois à Russ Clifford, inspecteur de police au commissariat de la 82e rue, à New York. C'était l'exacte vérité, elle avait fait un beau voyage pour venir voir boxer son père. Pour Jessica, qui est à peine une adolescente, difficile de deviner que la grande ville et tous les chemins qui y mènent peuvent être des territoires sans foi ni loi, où la mort trop souvent n'a rien de naturel.
Plongez dans un polar poétique et noir, à lire peut-être en écoutant un air de jazz.
EXTRAIT
Il écarta les cordes pour mettre ses deux pieds sur le ring. Il pensa : « Je suis un gars du Bronx un point c'est tout. Un gars du Bronx comme Lee Harvey Oswald le vrai faux assassin du président Kennedy, comme le comédien Al Pacino, comme... »
Cornel Lee, son manager, souriait de ses vingt cinq vraies dents et de ses sept dents en or. Il tapa sur l'épaule de Mick :
- On est O.K. Mick... tu t'allonges au neuvième round ou au dixième au plus tard, et l'affaire est dans la poche. Ton titre, tu le retrouveras dans six mois en Angleterre. Je n'aurai pas de mal à conclure une revanche.
Mick ne répondit pas. Il regarda seulement Cornel au fond des yeux.
- Mick ! perdre une fois, c'est pas la fin du monde, et puis, c'est une bonne combine, et puis, t'as pas le choix !
Le speaker présentait déjà George Red, le Boucher de Liverpool. Celui-là portait bien son nom. Il avait une tignasse rouge sang, à croire qu'il prenait une dose de ketchup comme shampoing. Rouge, pur sang même, on peut pas mieux dire, exactement comme sa culotte. Mick remarqua sur chacun de ses biceps un poignard tatoué, genre navaja.
« Un vrai gosse, ce George Red, un minus jouant les méchants. » C'est ce que pensa Mick.
- Ce gars-là, c'est rien qu'un bébé rose, et le rouge qu'il a aux joues, c'est pas du sang de taureau... c'est du sang de navet, affirma Mick à Cornel, avant de mordre dans son protège dents.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Yves Pinguilly a eu plusieurs vies, et ce n'est pas fini... Il est né à Brest, à la fin de la deuxième guerre mondiale. À quinze ans il est marin. À dix-sept il a bouclé son premier tour du monde. Il deviendra vite un écrivain voyageur, ayant, avant l'âge de vingt ans, navigué sur les sept mers et posé les pieds sur les cinq continents. Ses livres de rêve ou de contestation ont eu de nombreux prix en France, mais aussi au Japon ou plus loin encore en Nouvelle Calédonie ! Auteur de 90 titres pour la jeunesse, Yves Pinguilly est traduit en une quinzaine de langues. -
Les aventures de Tepecoco, jeune fils de potier, à Mexico, au temps des Aztèques.
Autrefois, au temps des Aztèques, Mexico s'appelait Tenochtitlàn, « le lieu où pousse le figuier ». On y menait la vie que mènent tous les hommes, depuis que le monde est monde... Les journées de Tepecoco, le jeune fils du potier Yautli, s'y déroulent dans l'insouciance. L'enfant aime surtout les jours de grand marché où il va vendre la vaisselle que fabrique son père. Devant l'étal de Tizinu, le plumassier, il rêve de devenir plus tard un grand guerrier au front ceint de plumes et de pierres précieuses... Mais c'est compter sans la fièvre des marais qui s'empare de son père. C'est compter sans la pauvreté qui l'oblige à partir lui-même à la recherche du remède au sommet du Popocatepelt, l'un des plus hauts volcans qui entourent la ville. C'est compter sans la malédiction lancée, un jour, sur une princesse et son fiancé. C'est compter sans Tezcatlipoca, le terrible, le noir dieu-sorcier...
Construit autour d'un mythe des origines et selon le schéma du conte, familier aux jeunes lecteurs, ce récit offre également un voyage au sein d'une civilisation disparue, celle des Aztèques de la période pré-colombienne.
EXTRAIT
Dans la pénombre du jour finissant, Tepecoco fit le tour de la clairière. Il cherchait un coin abrité pour y passer la nuit. Il avançait sur la pointe des pieds, sans faire craquer les feuilles ou le bois mort. Que rien, surtout, ne puisse révéler sa présence ! Il n'avait aucune raison de penser qu'il n'était pas seul. Pourtant, il ne se sentait pas rassuré. Il s'immobilisa et tendit l'oreille. Pas un bruit, pas un mouvement. Aucun souffle d'air à travers les branches. Aucun son d'oiseau. Il régnait autour de lui un parfait silence. C'était trop stupide ! Il allait finir par s'effrayer lui-même ! Qui aurait pu le surprendre, à cette heure et dans un pareil endroit ? Personne ne vivait sur les pentes du Popocatepetl et il n'avait rencontré personne en chemin. Il se força à respirer lentement et reprit son exploration. À l'abri d'un buisson de fougères, derrière un tronc couché, il découvrit enfin une petite niche de mousse sèche.
Une fois installé dans sa cachette, le jeune garçon se rappela qu'il n'avait rien mangé depuis le matin. Son ventre gargouillait. Il plongea la main dans son panier et en retira une poignée de figues à moitié écrasées. Il les avala goulûment. C'était suffisant pour calmer sa soif, mais pas sa faim... Il aurait donné n'importe quoi, à cet instant précis, pour quelques oeufs de poule à gober, une ou deux tortillas bien épaisses, fourrées aux légumes et parfumées à l'ail et à l'oignon. Il avait honte de songer à manger, alors que son père se débattait avec la fièvre, en bas, dans la vallée. Mais c'était plus fort que lui.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Corine Pourtau est née en 1962 et vit dans le Sud de la Bourgogne. Après une quinzaine d'années d'enseignement du français dans le secondaire, elle collabore avec l'antenne éditoriale lyonnaise de la Réunion des Musées nationaux. Depuis 2004, elle se consacre à l'écriture de fiction et participe au comité de rédaction de La Faute à Rousseau, la revue de l'APA (l'Association pour l'Autobiographie).