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Métailié
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Perdre est une question de méthode
Santiago Gamboa, Anne-Marie Meunier
- Métailié
- 13 Décembre 2024
- 9791022613965
Un couple d'enquêteurs don quichottesque s'attaque à la violence et à la corruption de Bogotá avec humour et mélancolie.
Bogotá est une ville violente, mais pour le jeune journaliste Victor Silanpa, c'est aussi la ville où il vit et tient la rubrique des faits divers pour le journal qui l'emploie. En compagnie d'un petit fonctionnaire à la recherche de son frère, il enquête sur l'identification d'un cadavre horriblement empalé et crucifié.
Couple don quichottesque, les deux hommes essaient de lutter contre la corruption ordinaire de toutes les grandes métropoles. Avec un grand sens de l'humour, Gamboa construit un héros mélancolique, amoureux abandonné parce que toujours en retard, d'une fidélité vacillante et qui perd méthodiquement sa vie personnelle à lutter contre les puissants.
Avec une intrigue bien menée, un extraordinaire sens du dialogue, l'auteur nous montre une Colombie inhabituelle. Un magnifique roman noir colombien sur un pays où le désordre, c'est l'ordre.
Santiago Gamboa est une des voix les plus puissantes et originales de la littérature colombienne. Né en 1965, il étudie la littérature à Bogotá, la philologie hispanique à Madrid, et la littérature cubaine à La Sorbonne. Journaliste puis diplomate, il revient en Colombie en 2014 après presque trente ans d'exil. Ses livres sont traduits dans plus de 15 langues et connaissent un succès croissant, notamment en Italie, en Allemagne et aux États-Unis.
« Par-delà l'intrigue et le suspense, Gamboa nous donne une vision complète de Bogotá, avec ses places, ses ruelles ; l'emplacement des têtes de taxis ; la décrépitude des transports en commun, avec odeurs et vacarme. [...] Ce roman excelle dans le dialogue et se lit avec plaisir ». - Le Monde -
Dans un petit village sarde superstitieux et féroce, à la tête d'un groupe de carabiniers venus de toute l'Italie pour combattre le banditisme en Sardaigne, le jeune sous-brigadier turinois Ghibaudo est très surpris par une plainte pour vol. Il l'est moins lorsqu'en examinant les lieux du larcin il découvre le cadavre d'un de ses carabiniers.
Il est accompagné par le brigadier Moretti, enfant de la haute société, adepte d'une nouvelle méthode qu'il essaie d'imposer avec enthousiasme : les empreintes digitales. Ghibaudo, lui, veut résoudre l'enquête en racontant les histoires et donc en découvrant les failles du récit. Et on le suit.
La présence d'un poète vagabond ne va pas rendre la situation plus claire. Les poètes « al volo », au vol, improvisateurs virtuoses, sortes de bardes, vont de village en village pour raconter sous forme de satire les dessous des puissants et les cancans des villages. C'est parmi ces poètes que se dissimule peut-être l'assassin, et l'auteur de quelques meurtres encore qui vont suivre.
Une enquête historique prenante et unique avec des bandits, des poètes, des lettres anonymes et beaucoup de meurtres. -
« Deux petits cons qui se bourrent la gueule et qui tout à coup ont envie de foutre la merde. Comme ça, pour rien. Et qui tuent. Qu'est-ce que tu voulais que je fasse ? Moi, je n'ai fait que te protéger. » Et il a tué les gamins.
À partir de là, c'est tout l'équilibre de la ville qui est remis en question. Des voyous aux mafieux, des flics aux politiques, tous sont liés dans cette stabilité délabrée et fragile où chacun tente de vivre.
Avec une habileté incroyable dans la construction romanesque, Eugenia Almeida nous montre les désirs et les frustrations, les destins brisés, les vies multiples de ce qu'on appelle une ville. Elle nous fait entendre des personnages complexes, attachants et contradictoires, dont nous ne connaîtrons que la voix.
Son art maîtrisé de la tension et la richesse de son style font de ce grand roman noir une radiographie des zones et des âmes les plus sombres de l'Argentine.
Un roman qui cogne avec la force fulgurante d'un boxeur et l'élégance d'une danse. -
Jay Dark a-t-il vraiment existé ?
Deux hommes, un romancier et un avocat, se retrouvent dans des lieux insolites de la capitale romaine. Maître Flint prétend raconter la véritable histoire de Jay Dark, agent de la CIA chargé de répandre les nouvelles drogues des années 70 dans les mouvements de contestation étudiants. On suit alors le parcours d'un jeune enfant des rues, cambrioleur à Manhattan, puis cobaye dans la célèbre clinique de Bellevue Hospital où fut lancé le Programme, qui expérimenta sur des patients plus ou moins volontaires les effets du LSD et de bien d'autres drogues.
On le retrouve au coeur de l'essor de la contre-culture, de Berkeley à Londres en passant par San Francisco et New York, des readings de Burroughs et Alexander Trocchi aux folies de Warhol et Timothy Leary, des errances en bus bariolé à l'essor des Black Panthers.
Mêlant sans cesse la réalité historique et la trame romanesque où se heurtent, s'allient, se tuent parfois, un sénateur réactionnaire, un savant fou ancien nazi, et aussi militants sincères, riches héritières, poètes et allumés divers, le roman pose la question : les mouvements de jeunesse et de la contre-culture des années 70 ont-ils été manipulés par les services secrets ? Et dans quel but ?
Avec son puissant talent de conteur, De Cataldo nous fait revivre l'épopée d'une époque où tout a changé, pour que rien ne change.
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Quelques kilos en plus, beaucoup de cheveux en moins, trois copains se retrouvent lors d'une réunion d'anciens élèves d'un lycée de Buenos Aires.
Wave, rockeur fainéant, convainc deux de ses anciens camarades de partir en voyage sur une plage en Uruguay. À bord d'une vieille Ford Taunus, Mario, le Nerveux et Wave prennent la route. Au lieu de retrouver leur adolescence, c'est rapidement leur présent qui s'impose : l'un vit encore chez sa mère, l'autre risque de divorcer et le dernier vient d'apprendre que sa femme le trompe (avec un gars « qui passe son temps au gymnase et écoute Shakira. Shakira ! Tu y crois, toi ? »). Accompagnés d'une jeune auto-stoppeuse très enceinte, entre moqueries et petites misères du quotidien, tout bascule au moment où l'un d'entre eux transpire trop au moment de passer la frontière... Truffé de malentendus, ce road-trip se transforme vertigineusement en roman noir, mais les héros ressemblent davantage aux Marx Brothers qu'à Marlowe. Avec un style percutant et des dialogues désopilants, l'auteur nous fait voyager avec une bande de bras cassés, salauds et finalement sympathiques. -
Journaliste sportif au Sol de Hoy, Hilario Godínez a des relations ambiguës avec le monde de sa petite ville de la province mexicaine.
Une inconnue lui écrit des lettres d'amour depuis dix ans, il n'a aucune idée de son identité. Lui qui rêvait d'être écrivain et dont la carrière littéraire semble définitivement compromise conquiert des admirations encombrantes chez les tueurs du cartel local grâce à ses chroniques de foot.
Le jour où on retrouve dans un dépotoir le corps du brillant footballeur Torito Medina - enfin, une partie du corps -, tout dérape. Il se retrouve en première ligne et se lance dans la résolution de l'énigme.
Au passage il drague la jolie chroniqueuse mondaine de bonne famille qui lui révèle tout un univers de plasticiens et de galeristes.
Son admirateur musclé le met en garde mais il s'obstine dans sa recherche du salaud qui s'amuse à semer les cadavres incomplets dans la ville effrayée.
Dans ce petit polar cruel, Antonio Sarabia offre un portrait saisissant du Mexique d'aujourd'hui, où l'étonnement n'est plus de mise, mais qui laisse quand même une place à l'amour et à l'espoir. -
Début des années 80.
Dans une Turin dominée par la Fiat, où les Brigades rouges tirent leurs derniers coups de feu, Giovanni Oddone, petit dealeur et demi-maquereau que seuls le football et les grosses voitures passionnent, est arrêté à la suite d'un imbroglio qui lui vaut d'être accusé de terrorisme. Mais, du fond de sa prison, il va se lancer dans une entreprise à la mesure de son hilarante mégalomanie : monter une arnaque grandiose impliquant la Fiat, la Toro - l'autre équipe de foot turinoise - et Kadhafi.
Pour cela, il va utiliser les charmes plastiques de Cosetta, sa petite amie pas vraiment soumise, et les folies cocaïnées d'une héritière fantasque de l'empire Agnelli, mais il lui faudra compter sur de nombreux adversaires : les bureaucrates du foot, une policière amoureuse de Cosetta et surtout la mafia, qui tire les ficelles.
Roman d'une époque qui brasse aussi bien l'histoire des luttes sociales que celle de la mondialisation industrielle, la géopolitique de la Méditerranée et la catastrophe du stade Heysel, ce livre est habité d'une allégresse désespérée. Il nous fait vivre au rythme fou d'un petit délinquant qui se heurte à bien plus gros que lui et dont les rêves consuméristes résument assez bien l'histoire de la fin du siècle.
Si on rit souvent, on ne peut s'empêcher aussi d'être ému, à la fin, par cette version défoncée du pot de terre contre le pot de fer.