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Paul Feder soulève le couvercle sur des trafics en tout genre... il est temps de nettoyer la pourriture...
UNE FOIS L'ECHELLE convenablement posée, le vieux grimpa sur la cuve. Le banyuls avait débordé et coulé sur le dessus, ça n'aurait pas dû se produire, la fermentation était finie depuis longtemps. Il déverrouilla les fixations de la trappe et se pencha prudemment. Le vin affleurait le bord supérieur de la cuve, quelque chose de bizarre flottait sous la surface. Alfons tendit la main et tira l'objet à lui. C'était un tissu, genre veste. Le vieux mit quelques secondes à réaliser que dans la veste il y avait un corps, un corps sans tête.
Il se redressa et eut un début de vertige. La cuve avait été collée par le sang, le sang du cadavre... Il découvrit alors le visage de Romain, qui l'observait d'en bas avec curiosité.
- Tout va bien, pépé ? demanda le jeune qui avait remarqué le teint livide du vieux.
- Oui... euh, je viens de me souvenir d'un rendez-vous important à la Chambre d'Agriculture, à Perpignan. Tu peux rentrer chez-toi, va, annonça-t-il d'un ton incertain.
Avec Tsunamis on retrouve les ambiances rythmées de Gildas Girodeau, sombres mais pleines d'humanité. Ce polar marque le grand retour de Paul Feder et de tous les personnages de la saga initiée en 2005. -
Paul Feder, menant jusque-là une existence confortable, se transforme en marin marginal quand il se retrouve plongé dans une aventure tragique au rythme soutenu. Incapable de rester à quai lorsque rodent l'injustice et le danger, Feder, le catalan, s'entoure d'une bande chaleureuse et solide prête à tout risquer à ses côtés.
Il faisait un vrai temps d'hiver dans le midi. Le vent du nord soufflait en tempête dans un ciel cristallin où aucun nuage ne parvenait plus à s'accrocher. Le petit cimetière était noir de monde. Paul frissonna, il avait oublié les morsures du vent. Le cercueil descendait au bout de ses cordes. Les fossoyeurs avaient du mal car son ami était lourd, lourd comme cette peine qui l'écrasait. C'était cette nuit, dans l'appartement du XIVe arrondissement de Paris où Paul vivait depuis dix ans, un téléphone avait sonné. Au bout du fil il n'avait pas reconnu la voix, tant elle était cassée, rompue. Cette voix venait d'ailleurs, d'un monde de tristesse lointain et monotone qu'il ignorait.
- Paul ?
- Oui ... qui est-ce ?
- Paul, François est mort.
Paul Feder, vrai de vrai Catalan basé à Paris, aime les femmes, la cuisine et les bons vins. L'amitié et la fidélité sont sa religion. Clairement engagé du côté du coeur, cet humaniste ne supporte pas l'injustice. Sur mer comme sur terre, cette fiction réjouira les amateurs d'aventures. Gildas Girodeau sait écrire comme personne une palpitante fiction instructive, porteuse de valeurs qui au lieu d'alourdir le propos le dynamise avec bonheur. La suite des aventures de Feder viendra bientôt réjouir les lecteurs.
Noir Côte Vermeille rassemble les deux premières aventures de Paul Feder : Rouge Tragique à Collioure et Malaguanyat. La Suite catalane comprend également Nuclear parano et La Dans des Cafards parus chez Horsain. -
Quand le pompier kleptomane déclenche une machine infernale...
« Avec répugnance, il palpe du bout des doigts la veste maculée de sang et d'un liquide visqueux dont il préfère ignorer l'origine. Heureusement, il porte des gants. Dans la pochette intérieure, il tombe enfin sur ce qu'il cherche. Un portefeuille en cuir véritable avec un logo incrusté. Un truc de bourge. Il fait main basse sur une liasse de billets de cinquante euros stockés dans le rabat, puis remet le portefeuille en place. Il commence à se relever lorsqu'il remarque la montre. Une Rolex. »
Valérie Bernon casse une idole du public : le brave pompier courageux, avec une efficacité redoutable. Puis, lorsque la fatalité s'en mêle, la noirceur de l'histoire laisse un goût de suie dans la bouche.
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Jusqu'où la poussera la folie possessive de cette mère prête à tout pour garder son petit Jésus de fils ?
[...] Même mon père n'a pas supporté la croix de mon prénom. Il s'est barré dès mes 2 ans pour ne jamais revenir ni donner le moindre signe d'intérêt concernant le sort de son unique rejeton. Depuis on est resté en tête en tête maman et moi. Et le pire c'est que pendant des années ça m'a suffi, ça m'a comblé. Etre le petit Jésus de ma maman adorée qui ne s'appelle pas Marie. A presque 25 ans, là je n'en peux plus, j'étouffe. Pas parce que comme avant elle me prend sans cesse dans ses bras pour couvrir de baisers la frimousse de son petit homme, pas parce qu'elle étale sa sollicitude anxieuse sur toutes les plages de ma vie, pas parce qu'elle fait la voiture balai de toutes mes amitiés et de mes frémissements amoureux...non. Juste parce qu'elle est là, pas loin, quasi chaque jour. »
Cette nouvelle, fruit d'un atelier d'écriture dirigé par Jeanne Desaubry et organisé par l'association « Tu connais la nouvelle », illustre le thème « Famille, je vous Haime ».
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Une course-poursuite dans un Paris pétrifié par les assassinats du mois de janvier 2015.
« Si vous le dites, brigadière ! » Sans doute s'est-elle rendu compte de l'épaisseur des conneries qu'elle assène. En matière d'épaisseur et de cuisses de dinde, d'ailleurs, l'uniforme, décidément, ne pare pas à toutes les tares esthétiques. Je redescends d'un étage encore. Un silence triste se diffuse. On ne sait plus si on regrette cette insouciance de la France d'avant, si on entend bagarrer pour la liberté d'expression, pour venger le collègue. « Ah oui, capitaine... Un certain Néné a cherché à vous contacter quand vous étiez à la réunion des chefs de brigade. » Malgré la lourdeur émotionnelle étreignant l'étage je reçois un coup de fouet. »
On retrouve les flics de la série Noir de suiTe dans un Paris traumatisé. L'action est foisonnante, la chronologie du récit bousculée, la réalité mouvante d'un malaise palpable, où les personnages glissent inexorablement vers le pire. Wesh !
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La femme de service entoure des plus douces attentions cet accidenté sur son lit d'hôpital, on se demande bien pourquoi...
« La voici. « Bonjour ! » Sa voix est enjouée, elle me regarde tandis qu'elle pousse son chariot chargé de ses ustensiles, ses chiffons, ses détergents, tout son barda de nettoyeuse. Elle entame sa corvée, j'admire les déplacements de son corps, je lui trouve une certaine grâce, son avant bras est recouvert d'un duvet brun, je n'avais pas remarqué combien elle était brune, sa peau est mate aussi. Elle lit l'écriteau, le toubib n'a rien dit de ce qu'il y avait écrit, elle, elle va me le dire. « Rémission, 80 %, vous savez ce que ça signifie ? »
Une nouvelle d'Obione promet toujours une surprise dans la manière de traiter une histoire. Ici, deux voix intérieures dialoguent jusqu'à la chute finale d'une noirceur absolue.
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Amour et haine étroitement imbriquées... La famille, la meilleure et pire des choses...
« Il y a quelques heures, je semais de la monnaie du pape comme un gentil papi à la retraite et, tout d'un coup, mon vit et mes couilles me submergeaient le cerveau et les pensées les plus cochonnes me sautaient à la gueule toutes griffes dehors comme une panthère en chaleur tenue trop longtemps en captivité. De là où j'étais je ne voyais que son visage à elle qui dépassait au-dessus de sa masse à lui et j'étais saisie par la jubilation qui noircissait ses pupilles. »
Brigitte Guilhot a un talent tout particulier pour dessiner des ambiances terriblement glauques, effrayantes, suscitant la lente montée de l'angoisse. Inéluctablement noire !
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Echouée sur une aire d'autoroute, elle soulage les hommes jusqu'au jour où la femme-épave se rebiffe...
« Myriam se tord un moment, la gamine, elle a vingt et un ans, tout au plus. Elle apprend la vie. C'est un peu un bébé. Pour elle, je suis « Mammy Branlette » ! Rien de plus, rien de mieux. Une putain de l'autoroute, un personnage burlesque, pittoresque du coin. Une permanente du secteur. Un fantôme un peu glauque de la route droite. « Qu'il repose en paix ! » laisse alors échapper la gamine. Elle ressasse la phrase de la nécrologie : « Qu'il repose en paix ! » Là, je me bloque. Je me braque, même ! « Non ! »
Le pouvoir suggestif de la prose de Bouquin, le bien nommé, est efficace comme un uppercut au menton. Ça galope, ça cogne ! Le comble? Comme un maso, on en redemande.
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Idylle noire entre Johnny, rocker à la gueule d'ange, et Jeanne qui n'a plus d'ouïe...
« Johnny honnissait les ploucs, la morne plaine, les sommets, himalayens ou non, il carburait aux gaz d'échappement, à la dioxine, sa condition de citadin le bottait, J. H. aimait la foule, l'agitation, les troquets. Un rat des villes. Le revers de la médaille était que le smog et le tabac rongeaient ses éponges, que le shit lui noyait les neurones, il nourrissait un décapode et pas une crevette : le crabe. Johnny avait l'embarras du choix, une chimio, l'asile, la désintox, des semaines plus tôt il aurait pris le package, mais aujourd'hui... Il attira le cendrier, broya son pétard... »
Deux héros bien campés - une voix et une oreille non réceptive - sont conviés sous la plume « rockeuse » de Vitiello à poursuivre un noir destin. Une novela qui résonne comme un blues désespéré...
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L'hôtel Tennyson Arms sur l'ile de Salina est exceptionnel de luxe et de beauté... Malheur à ceux qui viennent troubler ce paradis...
« Il saisit un fusil à lunette avec silencieux qui reposait sur un socle et le lui mit délicatement dans les bras. Sans un mot, il lui désigna une cible dans un angle. Elle s'exécuta. Elle y vida les quatre balles du chargeur avec lenteur, mais sans la moindre hésitation. En réglant à chaque fois son souffle. Il lui fit signe de reculer et alla vérifier les impacts. Une minute plus tard, ils repartaient en souriant vers le bar de l'hôtel... »
José Noce n'a pas fini de nettoyer le monde. On parle de nettoyage éthique concernant ces missions salutaires conduites par des héros obscurs, sorte d'éboueurs planétaires. Après la compil' Sniper qui vient de paraitre, Mister Jo reprend du service... avec des dames... -
Rassembler deux solitudes et des océans de malheur n'a jamais permis de construire le bonheur. A moins que...
« Elle disait Popa en laissant traîner sa voix nasillarde sur le o comme si elle en suçotait la rondeur. Ses yeux de chat clignaient dans le soleil et le vent soulevait sa frange trop sérieuse. Elle devait avoir deux ans, peut-être trois. Il pensa qu'il n'était plus vraiment sûr de se souvenir d'Annette, à l'époque de ses deux ans. Ou si, peut-être, ces moments où il la portait à bout de bras au-dessus de sa tête et tournait sur lui-même en poussant des cris bizarres pour la faire rire. Oui, peut-être qu'alors, elle avait deux ans. Ou quatre. »
C'est l'été et la campagne bruit d'insectes... Un homme trime seul dans le cagnard. Une femme et sa petite fille entrent sans sa vie par effraction... Une délicatesse mesurée, une économie de moyen, un univers très sombre... Valérie Allam parcourt le continent des noirceurs humaines. Où est l'espoir au coucher du soleil ?
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Le numéro d'écrou « A.Z.A.Z. » fait l'écrivain public en caressant les touches d'Erika...
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À Port-Vendres, le meurtre d'une scientifique travaillant pour un laboratoire d'océanologie entraine Paul Feder dans les couloirs du lobby nucléaire... aux radiations sanglantes...
Il prépara consciencieusement son matériel, vérifiant une fois de plus les noeuds dans le fil nylon, puis, avant de lancer, il s'agenouilla et scruta la mer au pied de la falaise. Dans la faille, juste à gauche, un objet semblait coincé, mais il ne put immédiatement l'identifier car une vague plus grosse l'engloutit. L'écume monta jusqu'à la plateforme puis redescendit. Il regarda à nouveau et retint un juron, c'était un corps, celui d'une femme vêtue d'une robe. D'instinct il regarda autour de lui. Lors de la guerre d'Espagne, Jaume avait quatorze ans quand il s'était engagé dans les troupes de la C.N.T. et, de Guadalajara à Mauthausen, il avait payé le prix fort et savait reconnaître des emmerdements, quand il en croisait sur sa route. Il semblait seul. Rapidement il remballa son matériel et entreprit l'ascension de la falaise. Il fallait foutre le camp au plus vite, ce cadavre pouvait porter la poisse.
Nucléar Parano est le deuxième tome de la Suite Catalane signée Gildas Girodeau. La série Paul Feder mêle intrigue criminelle et critique sociétale acerbe, le tout très documenté. De quoi ravir les amateurs de purs polars.
Ceux-ci sont réédités aux éditions du Horsain en version papier pour une nouvelle vie. (distribution Pollen)