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Fantastique / Terreur
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Wilkie Collins (1824-1889) "En 1860, la réputation du docteur Wybrow, de Londres, était arrivée à son apogée. Les gens bien informés affirmaient que, de tous les médecins en renom, c'était lui qui gagnait le plus d'argent. Un après-midi, vers la fin de l'été, le docteur venait de finir son déjeuner après une matinée d'un travail excessif. Son cabinet de consultation n'avait pas désempli et il tenait déjà à la main une longue liste de visites à faire, lorsque son domestique lui annonça qu'une dame désirait lui parler. « Qui est-ce ? demanda-t-il. Une étrangère ? - Oui, monsieur. - Je ne reçois pas en dehors de mes heures de consultation. Indiquez-les lui et renvoyez-la. - Je les lui ai indiquées, monsieur. - Eh bien ? - Elle ne veut pas s'en aller. - Elle ne veut pas s'en aller ? répéta en souriant le médecin. » C'était une sorte d'original que le docteur Wybrow, et il y avait dans l'insistance de l'inconnue une bizarrerie qui l'amusait. « Cette dame obstinée vous a-t-elle donné son nom ? - Non, monsieur. Elle a refusé ; elle dit qu'elle ne vous retiendra pas cinq minutes, et que la chose est trop importante pour attendre jusqu'à demain. Elle est là dans le cabinet de consultation, et je ne sais comment la faire sortir. » Il semble que la mort soudaine de lord Montbarry, peu de temps après son mariage, soit naturelle, selon les médecins et les experts des assurances-vie : pneumonie.. Mais pourquoi avait-il rompu ses fiançailles avec la douce Agnès pour se marier avec la comtesse Narona que l'on dit aventurière ?
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Maurice Renard (1875-1939) "Ceci arriva certain soir d'hiver, il y a plus d'un an. C'était après le dernier dîner que j'offris à mes camarades avenue Victor-Hugo, dans ce petit hôtel que j'avais loué tout meublé. Rien d'autre que mon humeur vagabonde n'ayant motivé ce changement de domicile, on avait dépendu ma crémaillère nomade aussi joyeusement que nous l'avions accrochée naguère à ce même foyer, et, le temps des liqueurs étant venu avec celui des boutades, chacun de nous s'ingéniait à briller, surtout, naturellement, ce grivois de Gilbert, Marlotte, - l'homme aux paradoxes, le Triboulet de la bande, - et Cardaillac, notre mystificateur attitré. Je ne sais plus très bien comment il se fit qu'au bout d'une heure de fumoir, quelqu'un éteignit l'électricité, exprima l'urgence de faire tourner une table et nous groupa dans l'ombre autour d'un guéridon. Ce quelqu'un - remarquez-le - n'était pas Cardaillac. Mais peut-être Cardaillac l'avait-il pris pour compère, si toutefois Cardaillac fut coupable. Nous étions donc huit hommes, exactement, huit incrédules contre un petit guéridon de rien du tout, dont l'unique support se divisait en trépied et de qui la tablette ronde ployait sous nos seize mains, réunies selon les rites de l'occultisme. Ces rites, ce fut Marlotte qui nous les enseigna. Il avait été jadis curieux d'incantations et familier des meubles giratoires, mais en profane, et, comme il était notre bouffon habituel, quand on le vit, d'autorité, s'arroger le gouvernement de la séance, tout le monde se laissa faire de bonne grâce en prévision d'une excellente pitrerie. Cardaillac se trouvait mon voisin de droite. Je l'entendis étrangler un rire dans sa gorge et tousser. Cependant la table tourna." Nicolas Vermont décide de renouer, quinze après, avec son oncle, le docteur Verne, qui est le seul membre restant de sa famille. Mais les choses ont bien changé. Il ne reconnaît plus rien : le château, le jardin, les alentours... et même son oncle. Celui-ci le reçoit froidement car il effectue des recherches scientifiques qu'il garde secrètes, mais que choses étranges...