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La Gibecière à Mots
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Arthur Conan Doyle (1859-1930)
"Puisque ces papiers m'ont été remis en vue de leur publication, je commencerai par rappeler au lecteur le triste destin du Stratford. Ce navire avait appareillé l'an dernier pour une croisière dont le but était l'océanographie et l'étude des grands fonds marins. L'expédition était dirigée par le docteur Maracot, auteur réputé des « Formations pseudo-coralliennes » et de la « Morphologie des lamellibranches ». Le docteur Maracot était accompagné de Monsieur Cyrus Headley, ex-assistant à l'Institut de Zoologie de Cambridge, Massachusetts, et, à l'époque de la croisière, boursier à Oxford. Le capitaine Howie, marin expérimenté, commandait le Stratford et son équipage de vingt-trois hommes, parmi lesquels un mécanicien américain des Usines Merribank à Philadelphie.
Tout ce monde a disparu. La seule information reçue sur l'infortuné steamer provient d'un petit bateau norvégien dont les matelots ont vu sombrer, au cours de la grande tempête de l'automne 1926, un navire dont la description correspondait approximativement à celle du steamer. Un canot de sauvetage portant l'inscription Stratford a été découvert ultérieurement non loin du lieu de la tragédie, ainsi que des caillebotis, une bouée de sauvetage, et un espar. Ce rapport, la découverte qui a suivi, un long silence persistant, ont accrédité la conviction que l'on n'entendrait plus jamais parler du navire et des hommes qui se trouvaient à son bord. Un étrange message par sans-fil, capté le jour de la tempête, avait déjà pratiquement anéanti tout espoir. Je reviendrai sur ce message."
Le professeur Maracot, un scientifique passionné, organise une expédition pour explorer une fosse abyssale. Il descend, accompagné de Cyrus Headley et de Bill Scanlan, dans une cage reliée au navire par des câbles. Mais quel est donc cet animal qui vient sur eux ? un crabe géant ? un homard géant ?ebook (ePub) 1.99 €Maurice Leblanc (1864-1941)
"Le formidable événement du 4 juin, dont les conséquences agirent de façon plus profonde encore que la guerre sur les rapports des deux grandes nations occidentales, a suscité depuis cinquante ans une floraison de livres, de mémoires, d'études, de relations véridiques et de récits fabuleux. Les témoins ont raconté leurs impressions. Les journaux ont recueilli leurs articles. Les hommes de science ont publié leurs travaux. Les romanciers ont imaginé des drames inconnus. Les poètes ont chanté. Et de cette journée tragique il ne reste plus rien dans l'ombre, ni de celles qui la préparèrent, ni de celles qui la suivirent, et rien non plus de toutes les réactions morales ou sociales, économiques ou politiques, par quoi, au long du XXe siècle, elle a retenti sur les destinées de l'univers.
Seule manquait la parole de Simon Dubosc. Et c'était chose étrange de ne connaître que par des reportages, le plus souvent fantaisistes, le rôle de celui que le hasard d'abord, puis son courage indomptable, et, plus tard, son enthousiasme clairvoyant, avaient jeté au coeur même de l'aventure.
Aujourd'hui que les peuples se sont groupés autour de la statue qui domine l'arène où combattit le héros, ne semble-t-il pas permis d'apporter à la légende l'ornement d'une réalité qui ne la dépare point ? Et, si l'on trouve que cette réalité touche de trop près à la vie secrète de l'homme, doit-on s'en alarmer ?
Simon Dubosc, en qui, pour la première fois, l'âme occidentale a pris conscience d'elle-même, Simon Dubosc tout entier appartient à l'histoire."
Simon est amoureux de la belle aristocrate anglaise : Isabel. Mais le père de celle-ci refuse de donner la main de sa fille à un roturier français, à moins que... Simon accomplisse un exploit planétaire sous 20 jours ! Un cataclysme sismique survenu dans la manche va-t-il l'aider ?ebook (ePub) 1.99 €Gustave Le Rouge (1867-1938)
"- Personne n'est encore venu me demander, mistress Hobson ?
- Personne.
- Il n'est venu aucune lettre pour moi ?
- Aucune.
Mistress Hobson, propriétaire de la taverne à l'enseigne des Armes de l'Ecosse, n'était pas bavarde de son naturel. Malgré le désir qu'avait son interlocuteur d'entrer en conversation, elle lui fit comprendre d'un petit mouvement sec et décidé qu'elle n'avait nullement envie de perdre son temps en paroles inutiles.
Installée derrière son comptoir, encadrée de pintes d'étain, d'énormes tranches de rosbif saignant, de petits barils de conserves et de flacons de pickles, elle était gravement occupée, en attendant l'heure du thé, à compter sa recette du matin et à disposer en tas égaux les pièces d'un shilling et de six pence qui remplissaient son tiroir-caisse.
A l'autre extrémité de la salle, à ce moment tout à fait vide, un jeune homme de mine et de tournure élégante était assis près d'un grand feu de charbon qui faisait monter de ses vêtements tout trempés une épaisse vapeur."
Robert Darvel est persuadé de la possibillté de communiquer avec les Martiens. Invité aux Indes, dans un monastère, pour poursuivre ses recherches, il est envoyé sur Mars grâce à l'énergie psychique développée par une multitude de yogis. Que trouvera-t-il sur la planète rouge ? Un désert ? une civilisation avancée ?
La suite des aventures de Robert Darvel se trouve dans "La guerre des vampires".ebook (ePub) 2.49 €Maurice Renard (1875-1939)
"Il y a six mois - c'était exactement le lundi 16 juin 1913 à neuf heures du matin - je vis entrer dans mon studio la jeune chambrière qui me servait alors. Comme je venais d'entamer un travail passionnant et que la consigne était de me laisser tranquille, les paroles qui montèrent à mes lèvres furent trois ou quatre blasphèmes de choix. Mais la fille n'en eut point souci et continua d'avancer. Elle portait sur un plateau de laque une carte de visite, et sa figure exultait d'un triomphe si éclatant qu'elle avait l'air de mimer, avec des accessoires de fortune, la célèbre chorégraphie où Salomé promène sur un plateau d'argent la tête d'Iokanaan.
Je l'apostrophai avec bienveillance :
- Qu'est-ce qui vous prend ? C'est la carte du Père éternel que vous trimbalez ? Donnez. Ah ! mon Dieu ! Pas possible ? !... Faites entrer ! presto ! presto !
J'avais lu le nom, la qualité et l'adresse de l'homme illustre parmi les plus illustres, l'homme de 1912, l'homme du Péril bleu :
JEAN LE TELLIER - Directeur de l'Observatoire - 202, boulevard Saint-Germain
Durant quelques secondes, je contemplai d'un regard ébloui la fiche de bristol évocatrice de tant de gloire et de science, de malheur et de courage ; puis mon attention se fixa sur la porte. Bien souvent, au cours de la terrible année 1912, les feuilles publiques avaient reproduit les traits de M. Le Tellier, et je voyais d'avance apparaître au seuil de la chambre un visiteur dans la force de l'âge, avec un bon sourire et de grands yeux clairs sous un front large et pur, redressant sa haute taille et caressant d'une main déliée sa barbe soyeuse et brune."
1912. Tout débute comme un méchant canular : monuments vandalisés, arbres abimés, vol d'objets insignifiants... mais là où rien ne va plus c'est quand des animaux puis des personnes disparaissent... A Bugey, dans l'Ain, on commence à parler de "sarvants", sorte de petits lutins diaboliques ! L'astronome Jean Le Tellier et sa famille, est touché par le phénomène : sa fille disparaît en même temps que sa nièce et le mari de celle-ci...ebook (ePub) 2.49 €Maurice Renard (1875-1939)
"En ce qui touche Mme Orlac, l'histoire commence le 16 décembre, à 23 h 10.
C'est à ce moment que l'employé à casquette blanche traversa la gare du P.L.M.
Sorti d'un bureau, il allait vers les Départs, courant et criant :
- Empêchez le 49 de partir !
Alors les pressentiments de Mme Orlac se changèrent en angoisse. Et elle connut du même coup que ce malaise dont elle avait souffert toute la journée, c'était cela : des pressentiments.
Car c'est le propre des pressentiments de ne dévoiler leur véritable identité qu'après avoir disparu et lorsque les faits sont venus confirmer à la créature qu'elle avait de bonnes raisons d'être triste, inquiète, nerveuse. De bonnes raisons futures.
Jusque-là, Rosine Orlac ne s'était pas doutée qu'elle fût sombre par anticipation. Cette vague mélancolie, ce petit effroi latent, qui l'avaient saisie dès le matin, n'étaient pas pour elle inédits. Femme au superlatif, étant blonde et parisienne, il lui arrivait parfois de voir tout s'obscurcir, comme si un nuage eût caché passagèrement le soleil. Elle ne savait pas pourquoi. Elle ne cherchait pas à le savoir. « Tout le monde est comme ça. » Le lendemain, au réveil, le nuage avait passé, et la vie apparaissait de nouveau toute ensoleillée...
Mais, cette fois-ci, ce n'était pas la même chose ! Oh, non ! Elle s'en convainquit après coup. D'autant que la joie de retrouver Stéphen aurait dû chasser de cette journée tout papillon noir !..."
Mme d'Orlac attend le retour de son époux Stéphen, le célèbre pianiste Stéphen d'Orlac. Ella a un mauvais pressentiment qui se justifiera... Le train dans lequel est Stéphen déraille... Dans quel état retouvera-t-elle son époux ? mort... blessé ? Et ses mains...ebook (ePub) 1.99 €L'étonnant voyage de Hareton Ironcastle
J.-H. Rosny Aine
- La Gibecière à Mots
- 23 Juin 2018
- 9782374632483
J. - H. Rosny Aîné (1856-1940)
"Rebecca Storm attendait les Esprits. Elle tenait, d'une main légère, un porte-crayon d'or, la pointe sur un bloc de papier glauque. Les Esprits ne venaient point.
- Je suis un mauvais médium, soupira-t-elle. Rebecca Storm avait le visage biblique du dromadaire et presque son poil sablonneux. Ses yeux étaient visionnaires, mais sa bouche, armée de dents d'hyène, qui eussent broyé des os à moelle, annonçait un contrepoids réaliste.
- Ou bien, suis-je indigne ? Ai-je démérité de l'Au-Delà ?
Cette crainte la ravagea, puis entendant sonner l'heure, elle marcha vers la salle à manger.
Un homme de haute stature, symbole parfait du type inventé par Gobineau, se tenait devant la cheminée. Hareton Ironcastle, visage en carène, cheveux paille d'avoine, yeux glauques de pirate scandinave, gardait à 43 ans la peau d'une vierge blonde.
- Hareton, demanda Rebecca d'une voix raclante... que veut dire épiphénomène ? Ça doit être blasphématoire.
- C'est au moins un blasphème philosophique, tante Becky.
- Et qu'est-ce que cela signifie ? demanda une jeune personne qui achevait de manger un pamplemousse, tandis que le maître d'hôtel servait des oeufs et du lard frit, avec du jambon de Virginie.
Les grandes filles claires qui, jadis, inspirèrent les sculpteurs de déesses, devaient être à son image. Hareton concentra son regard sur une chevelure aux nuances d'ambre, de miel et de paille de froment.
- Ça signifie, Muriel, que si votre conscience n'existait point... vous vous disposeriez à consommer ce jambon et vous m'interrogeriez exactement comme vous le faites... Seulement, vous ignoreriez que vous mangez et vous ne sauriez pas que vous m'interrogez. Autrement dit, la conscience épiphénomène existe, mais tout se passe comme si elle n'existait point.."
Hareton Ironcastle part retrouver son ami Samuel, dans des contrées inexplorées. Il est accompagné de sa fille, son neveu et d'amis. La troupe avance dans des terres où l'évolution des espèces n'est pas celle que l'on connaît et doit faire face à des animaux, des humains et des plantes totalement inconnus et souvent dangereux....ebook (ePub) 2.49 €Han Ryner (1861-1938)
"Avant de conter mon incroyable métamorphose et les étranges aventures de ma vie de fourmi, il me paraît d'une bonne méthode de dire celui que j'étais à l'heure de la surprise et de résumer en peu de lignes mon existence antérieure.
Ces premières pages me seront difficiles et humiliantes. Depuis l'étonnante épreuve, mes idées et mes sentiments ont bien changé. L'homme que je suis méprise justement l'homme que je fus. Je vais essayer de ressusciter un instant l'être méprisable et méprisé. C'est à lui que je dois donner la parole d'abord. Autrefois serait inexactement peint sans les couleurs d'autrefois, et je ne puis expliquer une période de mon existence qu'en retrouvant le ton dont je parlais alors et le rythme sur lequel je pensais.
Je m'appelle Octave-Marius Péditant. Je suis né le 8 avril 1875 à Château-Arnoux (Basses-Alpes) de parents considérés, riches pour notre village et fiers de leur supériorité de fortune. Tant en terres et autres immeubles qu'en argent solidement placé, ils possédaient plus de deux cent mille francs. Par malheur, eux si sages, si sobres en tout le reste, ne surent point limiter le nombre de leurs enfants.
J'étais l'aîné et, dès mon plus bas âge, j'annonçais d'heureuses dispositions scientifiques. Ils n'eurent pas la justice de comprendre ce qui était dû à mon intelligence. Pourtant, si j'étais resté fils unique, si j'avais eu assez de revenus pour vivre sans travail forcé, pour consacrer tout mon temps aux études que j'aimais, j'aurais pu devenir un économiste de premier ordre, l'égal de M. Paul Leroy-Beaulieu ou de M. Baudrillart ! Hélas ! On me donna six frères et quatre soeurs. Et encore, heureusement, mon père mourut très jeune, sans avoir le temps matériel de compléter la douzaine.
Quoique je parle avec une raison inflexible même quand il s'agit des miens, je ne voudrais pas qu'on me prît pour un mauvais coeur. Ce jugement serait injuste..."
Octave Péditant devient une fourmi, pour un an, grâce à une fée. Le voilà plongé dans le formidable monde de ces petites créatures... Les fourmis sont-elles meilleures que les êtres humains ?ebook (ePub) 1.99 €Maurice Renard (1875-1939)
"Cette histoire extraordinaire commence très ordinairement.
À la fin du mois de septembre 1929, le jeune historien Charles Christiani résolut d'aller passer quelques jours à La Rochelle. Spécialisé dans l'étude de la Restauration et du règne de Louis-Philippe, il avait déjà publié, à cette époque, un petit livre très remarqué sur Les Quatre Sergents de La Rochelle ; il en préparait un autre sur le même sujet et estimait nécessaire de retourner sur place, pour y consulter certains documents.
Il nous a paru sans intérêt de rechercher pourquoi la famille Christiani était déjà rentrée à Paris, rue de Tournon, à une époque de l'année où les heureux de ce monde sont encore aux bains de mer, en voyage, à la campagne. L'automne se montrait morose, et ce fut, croyons-nous, la seule raison de ce retour un peu prématuré. Car Mme Christiani, sa fille et son fils ne manquaient pas des moyens de mener l'existence la plus large, et disposaient des gîtes champêtres où l'on goûte un repos plus ou moins mouvementé. Deux belles propriétés familiales, en effet, s'offraient à leur choix : le vieux château de Silaz en Savoie, qu'ils délaissaient complètement, et une agréable maison de campagne située près de Meaux ; c'est là qu'ils avaient passé tout l'été.
Au moment où nous sommes, le noble et spacieux appartement de la rue de Tournon abritait, en les Christiani, trois êtres parfaitement unis : Mme Louise Christiani, née Bernardi, cinquante ans, veuve d'Adrien Christiani, mort pour la France en 1915 ; son fils Charles, vingt-six ans ; Colomba, sa fille, moins de vingt ans, charmante, à qui nous devons l'adjonction d'un quatrième personnage : Bertrand Valois, le benjamin de nos auteurs dramatiques, le plus heureux fiancé sur le globe terrestre."
Charles Christiani fait la connaissance, par hasard, de Rita et tombe amoureux. Mais il déchante lorsqu'il apprend que Rita s'appelle Ortofieri... Les Christiani et les Ortofieri sont deux familles corses se vouant une haine : César Christiani a été assassiné par Fabius Ortofieri, un siècle plutôt. Mais il n'y avait aucune preuve de sa culpabilité... Charles fait une étrange découverte qui pourrait bien apporter la vérité...ebook (ePub) 2.49 €Paul Féval (1816-1887)
"Ceci est une étrange histoire dont le fond, rigoureusement authentique, nous a été fourni comme les neuf dixièmes des matériaux qui composent ce livre, par le manuscrit du "papa Sévérin ".
Mais le hasard, ici, est venu ajouter, aux renseignements exacts donnés par l'excellent homme, d'autres renseignements qui nous ont permis d'expliquer certains faits que notre héroïque bonne d'enfants des Tuileries regardait comme franchement surnaturels.
Ces éclaircissements, grâce auxquels ce drame fantastique va passer sous les yeux du lecteur dans sa bizarre et sombre réalité, sont puisés à deux sources : une page inédite de la correspondance du duc de Rovigo, qui eut, comme on sait, la confiance intime de l'empereur et qui fut chargé, pendant la retraite de Fouché (1802-1804), de contrôler militairement la police générale, dont les bureaux étaient administrativement réunis au département de la justice, dirigé par le grand-juge Régnier, duc de Massa.
Ceci est la première source. La seconde, tout orale, consiste en de nombreuses conversations avec le respectable M. G***, ancien secrétaire particulier du comte Dubois, préfet de police à la même époque.
Nous nous occuperons peu des événements politiques, intérieurs, qui tourmentèrent cette période, précédant immédiatement le couronnement de Napoléon. Saint-Rejant, Pichegru, Moreau, la machine infernale n'entrent point dans notre sujet et c'est à peine si nous verrons passer ce gros homme, Brutus de la royauté, audacieux et solide comme un conjuré antique : Georges Cadoudal."
Alors que la préfecture s'inquiète et se démène pour empêcher l'assassinat de Napoléon Bonaparte par le chouan Cadoudal, le peuple de Paris s'émeut suite à de multiples disparitions. La rumeur va de bon train : une vampire sévit sur la capitale. Les deux affaires sont-elles liées ?ebook (ePub) 2.49 €Jules Lermina (1839-1915)
"Vers onze heures du matin, par un doux soleil de printemps - on était au commencement d'avril, le 2, pour bien préciser - tout à coup des hurlements éclatèrent dans la rue Montmartre, à proximité du boulevard, tandis qu'une foule de coureurs rapides, mais peu élégants, se ruaient du coin de la rue du Croissant, les uns vers le carrefour, les autres dévalant vers les Halles, mais tous glapissant des sons aigus, incohérents, à travers lesquels l'oreille déchirée cependant percevait des fragments de mots sinistres :
- Le crime de l'Obélisque... D'mandez le Nouvelliste, édition spéciale. - Horribles détails.
Après quelques hésitations - car combien de fois n'avait-on pas été mystifié par la rouerie des camelots ! - quelques-uns achetaient la feuille, l'examinaient, puis subitement entourés, s'arrêtaient sur place comme médusés, et lisaient au milieu d'un groupe d'où émergeaient des faces anxieuses...
- Oui, oui !... un crime !... un assassinat !... De qui ?... On ne sait pas... L'assassin est-il arrêté ?... Je t'en fiche !...
Voici l'article court mais sensationnel qui motivait cette émotion
« Ce matin, à quatre heures et demie, à l'heure où Paris désert appartient aux balayeurs et n'est sillonné que par des haquets d'arrosage, un journalier, M. H... se rendait à son travail et, pour atteindre les chantiers de la Madeleine, traversait, venant de Grenelle, la place de la Concorde, quand tout à coup, du trottoir des Tuileries par lequel il la contournait, ses outils sur l'épaule, il lui sembla apercevoir, au pied de l'Obélisque, un peu au-dessus du sol, quelque chose d'anormal.
« Il passait d'ailleurs, sans plus se préoccuper de ce détail, quand, s'étant retourné une dernière fois « pour se rendre compte », il lui sembla que ce - quelque chose - avait forme humaine..."
Nous sommes au début du XXe siècle. Le cadavre d'un inconnu est découvert en plein Paris. Mr Bobby, un policier anglais en vacances, reconnaît formellement un certain Coxward. Mais il est prouvé que ce dernier était en Angleterre, quelques heures auparavant... Coxward ou pas Coxward... telle est la question !ebook (ePub) 1.99 €Maurice Renard (1875-1939)
"Ceci arriva certain soir d'hiver, il y a plus d'un an. C'était après le dernier dîner que j'offris à mes camarades avenue Victor-Hugo, dans ce petit hôtel que j'avais loué tout meublé.
Rien d'autre que mon humeur vagabonde n'ayant motivé ce changement de domicile, on avait dépendu ma crémaillère nomade aussi joyeusement que nous l'avions accrochée naguère à ce même foyer, et, le temps des liqueurs étant venu avec celui des boutades, chacun de nous s'ingéniait à briller, surtout, naturellement, ce grivois de Gilbert, Marlotte, - l'homme aux paradoxes, le Triboulet de la bande, - et Cardaillac, notre mystificateur attitré.
Je ne sais plus très bien comment il se fit qu'au bout d'une heure de fumoir, quelqu'un éteignit l'électricité, exprima l'urgence de faire tourner une table et nous groupa dans l'ombre autour d'un guéridon. Ce quelqu'un - remarquez-le - n'était pas Cardaillac. Mais peut-être Cardaillac l'avait-il pris pour compère, si toutefois Cardaillac fut coupable.
Nous étions donc huit hommes, exactement, huit incrédules contre un petit guéridon de rien du tout, dont l'unique support se divisait en trépied et de qui la tablette ronde ployait sous nos seize mains, réunies selon les rites de l'occultisme.
Ces rites, ce fut Marlotte qui nous les enseigna. Il avait été jadis curieux d'incantations et familier des meubles giratoires, mais en profane, et, comme il était notre bouffon habituel, quand on le vit, d'autorité, s'arroger le gouvernement de la séance, tout le monde se laissa faire de bonne grâce en prévision d'une excellente pitrerie.
Cardaillac se trouvait mon voisin de droite. Je l'entendis étrangler un rire dans sa gorge et tousser.
Cependant la table tourna."
Nicolas Vermont décide de renouer, quinze après, avec son oncle, le docteur Verne, qui est le seul membre restant de sa famille. Mais les choses ont bien changé. Il ne reconnaît plus rien : le château, le jardin, les alentours... et même son oncle. Celui-ci le reçoit froidement car il effectue des recherches scientifiques qu'il garde secrètes, mais que choses étranges...ebook (ePub) 1.99 €Gustave Le Rouge (1867-1938)
"- Vous ne sauriez croire, monsieur Georges Darvel, dit le naturaliste Ralph Pitcher, combien votre arrivée fera plaisir à mes amis, le capitaine Wad et l'ingénieur Bolenski ! Ils vous attendent avec la plus vive impatience. Si vous saviez combien nous avons eu de peine à vous découvrir.
- J'en suis encore à me demander comment vous y êtes parvenus.
- C'est une lettre de vous, déjà ancienne, trouvée dans les papiers de votre frère, après la catastrophe de Chelambrun, qui nous a mis sur la voie.
- C'est la dernière que je lui avais écrite, murmura tristement le jeune homme : depuis, je suis sans nouvelles...
- Ne vous désolez pas ainsi ; rien n'est encore définitif ; tout ce que peuvent la science humaine et la puissance de l'or sera mis en oeuvre pour le sauver, s'il en est encore temps, je vous le jure !
"Mais revenons à notre lettre, reprit Ralph Pitcher, en essayant de dissimuler la profonde émotion dont il était agité ; elle était datée de Paris, mais ne portait pas d'adresse, vous y parliez de vos études, renseignements assez vagues, vous en conviendrez ; mais miss Alberte voulait absolument vous connaître, et vous savez que notre jeune milliardaire est d'une obstination tout anglo-saxonne."
Miss Alberte et Ralph Pitcher sont persuadés que leur ami Robert Darvel est vivant sur la planète Mars. Arriveront-ils à communiquer avec le "prisonnier de la planète Mars" et le faire revenir sur la Terre ?
"La guerre des vampire" est la suite du roman "Le prisonnier de la planète Mars".ebook (ePub) 2.49 €René Pujol (1887-1942)
"Jacquot veut déjeuner !... Jacquot veut déjeuner !
Les cris du perroquet éveillèrent tout à fait Mme Gorgette, retombée dans la torpeur du demi-sommeil après avoir constaté qu'il faisait encore nuit. Été comme hiver, la brave femme se levait un peu après le soleil, d'abord pour économiser la lumière, ensuite par hygiène. Et, de fait, elle avait encore, après la cinquantaine sonnée, la pétulance et la vigueur de ses vingt ans.
En se mettant sur son séant, Mme Gorgette fit rouler, d'un côté, son chat Kiki et de l'autre son chien Goliath, tous deux couchés sur son lit.
- Jacquot ! dit-elle, tu es fou de demander ton déjeuner si tôt !
Elle jeta un coup d'oeil vers sa pendule, mais elle ne put en apercevoir le cadran, car nulle lueur ne filtrait à travers les rideaux. Elle alluma l'électricité et constata que, malgré les apparences, le volatile avait raison : il était sept heures et demie.
- Par exemple ! s'exclama Mme Gorgette. Comment ne fait-il pas encore jour ?
Et, passant en hâte un peignoir, elle courut ouvrir la fenêtre de sa chambre."
Un étrange brouillard envahit la Terre. Mais est-ce vraiment du brouillard ? Les gens sont plongés dans le noir et la vie est paralysée... A Meudon, les locataires de Mme Gorgette s'organisent et forment une petite colonie...ebook (ePub) 1.99 €J.-H. Rosny Aîné (1856-1940)
"L'image de Georges Meyral semblait traversée de zones brumeuses qui tantôt se rétractaient et tantôt s'élargissaient - faiblement ; elle apparaissait moins lumineuse qu'elle n'aurait dû l'être :
- C'est inadmissible ! grommela le jeune homme.
Les deux lampes électriques, après examen, se révélèrent normales, et le miroir fut essuyé. Le phénomène persistait. Il persista encore quand Meyral eut remplacé successivement les lampes :
- Il est arrivé quelque chose au miroir, à l'électricité ou à moi-même.
Une glace à main révéla des singularités identiques : par suite, le miroir était sans reproche. Pour mettre sa propre vision hors de cause, Georges appela sa bonne à tout faire. Cette créature hagarde, à la face rôtie et aux yeux de pirate, vint examiner sa propre image. D'abord, elle ne remarqua rien, car elle avait presque perdu le sens de la coquetterie, puis, sans avoir subi aucune suggestion, elle déclara :
- On dirait qu'y a des raies et puis une petite vapeur.
- Mes yeux sont innocents ! grommela Meyral... Marianne, apportez-moi une bougie."
Un étrange phénomène détériore le rayonnement électromagnétique... La lumière, l'électricité et même le feu sont atteints. Peut-être rien de grave, malheureusement cette destruction s'en prend également aux êtres vivants... la folie, la violence, la mort et bien d'autres phénomènes des plus troublants. Georges Meyral et son mentor Gérard Langre, deux chercheurs en physique, parviendront-ils à solutionner cette catastrophe ?ebook (ePub) 1.99 €H.-G. Wells (1866-1946)
"Personne n'aurait cru, dans les dernières années du XIXe siècle, que les choses humaines fussent observées, de la façon la plus pénétrante et la plus attentive, par des intelligences supérieures aux intelligences humaines et cependant mortelles comme elles ; que, tandis que les hommes s'absorbaient dans leurs occupations, ils étaient examinés et étudiés d'aussi près peut-être qu'un savant peut étudier avec un microscope les créatures transitoires qui pullulent et se multiplient dans une goutte d'eau. Avec une suffisance infinie, les hommes allaient de-ci de-là par le monde, vaquant à leurs petites affaires, dans la sereine sécurité de leur empire sur la matière. Il est possible que, sous le microscope, les infusoires fassent de même. Personne ne donnait une pensée aux mondes plus anciens de l'espace comme sources de danger pour l'existence terrestre, ni ne songeait seulement à eux pour écarter l'idée de vie à leur surface comme impossible ou improbable. Il est curieux de se rappeler maintenant les habitudes mentales de ces jours lointains. Tout au plus les habitants de la Terre s'imaginaient-ils qu'il pouvait y avoir sur la planète Mars des êtres probablement inférieurs à eux, et disposés à faire bon accueil à une expédition missionnaire. Cependant, par-delà le gouffre de l'espace, des esprits qui sont à nos esprits ce que les nôtres sont à ceux des bêtes qui périssent, des intellects vastes, calmes et impitoyables, considéraient cette terre avec des yeux envieux, dressaient lentement et sûrement leurs plans pour la conquête de notre monde. Et dans les premières années du XXe siècle vint la grande désillusion."
A la fin du XIXe siècle, plusieurs astronomes observent, pendant une dizaine de nuits, des curieux événements sur la planète Mars : des éclairs mais aussi des explosions de gaz. Les phénomènes stoppent mais des météores, en provenance de ladite planète, s'écrasent sur la Terre... de bien étranges météores de forme cylindrique...ebook (ePub) 1.99 €H. G. Wells (1866-1946)
"L'étranger arriva en février, par une matinée brumeuse, dans un tourbillon de vent et de neige. Il venait, à pied, par la dune, de la station de Bramblehurst, portant de sa main couverte d'un gant épais, une petite valise noire. Il était bien enveloppé des pieds à la tête, et le bord d'un chapeau de feutre mou ne laissait apercevoir de sa figure que le bout luisant de son nez. La neige s'était amoncelée sur ses épaules, sur sa poitrine ; elle ajoutait aussi une crête blanche au sac dont il était chargé.
Il entra, chancelant, plus mort que vif, dans l'auberge, et, posant à terre son bagage :
- Du feu, s'écria-t-il, du feu, par charité ! Une chambre et du feu !
Il frappa de la semelle, secoua dans le bar la neige qui le couvrait, puis suivit Mme Hall dans le petit salon pour faire ses conditions. Sans autre préambule, et jetant deux souverains sur la table, il s'installa dans l'auberge."
Un étrange client s'installe dans l'auberge, tenue par Mme Hall, au village d'Iping, en Angleterre. Toujours emmitouflé de la tête aux pieds, personne ne peut voir son visage. Les villageois causent, chacun y va de son hypothèse... Qui est-il ? Un chercheur défiguré ou atteint d'une malformation ? Un hors la loi recherché par la police ? Bientôt d'étranges phénomènes ont lieu dans le village...ebook (ePub) 1.99 €Arthur Conan Doyle (1859-1930)
"On ne pourra peut-être jamais formuler un jugement définitif et absolu sur ce s'est passé entre Edward Bellingham et William Monkhouse Lee, et sur la cause de la grande frayeur d'Abercrombie Smith.
Certes, nous avons le récit complet et clair de Smith lui-même, qui paraît corroboré par les témoignages du domestique Thomas Styles, du Révérend Plumptree Peterson, membre de la vieille Université et d'autres personnes qui, par hasard, ont assisté à tel ou tel incident, de ce singulier enchaînement d'événements.
Cependant, dans sa partie principale, la responsabilité incombe à Smith seul et le plus grand nombre des lecteurs penseront qu'il est plus vraisemblable d'admettre qu'un cerveau, quoique sain en apparence, ait eu quelque lacune dans sa texture ou dans son fonctionnement quelque défaut étrange, plutôt que de croire que la nature soit sortie de ses voies, en plein jour, dans un centre d'enseignement et de lumière aussi réputé que l'Université d'Oxford.
Si cependant nous songeons combien ces voies de la nature sont étroites et détournées, quelle faible lumière y projettent toutes les lampes de notre science, lorsque nous voulons les élucider, comment des ténèbres qui les environnent, de grandes et terribles possibilités surgissent vaguement, qui se perdent dans l'ombre, bien hardi et bien confiant sera l'homme qui prétendra limiter les étranges sentiers où l'esprit humain peut errer."
Recueil de 7 nouvelles de la vie médicale (réalité et imaginaire) :
"Une momie qui ressuscite" - "La femme du physiologiste" - "Une question de diplomatie" - "Un document médical" - "Le fiasco de Los Amigos" - "Les médecins de Hoyland" - "Les propos du chirurgien".ebook (ePub) 1.99 €H. G. Wells (1866-1946)
"Je demeurai affalé sur l'un des bancs de rameurs du petit canot pendant je ne sais combien de temps, songeant que, si j'en avais seulement la force, je boirais de l'eau de mer pour devenir fou et mourir plus vite. Tandis que j'étais ainsi étendu, je vis, sans y attacher plus d'intérêt qu'à une image quelconque, une voile venir vers moi du bord de la ligne d'horizon. Mon esprit devait, sans doute, battre la campagne, et cependant je me rappelle fort distinctement tout ce qui arriva. Je me souviens du balancement infernal des flots, qui me donnait le vertige, et de la danse continuelle de la voile à l'horizon ; j'avais aussi la conviction absolue d'être déjà mort, et je pensais, avec une amère ironie, à l'inutilité de ce secours qui arrivait trop tard - et de si peu - pour me trouver encore vivant.
Pendant un espace de temps qui me parut interminable, je restais sur ce banc, la tête contre le bordage, à regarder s'approcher la goélette secouée et balancée. C'était un petit bâtiment, gréé de voiles latines, qui courait de larges bordées, car il allait en plein contre le vent. Il ne me vint pas un instant l'idée d'essayer d'attirer son attention, et, depuis le moment où j'aperçus distinctement son flanc et celui où je me retrouvai dans une cabine d'arrière, je n'ai que des souvenirs confus. Je garde encore une vague impression d'avoir été soulevé jusqu'au passavant, d'avoir vu une grosse figure rubiconde, pleine de taches de rousseur et entourée d'une chevelure et d'une barbe rouges, qui me regardait du haut de la passerelle ; d'avoir vu aussi une autre face très brune avec des yeux extraordinaires tout près des miens ; mais jusqu'à ce que je les eusse revus, je crus à un cauchemar. Il me semble qu'on dut verser, peu après, quelque liquide entre mes dents serrées, et ce fut tout."
Edward Prendick a fait naufrage. Seul survivant, il est sauvé par un bateau chargé d'animaux et est soigné par le docteur Montgomery, l'assistant du mystérieux docteur Moreau. Obligé, il se retrouve dans l'île appartenant à ce dernier et va de mystère en mystère...ebook (ePub) 1.99 €Un article a été ajouté à votre panier.