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La fabuleuse odyssée des plantes ; les botanistes voyageurs, les jardins des plantes, les herbiers
Lucile Allorge, Olivier Ikor
- JC Lattès
- Les aventures de la connaissance
- 15 Octobre 2003
- 9782709631181
Ils s'appelaient Tournefort, Plumier, Commerson, Bougain-ville, Poivre, Rousseau ou Hum-boldt... Ils étaient savants, médecins, marins, soldats, religieux ou écrivains... Ils cultivaient leurs jardins des simples ou partaient à la conquête du monde... Tous avaient en commun la passion de la science et la volonté insatiable de découvrir, de répertorier, de rapporter en France le plus grand nombre de plantes et d'épices.
Créé en 1640, l'Herbier national du Jardin des Plantes rassemble aujourd'hui plus de neuf millions d'échantillons botaniques, récoltés aux quatre coins de la planète - c'est le plus grand et le plus riche Herbier du monde. Il est la base des recherches sur l'écologie, la phylogénie, l'évolution, l'étude des pollens, de l'ADN, des climats... Le bougainvillier, l'hortensia, la pervenche de Madagascar, le girofle, la noix de muscade... Comment sont-ils parvenus jusqu'à nous ? Au prix de quels sacrifices ? Combien de destins ont-ils bouleversé ?
Cette Odyssée des plantes nous invite à un fabuleux voyage à bord de La Boudeuse, L'Astrolabe ou La Recherche, qui nous conduit dans le secret des bibliothèques de Lamarck et de Jussieu jusqu'aux laboratoires pharmaceutiques, à la découverte de ces plantes primitives ou tropicales qui font la richesse de notre histoire et de notre planète.
Lucile Allorge est née à Madagascar. Docteur ès sciences, botaniste du CNRS, elle est détachée au Jardin des Plantes. Elle a participé à plusieurs grandes missions à Madagascar et en Amazonie.
Olivier Ikor est romancier, il a entre autres écrit L'Archipel des illusions, sur le voyage d'Entrecasteaux. -
"A l'instar de la Manière de visiter les jardins de Versailles (seul ouvrage qu'écrivit jamais Louis XIV), Je vois des jardins partout est une sorte de manière de visiter les jardins de ma vie. Ceux que j'ai possédés, et ceux des autres, publics ou privés, que j'ai arpentés. En me penchant sur tous ces jardins, c'est aussi sur mon passé que je me penche, et si je vois des jardins partout, c'est que les jardins ont été, quantitativement et qualitativement, le paysage le plus récurrent et le plus constant de mon existence. En ce sens, ce livre est peut-être une autobiographie déguisée... Cézanne disait que « peindre signifie penser avec son pinceau ». Jardiner, c'est penser avec un sécateur, des semelles gadouilleuses, un mal de dos et des engelures aux doigts. Ou un coup de soleil sur le nez. Oui, jardiner, c'est penser, mais penser par avance, imaginer, anticiper ce qui va sortir de terre - et dans quel désordre ou quelle harmonie innés ça va surgir. Et c'est avant tout faire confiance à la terre. En écrivant ce livre, je me suis aperçu qu'il n'y avait pas d'école de vie plus sûre ni plus charmante qu'un jardin, que ce soit le paradisiaque et génial Jardin Blanc conçu par Vita Sackville-West dans son domaine de Sissinghurst ou le très modeste recoin qu'on m'avait alloué dans le potager familial pour y faire pousser ce que je voulais - j'avais opté pour quelques épis de blé, dont j'avais tiré quelques grammes de farine, dont je fis un pain minuscule mais tellement délectable que j'en ai encore le goût en bouche. L'admirable Epicure, qui affirmait que le plaisir est le souverain bien (comme je suis d'acord avec lui !), avait installé son école philosophique dans un jardin où il passa son existence. Vingt-trois siècles après la mort du philosophe grec, les jardins continuent de nous enseigner l'essentiel de la vie : on y apprend la patience, l'humilité toujours, la déception quelquefois, le silence, l'harmonie, les parfums et les saveurs, la beauté, on peut y faire l'expérience de la mort (je l'ai croisée dans un jardin anglais sous la pluie) - et de l'amour, bien sûr, car qui n'a pas fait l'amour dans un jardin au printemps ne sait pas encore tout de l'amour... J'ai essayé de concevoir ce livre pour qu'il soit lu comme on visite un jardin : sans trop de logique, donc, sans que son parcours soit guindé ni rigide, ni surtout pédant - mais une simple déambulation parmi des souvenirs jardiniers qui m'ont enchanté et parfois bouleversé." Didier Decoin