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Collectif Liberté
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Judaïsme et droits de l'homme
Association Pour Le Developpement Des Libertes Fondamentales, Colloque De L'association Pour Le Developpement Des Libert
- FeniXX réédition numérique (Librairie des Libertés)
- Bibliothèque des droits de l'homme et de
- 26 Novembre 2015
- 9782402035354
L'Association pour le Développement des Libertés Fondamentales a pour but de contribuer à créer en France un foyer mondial de diffusion des informations et des connaissances sur les droits de l'homme et les libertés. Profondément convaincue que nul être humain ne peut véritablement faire progresser le respect de ses droits et de ses libertés que s'il lui est d'abord permis de progresser lui-même dans la connaissance de ces droits et de ces libertés, l'ADLF propose à tout homme libre de l'aider à mettre à la disposition de tout homme moins libre les informations et les connaissances nécessaires à ce progrès.
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Christianisme et droits de l'homme
Emmanuel Hirsch
- FeniXX réédition numérique (Librairie des Libertés)
- Bibliothèque des droits de l'homme et de
- 8 Avril 2016
- 9782402050005
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Pour les droits de l'homme
Association Pour Le Developpement Des Libertes Fondamentales
- FeniXX réédition numérique (Librairie des Libertés)
- Bibliothèque des droits de l'homme et de
- 1 Avril 2016
- 9782402056489
Les « mélanges » sont d'ordinaire un ensemble de textes réunis et dédiés à un maître par ses amis, ses disciples, un recueil de travaux le plus souvent récapitulatifs, bref, une sorte d'aboutissement, de point d'arrivée. Le présent ouvrage constitue au contraire comme la photographie en format réduit de ce que nous voudrions que devienne, au fil des années et avec ses deux cents titres prévus, notre Bibliothèque des droits de l'homme et des libertés fondamentales, dont la pluridisciplinarité s'exprimera non plus comme ici d'un article à l'autre, mais bien plutôt d'un ouvrage ou même d'une collection à l'autre.
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Revue Liberté 327 - Le temps des enfants
Laurie Bedard, Marie-Andree Bergeron, Anne-Renee Caille, Thomas Carrier-lafleur, Alexandre Cloutier, Véronique Dassas
- Collectif Liberté
- 25 Février 2020
- 9782924414613
Partout dans le monde, les manifestations pour le climat mettant les jeunes à l'avant-scène se multiplient. Les enfants prennent les devants, s'organisent, refusent d'assister passivement à la liquidation programmée de leur avenir. Curieusement - ou alors est-ce un signe des temps ? -, on a observé, au cours des dernières années, une mobilisation similaire, mais à plus petite échelle, chez les adolescents de Parkland, en Floride, engagés dans la lutte pour le contrôle des armes à feu aux États-Unis après une tuerie dans leur école secondaire. Les jeunes manifestants pour le climat, tout comme les élèves de Parkland avant eux, ne sont en fait pas tant des militants que des citoyens qui agissent et qui réclament le droit d'exercer pleinement leurs libertés civiles, même avant d'avoir atteint l'âge de la majorité légale. Alors qu'ils s'imposent aujourd'hui comme une force politique majeure, on voit s'exprimer un malaise, comme si ceux qui, parmi les adultes, détiennent le pouvoir avaient du mal à admettre la légitimité d'un discours porté par des individus qu'on a l'habitude d'encadrer, d'éduquer, de soigner, mais aussi de contraindre, de limiter, de contrôler. Que signifie donc ce refus de concevoir l'enfant comme un sujet politique ?
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Revue Liberté 328 - La disparition du ciel
Aurelie Lanctot, Rosalie Lavoie, Michel Nareau, Robert Lévesque, Véronique Dassas, Camille Toffoli, Jessie Mill, Mary
- Collectif Liberté
- 15 Septembre 2020
- 9782924414644
À mesure que la ville est accaparée par les intérêts immobiliers et que le territoire est grignoté par un étalement urbain hors de contrôle, le ciel, c'est l'idée toute simple à l'origine de ce dossier, disparaît. La ville se densifie. L'accès à la nature se complexifie. Nous sommes de plus en plus nombreux à vivre enclavés, privés de la possibilité même de contempler l'horizon, de laisser notre regard se perdre dans l'immensité. La disparition du ciel, c'est aussi l'effritement de notre rapport au mystère, à l'impalpable, voire au sacré. Quelles formes de spiritualité cultive-t-on aujourd'hui ? Notre vie intérieure, notre imaginaire, sont-ils aussi étroits que les espaces que nous habitons ? Nous nous sommes affranchis, et tant mieux, des dogmes imposés par la religion, mais il semble parfois que notre capacité à estimer la valeur de l'immatériel, de ce qui ne peut pas être saisi et quantifié, s'est émoussée.
Au printemps 2020, lorsque nous nous sommes tous, sans exception mais dans des conditions fort inégalitaires, retrouvés pris entre quatre murs, la disparition du ciel a soudain acquis un sens très concret, pressant, nous incitant à réévaluer nos manières de vivre et de concevoir le monde. La disparition du ciel désigne aussi, et peut-être même avant tout, ce blocage de notre horizon symbolique et politique. Nous avons apprécié la lenteur amenée par le confinement, et durant nos marches quotidiennes nous avons beaucoup regardé le ciel, presque un ciel de campagne tellement il était cristallin. L'air était bon, le silence était clair. Alors que la vie reprend son cours, n'oublions pas de lever les yeux au ciel, et demandons-nous comment y projeter, enfin, des rêves plus justes et plus porteurs. -
Revue Liberté 305 - Entretien - Obom
Alexandre Fontaine rousseau, Sophie Yanow
- Collectif Liberté
- Liberté entretien
- 4 Septembre 2014
- 9782923675909
Entretien avec OBOM. Auteure de bande dessinée et cinéaste d'animation, Diane Obomsawin, alias Obom, est l'une des dessinatrices les plus originales du Québec. Son dernier livre, J'aime les filles, met en scène, avec une candeur volontaire, les « premières fois » de ses amies lesbiennes. Nous avons voulu rencontrer cette artiste discrète.
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Revue Liberté 305 - Rétroviseur - Jacques Ferron
Jacques Pelletier, Julien Lefort-favreau, Melissa Gregoire, Jonathan Livernois
- Collectif Liberté
- Liberté rétroviseur
- 4 Septembre 2014
- 9782923675916
En demandant à Mélissa Grégoire, à Jonathan Livernois et à Jacques Pelletier d'écrire sur Jacques Ferron, j'ignorais que la question nationale s'imposerait avec une telle force, et dans une tonalité aussi mélancolique. Quand, il y a quelques numéros, nous avons fait un Rétroviseur sur Hubert Aquin, nous nous attendions légitimement à quelques considérations nationalistes, ne serait- ce que pour dire sa manièrefort peu orthodoxe de servir la patrie. Et pourtant, non.
Extrait du numéro 305 de Liberté, Ministère de la formation, L'éducation à l'ère du management. -
Liberté 302 - Dossier - Rétro, les classes sociales?
Eric Pineault, Julia Posca, Jean Pichette, Gabriel Nadeau-dubois, Alain Deneault, Louis Roy, Pierre Lefebvre
- Collectif Liberté
- Liberté dossier
- 25 Novembre 2013
- 9782923675657
«There's class warfare, all right, but it's my class, the rich class, that's making war. And we're winning.»
«Bien sûr qu'il y a une lutte des classes, mais ç'est ma classe, la classe des riches, qui la mène. Et nous la gagnons. »
Warren Buffet
Dans ce dossier extrait de la revue Liberté 302, nous nous demandons si le dessin d'une société découpée entre prolétaires et bourgeois peut en effet paraître aujourd'hui obsolète, il est peut-être prématuré, si ce n'est trompeur, d'affirmer que les tensions et la violence qui caractérisaient les rapports de classes au dix-neuvième siècle ne sont plus que des reliques du passé. Quant à la classe moyenne, la seule que l'on ose encore considérer comme une classe et nommer ainsi, elle semble désormais contenir en son sein pratiquement tout et son contraire. C'est sans doute pourquoi on ne se prive pas d'annoncer, à plus ou moins long terme, son éventuelle disparition.
Avec des textes de Alain Deneault (auteur, entre autres, de Gouvernance, Noir Canada et Off Shore), Éric Pineault (sociologue, professeur à l'UQAM et chroniqueur à l'émission Médium Large), Julia Posca (doctorante en sociologie à l'UQAM) qui discuteront sur le statut de la classe moyenne de Gabriel Nadeau-Dubois et de Jean Pichette, ainsi qu'une entrevue avec Louis Roy, Le syndicalisme désemparé -
Liberté 302 - Article - Éric Pineault, La dépossession tranquille
Eric Pineault
- Collectif Liberté
- Liberté article
- 25 Novembre 2013
- 9782923675671
Article extrait du numéro 302, Rétro, les classes sociales.
Des décisions économiques et politiques attaquent tous les jours l'héritage de la Révolution tranquille. Mais pour que ce plan fonctionne, il faut d'abord que la classe moyenne n'y voie rien. Comment y arrive-t-on ? -
Liberté 302 - Article - Gabriel Nadeau-Dubois, La révolte des riches
Gabriel Nadeau-dubois
- Collectif Liberté
- Liberté article
- 25 Novembre 2013
- 9782923675688
«There's class warfare, all right, but it's my class, the rich class, that's making war. And we're winning.»
«Bien sûr qu'il y a une lutte des classes, mais ç'est ma classe, la classe des riches, qui la mène. Et nous la gagnons. »
Warren Buffet
Article de Gabriel Nadeau-Dubois, sur la guerre sourde que mène l'élite.
Extrait du dossier Rétro, les classes sociales?
Si le dessin d'une société découpée entre prolétaires et bourgeois peut en effet paraître aujourd'hui obsolète, il est peut-être prématuré, si ce n'est trompeur, d'affirmer que les tensions et la violence qui caractérisaient les rapports de classes au dix-neuvième siècle ne sont plus que des reliques du passé. Quant à la classe moyenne, la seule que l'on ose encore considérer comme une classe et nommer ainsi, elle semble désormais contenir en son sein pratiquement tout et son contraire. C'est sans doute pourquoi on ne se prive pas d'annoncer, à plus ou moins long terme, son éventuelle disparition. -
Revue Liberté 305 - Dossier - Ministère de la formation
Pierre Lefebvre, Eric Martin, Jean-Philippe Payette, David Clerson, Philippe Gendreau, Michel Stringer, Jean Danis
- Collectif Liberté
- Liberté dossier
- 22 Septembre 2014
- 9782923675893
Ce dossier se veut d'abord une occasion de réfléchir aux raisons historiques qui expliquent l'état actuel de notre enseignement ainsi qu'aux influences - souvent internationales - qui l'affectent. Nous voulons aussi signifier aux femmes et aux hommes oeuvrant dans les tranchées de notre système scolaire qu'ils ne sont pas seuls.
Vous trouverez ici tous les textes du dossier « Le Ministère de la Formation, l'éducation à l'ère du management », du No 305 de la revue Liberté; Éric Martin; David Clerson; Jean-Philippe Payette; Michel Stringer; Jean-Danis; Suzanne-G. Chartrand; -
Revue Liberté 317 - Le droit sans la justice
Jean Pichette, Rosalie Lavoie, Gilles Mcmillan, Robert Lévesque, Camille Toffoli, Alain Deneault, Dany-Robert Dufour
- Collectif Liberté
- 5 Septembre 2017
- 9782924414316
Le droit est partout. Les moindres parcelles de nos existences sont susceptibles d'être happées par les filets de la judiciarisation et les revendications de droits se multiplient. Les pires cauchemars de Kafka habitent de plus en plus notre quotidien et le développement du droit sado-libéral, pour reprendre l'expression de Dany-Robert Dufour, est en train de pervertir les visées d'émancipation et de nous faire oublier jusqu'à l'idée même de justice... Quelle place le droit fait-il aujourd'hui à l'idéal de justice dans notre monde ? Peut-on encore poser la question de rapports justes entre les gens dans une perspective qui échappe au strict respect des formes prescrites par le droit ? Liberté se penche sur ces enjeux dans le dossier de son numéro de septembre, qui porte sur « Le droit sans la justice ».
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Liberté. No. 320, Été 2018
Rosalie Lavoie, Laurence Cote-Fournier, Alexandre Pare, Barbara Caretta-Debays, Mathyas Lefebure, Jonathan Durand Folco
- Collectif Liberté
- 5 Juin 2018
- 9782924414408
Ce numéro explore et traduit le statut incertain de la ville : elle suscite des espoirs, mais son développement échevelé entraine aussi des déceptions. Nos auteur.e.s proposent ici une vision de la ville informée par leur propre expérience, leurs parcours et leurs engagements. Nous les suivons dans la ville vécue au passé comme au présent, en se tenant toujours à bonne distance de toute planification totalitaire ou de toute utopie rénovatrice. Les textes esquissent une ville loin d'être parfaite, mais dans laquelle on cherche néanmoins à s'inscrire, parfois péniblement, souvent temporairement. La lecture croisée des textes fait aussi apparaître un désir ayant toujours posé problème dans la ville moderne, soit celui de faire communauté, d'entrer en relation, avec les autres comme avec l'Histoire.
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Revue Liberté 311 - Habiter ou exploiter le monde ?
Gabriel Nadeau-dubois, Julia Posca, Anne-Marie Regimbald, Yvon Rivard, Eric Martin, Suzanne Beth, Pierre Lefebvre, R
- Collectif Liberté
- 24 Février 2016
- 9782924414132
Si nous portons notre regard sur les installations pétrolifères de Syncrude à Fort McMurray en Alberta, sur les forêts abitibiennes scarifiées par les coupes à blanc ou le site minier Manitou-Goldex, abandonné, à Val-d'Or, on se demande assez vite si nous savons encore habiter le monde. Le sol, la boue, l'humus, l'air, les quenouilles, les maringouins semblent aujourd'hui être pour nous plus abstraits et, du coup, moins sensés, moins signifiants, que les retombées économiques, le taux de chômage ou le bourdonnement de la bourse de Tokyo.
Comme l'avançait le sociologue Jean-Philippe Warren en 2005 dans nos pages - plus précisément celles du no 268, intitulé Intellectuel sans domicile fixe -, la nature s'est, pour nous tous, transmutée en environnement. Elle n'est plus un cosmos, un espace avec lequel dialoguer, une part du récit nous englobant en tant que communauté, mais un pur objet extérieur à nous et, de là, une simple ressource. Or, la ressource, comme chacun sait, ne s'habite pas. Elle s'exploite.
S'il nous est bien sûr impossible, à tout le moins peu souhaitable, de revenir au cadre des cosmogonies grecques ou romaines, il nous faut pourtant trouver le moyen d'investir de nouveau la Terre comme un lieu, c'est-à-dire apprendre à la percevoir et à la lire autrement afin de développer avec elle un nouveau commerce - à entendre ici au sens de relation et de façon de se comporter à l'égard d'autrui. Chacun à sa manière, les textes du présent dossier nous invitent à cette tâche. -
Revue Liberté 318 - Encombrement médiatique
Rosalie Lavoie, Jean Pichette, Rabea N''Dehe, Maxime Ouellet, Vanessa Molina, Maïté Snauwaert, Alex Noel, Marwan Andal
- Collectif Liberté
- 21 Novembre 2017
- 9782924414347
Chaque jour, des torrents de nouvelles nous tombent dessus. Chaque minute, des trombes de données saturent notre environnement. On parlait beaucoup des pluies acides dans les années 1980... les informations qui pleuvent désormais en temps réel (mais qu'est-ce alors que le temps irréel ?) ont un pouvoir dissolvant infiniment plus grand. L'émiettement de la réalité, sa réduction en lambeaux de toutes sortes, a fini par nous faire croire qu'en traquant les moindres recoins du réel, en le serrant jusque dans ses manifestations les plus anodines, nous pourrions enfin nous approcher de sa vérité. En manque perpétuel de « nouvelles », nous empilons pêle-mêle les pièces détachées d'une actualité toujours dépassée, grisés par un meurtre sordide, une défaite du CH, une baisse du taux de chômage, la naissance d'un bébé à deux têtes, un ouragan, un autre remède miracle (toujours en phase de développement, c'est bon pour les actions en bourses), un attentat terroriste à Madrid, le possible retour des Expos à Montréal, un accident de voiture, le premier bébé de l'année (en santé, celui-là), le dernier Tweet de Trump, la mort d'une rock star, la hausse infinitésimale du salaire minimum, le nouveau disque de Céline Dion, un vol dans une succursale de la Banque de Montréal (qui n'a heureusement pas fait de victimes), une autre étude confirmant les changements climatiques, le dépôt d'un projet de loi sur la refonte de l'aide sociale, le sauvetage de 43 Syriens rattrapés par une tempête sur une embarcation de fortune, une croissance plus forte que prévue, une autre hausse de la rémunération des médecins spécialistes, la sortie du iPhone 12, une autobiographie de Woody Allen, une autre défaite du CH, un autoportrait de Justin Trudeau avec une admiratrice, des prévisions de neige pour la fin de semaine, une vente de fermeture chez Sears, des tatouages sur le torse de Justin Bieber...
Tout est là, tout le temps. On se tient au courant. Il faut être de son temps. Il faut être informé. La vitalité de notre démocratie en dépend. Après tout, l'espace public de débat et la liberté d'expression ont été conquis de haute lutte. Un legs des Lumières toujours menacé qu'il nous faut veiller à préserver.
***
Georg Christoph Lichtenberg connaît bien les Lumières. Il en est un enfant. Jusqu'à sa mort, en 1799, il ne cessera de jeter ses pensées dans des cahiers qui en accueilleront finalement environ 8000. Dans le cahier D, à la 474e entrée, il écrit : « Efforce-toi de ne pas être de ton temps ». Nous sommes quelque part entre 1773 et 1775. Les Lumières ont suffisamment éclairé le monde pour qu'un esprit comme le sien ait compris que la raison n'épuise pas la réalité. Ce qui n'empêche pas cet écrivain, qui est aussi le dix-septième enfant d'un pasteur allemand, d'être passionné de physique, de mathématiques, de sciences naturelles.
« Efforce-toi de ne pas être de ton temps. » Il ne faut pas l'être pour exhumer aujourd'hui un tel aphorisme. Mais peut-on l'être vraiment à une époque qui tue le temps ? Un siècle (moins des poussières) après cet appel de Lichtenberg, Nietzsche décrivait le journaliste comme le « maître de l'instant ». Formule qui témoigne encore une fois de l'acuité de son regard prophétique. S'il n'a évidemment jamais vu la grand-messe quotidienne de l'info télévisée à laquelle tous communiaient hier encore, Nietzsche saisit déjà, en 1872, qu'un tremblement de terre est en train de ruiner un rapport au temps jusque-là incapable à ses yeux de saisir le présent. Mais la destruction des idoles est depuis passée par là : nous sommes sortis des vérités campées dans l'éternité. Nous sommes de plain-pied dans l'actualité, dans un présentisme, comme le disent certains historiens, qui bousculent tout ce qu'on pouvait penser de la réalité. Qui, plus fondamentalement, remet peut-être en cause l'idée qu'il soit même possible de penser le monde dans lequel nous vivons.
Les médias sont en crise. Une crise économique, entend-on le plus souvent, d'abord liée à un modèle d'affaires périmé. Quand les revenus publicitaires se retrouvent massivement dans les filets de quelques gigantesques prédateurs des réseaux sociaux, il n'en reste plus beaucoup pour les médias « traditionnels », au premier chef la presse écrite. Cela apparaît difficilement contestable, en effet. Mais à trop regarder la crise par ce bout de la lorgnette, on manque peut-être l'essentiel. Et si les « maîtres de l'instant » étaient, en partie du moins, les artisans de leur propre malheur ? À les en croire, l'information ne circule jamais assez vite ; aussi le virage numérique apparaît-il comme une bouée de sauvetage, précisément parce qu'il permet de rejoindre partout et rapidement ceux et celles qui veulent être informés. Les médias nourrissent ainsi une dynamique d'immédiateté qui, comme l'indique bien le terme, valorise ce qui est ou se rapproche de l'immédiat. Des médias contre la médiation, en somme, qui scient la branche sur laquelle ils se sont construits.
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À force de penser les médias comme simple lieu de circulation de l'information, on finit par oublier qu'ils sont le fruit historique de la création d'un espace public de débat porté par un idéal, soit permettre à la société de se prendre en main, en quelque sorte, d'assumer qu'elle est le fruit de son propre travail. Les Lumières ont un sens parce qu'elles permettent d'éclairer un parcours qui n'est jamais donné d'avance, certes, mais qui peut se tracer en dégageant un horizon qui est d'abord un horizon de pensée. Cela signifie qu'on évalue, qu'on interroge, qu'on critique, qu'on sous-pèse, qu'on défriche un espace à la fois physique et mental. Simple reconnaissance du fait que la réalité humaine n'est pas de l'ordre du fait, de l'objectivité, mais de la pratique, qui suppose toujours déjà une présence, un sujet, une subjectivité à l'oeuvre dans le monde.
Les médias, ou les médias dits « sérieux », outrés, à juste titre, par les « faits alternatifs » et autres bêtises trumpiennes, réaffirment qu'ils ont un rôle essentiel à jouer en démocratie et qu'ils entendent bien s'y tenir. Fort bien. Mais pourquoi ressortir le vieux disque usé du professionnalisme qui passerait par l'objectivité et la vérification des faits, comme si c'était là l'alpha et l'oméga d'une pratique, osons encore une fois le rappeler, qui s'est construite comme un idéalisme en acte, dans le dessein de transformer le monde en contribuant à le penser plutôt qu'en s'inclinant servilement devant lui ?
Dans sa Critique de la raison cynique, Peter Sloterdijk rappelait, en 1983, que le mouvement des Lumières a introduit « un filtre contre l'inondation [...] de la conscience individuelle par une infinité d'informations d'un même niveau, équivalentes et indifférentes, venant des sources les plus diverses ». Plutôt que de se perdre dans les détails, il s'agissait de se donner les moyens de ressaisir par la pensée une histoire qui s'écrit. Mais ce rationalisme, dont Lichtenberg voyait déjà l'étroitesse dans sa prétention à la toute-puissance, a fini par reconduire ce qu'il combattait, comme on le constate aujourd'hui. Dans les médias, cela se traduit par le recyclage du projet de saisir la réalité dans une perspective synthétique, globale, afin d'en faire la sommation empirique d'une infinité de faits reliés par une conjonction prétendument neutre, le « et ». On parle de ceci et de cela, on saisit l'immédiat jusque dans ses moindres singularités, sans contexte, sans avant, sans après, chaque fait étant emmuré dans un silence qui est la condition de sa saisie « objective » depuis une position d'extériorité. Ce dispositif de mise à plat de la réalité, où tout devient indifférent et interchangeable (d'où le cynisme si prégnant dans le milieu journalistique) se croit du coup immunisé contre le péril idéologique. Curieux aveuglement. C'est en avalisant le fétichisme des faits et la réification d'un monde du coup vidé de toute ouverture sur l'histoire qu'on croit échapper à l'idéologie. Que cela signifie-t-il, concrètement ? Qu'on ne peut, par exemple, faire des liens entre la croissance, célébrée dans les pages économiques, et les désastres environnementaux, traités quelques pages plus loin. Comme l'écrit encore Sloterdijk, les médias « englobent tout parce qu'ils n'appréhendent rien ; ils parlent de tout, ne disent rien de rien ».
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La circulation vertigineuse de l'information, rendue possible par la révolution numérique, accentue bien sûr de façon exponentielle la production de faits qui s'empilent partout dans l'espace médiatique. De là à conclure qu'il s'agirait essentiellement d'un effet des seules technologies de l'information, il n'y a qu'un pas... qu'il faut pourtant éviter de franchir. Il suffit pour s'en convaincre d'examiner de plus près l'idée maîtresse, celle de l'objectivité, ayant présidé à la professionnalisation du journalisme dans le premier quart du XXe siècle.
Formulée de façon particulièrement nette chez Walter Lippmann, dans The Public Opinion, en 1922, l'idée d'objectivité a contribué à donner à la pratique journalistique ses lettres de noblesse. Aux yeux de Lippmann, la complexité de la société du XXe siècle rend obsolète l'idéal d'un citoyen « compétent », apte à participer aux débats publics. Selon lui, le journalisme fait désormais face à un problème touchant le statut même de la connaissance. Dans l'introduction de son livre, intitulée « The World outside and the Pictures in our Heads », Lippmann se demande comment faire le pont entre la réalité et la représentation qu'on s'en fait. La science lui apparaît comme la seule façon d'atteindre la vérité, parce qu'elle seule peut représenter la réalité de façon objective ; il fait donc de cet idéal d'objectivité le socle d'une professionnalisation du journalisme, qui se présente ainsi comme un projet de connaissance.
En s'appuyant sur le savoir développé par des « experts », le journalisme participe à une redéfinition fondamentale de l'idée d'espace public qui s'était développée au XVIIIe siècle. Aux errances et stéréotypes de l'opinion publique, qui voit les simples opinions primer sur la vérité, Lippmann oppose le savoir des experts, réputés aptes à saisir les problèmes sociopolitiques dans toute leur complexité et à offrir des solutions. Dans cette perspective, le journaliste devient un intermédiaire entre le savoir objectif produit par ces experts et une opinion publique à laquelle il lui incombe de transmettre ce savoir. La professionnalisation du journalisme apparaît donc indissociable de celle du politique, pris en charge par des experts chargés de gérer les problèmes sociaux. L'idée de démocratie s'en trouve ainsi bouleversée. Étant donné que le peuple est réputé incapable de se gouverner lui-même, il devient inutile de former l'opinion publique à travers le débat public. C'est sur ce terreau que pourra se développer l'idée d'une « fin des idéologies », l'information devant s'opposer, par définition, à l'idéologie.
Bien sûr, ce que Lippmann avait identifié comme un problème épistémologique comprend une tout autre dimension. Bien plus qu'un simple projet de connaissance, la professionnalisation du journalisme apparaît comme un projet politique, ou plutôt comme un projet de prise en charge techno-scientifique de la réalité sociale. En clair, loin de favoriser le débat public, politique, dans lequel les finalités mêmes du vivre-ensemble pourraient être discutées, la professionnalisation du journalisme va favoriser la dépolitisation de l'espace public, ou de ce qui en tient désormais lieu. En subordonnant le travail des journalistes à la parole des experts, Lippmann promeut en quelque sorte une privatisation de l'espace public. Le débat public cédant la place à la transmission d'informations, rien d'étonnant à ce que le simple citoyen se sente de moins en moins concerné par les « affaires publiques », devenues des affaires d'« experts ». Cette désaffection à l'égard de l'espace public s'accompagnera d'ailleurs en retour d'un intérêt croissant pour les affaires privées. La publicisation de l'espace privé fait ainsi écho à la privatisation de l'espace public, dans un mouvement d'ensemble qui tend à brouiller la frontière entre les deux.
***
Cette transformation de l'espace public-privé modifie en profondeur le statut de la parole. En clair, un nouveau régime discursif se met en place, qui tend à renvoyer les mots et les choses dans deux ordres de réalité complètement disjoints. C'est dans cette logique que les faits, ou les actes, comme l'écrit Karl Kraus, féroce critique autrichien des médias, peuvent « prendre la parole » et même se substituer à elle. La parole ne disparaît pas pour autant, mais elle se trouve en quelque sorte frappée d'insignifiance, sans portée réelle sur le monde. Comme le dit encore Kraus, en 1915, notre monde devient un « immense dépotoir de phrases ». S'il voulait « déjournaliser la langue », c'était donc pour lui permettre de retrouver sa place dans le monde et sa capacité à informer la réalité, au sens fort du terme, c'est-à-dire lui donner une forme.
La suite des choses, depuis un siècle, allait cependant emprunter une voie tout à fait opposée. Étrangement, c'est dans un livre publié dès 1890 que le déclin de la parole journalistique, et l'empilement des faits qui allait en résulter, a peut-être été le mieux décrit. Concluons donc avec des extraits de ce livre de Gabriel Tarde, Les lois de l'imitation, dont on ne sait trop s'il faut saluer le caractère visionnaire ou déplorer la description clinique, « neutre » (journalistique ?), de ce qu'il pressentait.
[...] On a pu observer que certains journaux donnent quotidiennement des courbes graphiques qui expriment les variations des diverses valeurs de la Bourse et autres changements utiles à connaître. Reléguées à la quatrième page, ces courbes tendent à envahir les autres, et bientôt peut-être, dans l'avenir à coup sûr, elles prendront les places d'honneur, quand, saturées de déclamations et de polémiques comme les esprits très lettrés commencent à l'être de littérature, les populations ne rechercheront plus dans les journaux que des avertissements précis, froids et multipliés. Les feuilles publiques alors deviendront socialement ce que sont vitalement les organes des sens. Chaque bureau de rédaction ne sera plus qu'un confluent de divers bureaux de statistique, à peu près comme la rétine est un faisceau de nerfs spéciaux apportant chacun son impression caractéristique, ou comme le tympan est un faisceau de nerfs acoustiques [...] Dans les civilisations naissantes et inférieures, telles que la nôtre (car nos neveux nous jugeront de haut, comme nous jugeons nos frères inférieurs), les journaux ne fournissent pas seulement à leur lecteur des informations propres à exciter la pensée; ils pensent pour lui, décident pour lui, il est formé et conduit par eux mécaniquement. Le signe certain du progrès de la civilisation chez une classe de lecteurs, c'est la part moindre faite aux phrases et la plus grande part réservées aux faits, aux chiffres, aux renseignements brefs et sûrs, dans le journal qui s'adresse à cette classe. L'idéal du genre, ce serait un journal sans article politique et tout plein de courbes graphiques, d'entrefilets secs et d'adresses. -
Liberté 298 - Dossier - Manifestations
Maxime Catellier, Shawn Cotton, Jean-philippe Warren, Evelyne de La chenelière, Dominic Champagne, Raymond Bock, And
- Collectif Liberté
- Liberté dossier
- 23 Novembre 2013
- 9782923675305
Revenant sur les événements du printemps dernier, Liberté se demande : comment est-il possible pour les citoyens de dialoguer avec le pouvoir ?
À travers les textes de poètes, de dramaturges, d'un sociologue et d'un activiste, Liberté donne ici à lire la diversité, la richesse et la complexité des discours et des événements du conflit étudiant. À cela s'ajoute une rencontre imprévue, celle de deux acteurs de la vie publique que tout semble opposer : André Pratte (La Presse) et Amir Khadir (Québec Solidaire) se sont en effet rendus dans les bureaux de Liberté afin d'y discuter de désobéissance civile.
Avec des textes de Dominic Champagne, de Jean-Philippe Warren, de Raymond Bock, de Maxime Catellier et Shawn Cotton, d'Evelyne de la Chenelière de même que de l'activiste américain Mark Rudd (ancien membre des Weathermen).
Ce dossier est issu du No 298 de la revue Liberté. -
Liberté 301 - article - Comme Chartrand
Jonathan Livernois
- Collectif Liberté
- Liberté article
- 22 Octobre 2013
- 9782923675602
Le présent ne dure pas longtemps. Deux essais sur le printemps étudiant font effort de mémoire tout en évitant les dangers de la commémoration.
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Liberté 298 - Entretien - André Pratte et Amir Khadir sur la désobéissance civile
Pierre Lefebvre, Philippe Gendreau
- Collectif Liberté
- Liberté entretien
- 23 Novembre 2013
- 9782923675312
Issu du No 298 de la revue Liberté, consacré à la politique hors les murs, cet entretien réunit deux figures emblématiques du Printemps érables, qui discutent du thème de la désobéissance civile.
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Liberté 298 - article - D'un Bock à l'autre
Alain Farah
- Collectif Liberté
- Liberté article
- 23 Novembre 2013
- 9782923675329
Dans sa chronique "Un jeu si simple", Alain Farah revient sur le printemps érable, l'événement "Nous?", Mathieu Arsenault, Mathieu Bock-Côté et Raymond Bock.
À lire dans la revue Liberté No 298. -
Liberté 300 - article - La panacée
Eric Pineault
- Collectif Liberté
- Liberté article
- 6 Novembre 2013
- 9782923675527
Article paru dans le numéro 300 de Liberté.
Le sociologue Éric Pineault nous raconte avec humour et grinçant l'histoire québécoise de la racine de ginseng. Abondante chez nous au dix-huitième siècle, elle a été exploitée par les habitants de la Nouvelle-France, pour le marché chinois, au point de la faire disparaître. Une leçon à retenir. -
Liberté 297 - Dossier - Que conservent les Conservateurs?
Jean Pichette, Eric Martin, Pierre Lefebvre, Fernand Dumont, Jonathan Livernois
- Collectif Liberté
- Liberté dossier
- 18 Octobre 2013
- 9782923675237
Vous trouverez dans cet extrait tous les articles du dossier "Que conservent les conservateurs?", paru dans le No 297 de la revue Liberté.
Ce dossier s'intéresse à l'inquiétant gouvernement de Stephen Harper. Les textes qui le composent cherchent à comprendre ce que ces conservateurs nouveau genre tentent réellement de conserver (Jean Pichette), leur utilisation des médias (Éric Martin), leur conception de la culture (Pierre Lefebvre), les raisons des commémorations et des célébrations des symboles canadiens (Jonathan Livernois). -
Liberté 298 - article - Conteneurs d'histoires
Alain Deneault
- Collectif Liberté
- Liberté article
- 23 Novembre 2013
- 9782923675336
Cet article est issu du No 298 de la revue Liberté.
Comment un symbole de l'industrie du transport de marchandise est devenu la boîte noire de l'économie clandestine. -
Liberté 299 - article - Du cinéma d'auteur et du "renouveau" dans le cinéma québécois
Simon Galiero
- Collectif Liberté
- Liberté article
- 23 Novembre 2013
- 9782923675435
Article paru dans le no 299 de la revue Liberté.
Au-delà de l'opposition entre le cinéma commercial et le cinéma d'auteur, le 7e art.
Selon Simon Galiéro -
Revue Liberté 301 - Tous banlieusards - numéro complet
Pierre Lefebvre, Alain Farah, Marie Parent, Pierre Vallieres, Anne-Marie Regimbald, Serge Cardinal, Laurent Lussier,
- Collectif Liberté
- Liberté
- 22 Octobre 2013
- 9782923675534
On peut concevoir la banlieue comme un miroir grossissant de notre société tout entière. Que nous révèle-t-elle de nos propres pratiques, valeurs et idéaux? Comment son modèle en vient-il à façonner notre vision du monde? La logique du «chacun chez soi, chacun pour soi» est inquiétante à l'heure où nous devons revoir l'organisation de nos villes pour les rendre plus viables aux plans social et environnemental. S'il est bien sûr légitime de rêver d'un chez-soi paisible, d'un bout de jardin à cultiver, pouvons-nous imaginer d'autres façons d'y arriver? Nous l'espérons.
Entretien avec le bédéiste Réal Godbout L'auteur de Red Ketchup et Michel Risque s'attaque à l'Amérique de Kafka
Avec son numéro d'automne, Liberté ouvre une nouvelle section : le Rétroviseur. Prolongement du cahier critique, le Rétroviseur abordera des oeuvres québécoises connues et moins connues du passé afin d'en mesurer la pertinence et l'actualité. Pour débuter cette série nous avons demandé à quatre écrivains de se pencher, chacun, sur un livre d'Anne Hébert. Suzanne Jacob a ainsi relu pour nous Le torrent, Robert Lalonde Kamouraska, Rosalie Lavoie Les fous de Bassan et Alexie Morin Les songes en équilibre.
Et les chroniques habituelles d'Alain Farah, Alain Deneault, Mathieu Arsenault, Jean-Philippe Payette et Robert Lévesque.