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Fantasy & Science-fiction
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« Imaginez une Terre poncée, avec en son centre une bande de cinq mille kilomètres de large et sur ses franges un miroir de glace à peine rayable, inhabité. Imaginez qu'un vent féroce en rince la surface. Que les villages qui s'y sont accrochés, avec leurs maisons en goutte d'eau, les chars à voile qui la strient, les airpailleurs debout en plein flot, tous résistent. Imaginez qu'en Extrême-Aval ait été formé un bloc d'élite d'une vingtaine d'enfants aptes à remonter au cran, rafale en gueule, leur vie durant, le vent jusqu'à sa source, à ce jour jamais atteinte : l'Extrême-Amont. Mon nom est Sov Strochnis, scribe. Mon nom est Caracole le troubadour et Oroshi Melicerte, aéromaître. Je m'appelle aussi Golgoth, traceur de la Horde, Arval l'éclaireur et parfois même Larco lorsque je braconne l'azur à la cage volante. Ensemble, nous formons la Horde du Contrevent. Il en a existé trente-trois en huit siècles, toutes infructueuses. Je vous parle au nom de la trente-quatrième : sans doute l'ultime. »
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AVERTISSEMENT DE L'ÉDITEUR : Alain Damasio et l'éditeur ont créé une police exclusive par laquelle des personnages sont désignés dans le texte. Il est donc fortement recommandé d'utiliser la « police de l'éditeur » (ou « police d'origine ») dans les paramètres de texte de votre logiciel de lecture.
Ils sont là parmi nous, jamais où tu regardes, à circuler dans les angles morts de la vision humaine. On les appelle les furtifs. Des fantômes ? Plutôt l'exact inverse : des êtres de chair et de sons, à la vitalité hors norme, qui métabolisent dans leur trajet aussi bien pierre, déchet, animal ou plante pour alimenter leurs métamorphoses incessantes.
Lorca Varèse, sociologue pour communes autogérées, et sa femme Sahar, proferrante dans la rue pour les enfants que l'éducation nationale, en faillite, a abandonnés, ont vu leur couple brisé par la disparition de leur fille unique de quatre ans, Tishka - volatisée un matin, inexplicablement. Sahar ne parvient pas à faire son deuil alors que Lorca, convaincu que sa fille est partie avec les furtifs, intègre une unité clandestine de l'armée chargée de chasser ces animaux extraordinaires. Là, il va découvrir que ceux-ci naissent d'une mélodie fondamentale, le frisson, et ne peuvent être vus sans être aussitôt pétrifiés. Peu à peu il apprendra à apprivoiser leur puissance de vie et, ainsi, à la faire sienne.
Les Furtifs vous plonge dans un futur proche et fluide où le technococon a affiné ses prises sur nos existences. Une bague interface nos rapports au monde en offrant à chaque individu son alter ego numérique, sous forme d'IA personnalisée, où viennent se concentrer nos besoins vampirisés d'écoute et d'échanges. Partout où cela s'avérait rentable, les villes ont été rachetées par des multinationales pour être gérées en zones standard, premium et privilège selon le forfait citoyen dont vous vous acquittez.
La bague au doigt, vous êtes tout à fait libres et parfaitement tracés, soumis au régime d'auto-aliénation consentant propre au raffinement du capitalisme cognitif. -
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2084. Orwell est loin désormais. Le totalitarisme a pris les traits bonhommes de la social-démocratie. Souriez, vous êtes gérés ! Le citoyen ne s'opprime plus : il se fabrique. A la pâte à norme, au confort, au consensus. Copie qu'on forme, tout simplement. Au coeur de cette glu, un mouvement, une force de frappe, des fous : la Volte. Le Dehors est leur pays, subvertir leur seule arme. Emmenés par Capt, philosophe et stratège, le peintre Kamio et le fulgurant Slift que rien ne bloque ni ne borne, ils iront au bout de leur volution - et même au delà, jusqu'à construire cette vie de partage, rouge, que personne ne pourra plus leur délaver. Premier roman de l'auteur de La Horde du Contrevent, la Zone est un livre de combat contre nos sociétés de contrôle (prix Utopiales européen 2007).
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Alain Damasio nous invite à la rencontre de grands "vivants", c'est-à-dire de grands claustrophobes, amoureux de l'air et de l'Ouvert. Champions de toutes les aérations, celles de l'espace, du son, des mots, du collectif, et de ce fait totalement libres, entrés en un jeu d'échos fou avec les mouvements du monde, ils tracent et suivent leurs lignes de fuite, tel le surfeur qui n'existe et ne consiste que dans la furtivité. Dix nouvelles par l'auteur de La Zone du Dehors et La Horde du Contrevent.
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Elle est née à l'Orée du bois, une cité réduite à néant par les bulldozers des médias et de la finance. Hantée par les ruines de son Eden foiré, elle a rejoint la commune solidaire à Belleville, où l'on s'organise et lutte en marge du système répressif. Elle, c'est Fi. Quarante piges à tenter de trouver de la beauté dans ce monde fatal : Fi est un chaos de fils et d'aiguilles, de coutures impossibles. Car Fi est couturière. Et Fi est en colère.
Quand son frère Mehdi s'est immolé le jour de l'inauguration d'Eurodisney - le 12 mars 1992 - elle s'est juré de comprendre son geste. Elle a entendu les rumeurs sur l'ancien parc devenu véritable camp de concentration, les horreurs qu'on raconte sur les enfants emprisonnés. Elle ne rêve que de tout brûler. Mais on fait comment quand on est coincée dans un quartier assiégé par une police républicaine hors de contrôle et que reviennent se venger les spectres d'un événement sanglant ?
Aidée par le mystérieux François Villon, ami d'enfance de Mehdi et clé des secrets du parc, Fi se lance dans l'impossible - la trouille au ventre, prête à remuer les tréfonds de cet enfer : monter une croisade d'enfants pour partir raser Eurodisney. Pour débusquer le rongeur dans sa forteresse noire, maître invisible d'une doc-trine totalitaire. Dans le merveilleux d'une robe magique, les émotions pour tissus, Fi va libérer l'imagination.
Tout en douceur.
Ce roman tant attendu fait écho à Toxoplasma, confirmant le tournant résolument poétique et politique de Sabrina Calvo. -
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Alors que l'Europe est le jouet des extrêmes droites, les Canétasunis victimes de pandémies, et l'Asie du Sud affaiblie par les sécheresses, Lanvil a su devenir un modèle international. La mégalopole caribéenne ne cesse de s'élever vers le ciel, démocratie triomphante, vitrine des diversités culturelles, accueillant les migrants de toutes les zones.
Cependant cette modernité, tissée de nouvelles technologies et constellée d'écrans, se paie au prix fort, c'est pourquoi les laissés-pour-compte d'anba veulent en découdre. Pat et ses frères mawon ont certes posé les fondations de cette ville, mais ils veulent désormais retrouver la terre de leurs ancêtres ensevelie quelque part sous Lanvil et faire revivre le Tout-Monde ; pour cela, il faudra faire tomber les murs entre l'anba et l'anwo, et renverser cette société de privilèges.
En trois jours et trois nuits, les trajectoires des protagonistes vont se croiser, se heurter pour tenter de faire advenir quelque chose d'autre. Leurs noms sont à eux seuls des programmes, ou des poèmes : Joe et Patson, compagnons d'infortune qui enchaînent les galères, Pat et ses solda, l'exemplaire président Kossoré et les soeurs ennemies Sézé, ses enquêtrices, la prophétesse Man Pitak, et Papiyon le désorganiqué. -
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Au XVIIe siècle, sur la mer des Caraïbes, le capitaine Henri Villon et son équipage de pirates luttent pour préserver leur liberté dans un monde déchiré par d'impitoyables perturbations temporelles. Leur arme: le Déchronologue, un navire dont les canons tirent du temps.
Qu'espérait Villon en quittant Port-Margot pour donner la chasse à un gallion espagnol? Mettre la main, peut-être, sur une maravilla, une des merveilles secrètes, si rares, qui apparaissent quelquefois aux abords du Nouveau Monde. Assurément pas croiser l'impensable: un Léviathan de fer glissant dans l'orage, capable de cracher la foudre et d'abattre la mort!
Lorsque des personnages hauts en couleur, au verbe fleuri ou au rugueux parler des îles, croisent objets et intrus venus du futur, un souffle picaresque et original confronte le récit d'aventures maritimes à la science-fiction. De quoi être précipité sur ces rivages lointains où l'Histoire éventrée fait continûment naufrage, où les marins affrontent tous les temps. Car avec eux, on sait : qu'importe de vaincre ou de sombrer, puisque l'important est de se battre!
L'ouvrage aux cinq prix! Le Déchronologue a reçu le Grand Prix de l'Imaginaire 2010, le Prix européen Utopiales 2009, le Nouveau Grand Prix de la Science-Fiction française (Prix du lundi) 2010 ainsi que le prix Bob Morane 2010 et le Prix Imaginales des Lycéens 2012. -
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Dans les rues de Manchester, battues par la pluie et infestées d'ombreflics, errent les Chevaliers du Speed, une bande de déjantés accros aux plumes Vurt, la meilleure drogue qui se puisse rêver. Comme dit maître chat, cependant, soyez prudents, très prudents, ce voyage n'est pas pour les faibles. Mais Scribble n'en fait qu'à sa tête. Il recherche la plume Vurt, ultime, mythique. Une quête qui le mènera au-delà des frontières de l'amour et de lui-même, sans espoir de retour.
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"Toi aussi, tu as fui. Tu as préféré te lover au centre pour te rapprocher des bords. Tu ne sais plus comment réfléchir la lumière.
Ta vie, comme Koinè, est en forme de tore. Construite autour d'une absence."
Oui le capitalisme est mort, la révolution faite, la Terre sauvée.
Une petite partie, au moins. Ce qu'on a pu.
Aujourd'hui tout le monde jouit d'un bonheur fragile, nourrit de solidarité et de frugalité.
Tout le monde ?
Au coeur de l'archipel Koinè, il y a pourtant un creux. Une vieille ville abandonnée, comme un grenier pour toutes les architectures du monde, et déserte sauf une étrange pension : hôtel des deuils, des rêves déçus, des colères amères, des gens usés. Dans ces couloirs rôdent de drôles de fantômes. Elpy abandonnée par sa soeur ; la colérique Aliocha se défoulant dans des simulateurs de 21e siècle capitaliste ; Soran, le meneur révolutionnaire repenti ; et le réceptionniste désabusé Bob Blaine. Toutes et tous cherchent abri dans les ruines, où espérer se reconstruire.
Mais on vient d'annoncer la nouvelle : sous cette pension du bout du monde un terrible séisme approche. -
Léria est un continent balayé par des marées vertes, de violentes poussées végétales aussi mortelles que fécondes, rebattant sans cesse les cartes des géographes, les équilibres politiques et technologiques, transformant l'agriculture en un glanage erratique au fond des champs précaires. À l'abri derrière les cuves de bio-gression, les Lériotes se protègent de leurs assauts dans les cités-États, à la main des Symbiotes et de leur pouvoir autoritaire.
Pourtant, entre ces petits points qui etoilent Leria, dans les zones fauves où piratent les Liards, un peuple a pris le parti du cataclysme, faisant de la marée une épreuve, une rencontre et une aventure, sculptant son utopie au coeur de la catastrophe: la Trame n'a ni carte ni chef, et chaque trameur, chaque trameuse n'a pour seule règle que son Pas, par lequel il tisse son rythme propre dans la murmuration nomade. C'est un peuple de bricoleuses et de cueilleurs orpaillant la marée verte, récoltant dans son péril des trésors végétaux dont ils feront des fripes, de la nourriture et des équipements, ou une simple monnaie d'échange dans les allées du marché noir. C'est parmi eux que Chiffe inventera son Pas, aux côtés des forceurs et des blindeuses, des dérivants, de Lige et d'Angénor, du hueur Malok qui annonce l'arrivée des marées, et des mères-moires qui tissent dans leur caravane la longue trame racontant l'histoire de leur peuple. Dans une langue luxuriante à la mesure de la vitalité de ce peuple et des marées qu'il traverse, le Bombyx Mori Collectif compose une utopie d'aventure qui sillonne entre la puissance linguistique d'Alain Damasio et l'atmosphère envoûtante de Nausicaa. -
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Une fable, un conte au souffle épique, un roman tissé d'histoires entrelaçant les naissances et les chutes d'un empire, « l'Empire le plus vaste qui ait jamais existé ».Kalpa Impérial est un livre universel et visionnaire, écrit par une très grande auteure argentine, injustement méconnue en France.
Traduit dans le monde entier, notamment en anglais par Ursula K. Le Guin, ce chef-d'oeuvre inclassable fait songer au cycle de Gormenghast de Mervyn Peake ou aux Villes invisibles d'Italo Calvino. -
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Dix petites filles dans dix stations en orbite autour de la Lune, derniers espoirs de l'humanité morte sur une Terre empoisonnée. À l'instar d'un classique de la SF spatiale, tout commence comme une renaissance triomphante du projet humain, mais au final, rien ne se passe comme prévu.
Parce que l'une d'elles rêve d'arpenter les planètes, qu'elle est le souffre-douleur des autres, et surtout parce qu'elle est moins intelligente (4,2 seulement sur l'échelle de Breuil-Rostocka alors que les autres sont 4,5 ou 4,6). Ainsi, pour se faire accepter de ses condisciples, elle relève un défi stupide et découvre ce qu'on leur cache : leur destin de mères de la future humanité, sur la Lune terraformée, où elles passeront toute leur existence.
« Adieu Mars et conquête des planètes ! » On n'envoie pas une gamine enceinte à travers l'espace criblé de radiations cosmiques... Alors elle voit rouge. Mais comment agir depuis sa boîte de conserve, seule au milieu du vide ? Où peut-elle aller quand la Terre irradie de poison ? Qui rallier à sa cause ? Seule contre l'univers entier... Tant pis ! Aussi enragée que touchante, elle ira jusqu'au bout.
Ce premier roman prend à rebours les fictions de la conquête spatiale, de la fabrication de l'élite, et joue avec la question du libre arbitre : l'individu disposant de son corps et de sa vie face à la survie de sa propre espèce. Valons-nous plus que la somme de nos gènes ? -
À travers les trois romans parus de 1976 à 1983 qui composent l'Europe après la pluie, Philippe Curval imagine avant la lettre une Union Européenne sans étrangers, aux frontières infranchissables...
Dans Cette chère humanité, au début du XXIe siècle, l'Europe occidentale s'est brutalement repliée sur elle-même. Pour former le « Marcom », communauté totalement autarcique douze états qui, après avoir chassé tous les étrangers de son territoire, a érigé sur ses frontières d'infranchissables barrières. Figé économiquement, le Marcom l'est aussi socialement, moralement, esthétiquement.
Dans leur confortable enfer climatisé, seuls les privilégiés peuvent s'offrir un ersatz d'éternité : des cabines à ralentir le temps. Restent quelques marginaux. Et surtout Belgacem Attia, l'espion qui vient du chaud - les anciens pays en voie de développement qui forment désormais une union civilisée - pour s'opposer au conditionnement qui coupe l'homme des puissances de l'instinct et des ressources infinies de l'imaginaire.
Un livre intelligent, qui pose les vraies questions, avec la violence qui convient. De cette bataille d'idées un autre aurait fait un conte philosophique, P. Curval en fait un grand roman d'aventures. Roman touffu dans lequel on rencontre des créatures végétales, des adorateurs de la pollution, des "montreurs de rêves" qui peuvent matérialiser les paysages mentaux des gens. Une oeuvre prophétique qui fourmille de grands délires. Sans aucun doute l'un des romans les plus importants de l'histoire française de la science-fiction.
Par son sujet, Le dormeur s'éveillera-t-il ? prend abruptement le contre-pied des thèses écologistes qui font aujourd'hui florès. Le monde du Dormeur, l'Europe en pleine désagrégation, n'est qu'un vaste bouillon de culture : de l'écologie au fascisme en passant par les dangers de l'énergie spatiale solaire pour changer et les bienfaits de l'énergie nucléaire (?). P. Curval, on n'en doute plus, a le sens de l'humour grinçant... l'humour qui se retourne contre le lecteur. Un livre présage, existentialiste, anarchisant.
En souvenir du futur, fourmillant de notations exotiques, de postulats poétiques dont la science pourrait faire son profit, renouvelle de façon excitante et ambiguë le thème du voyage dans le temps. Le Centre de Gestion Temporel envoie ses agents à travers le temps afin de réguler la marche des événements et de gommer tout risque de voir se concrétiser le Marcom. Pour ces voyages, délaissant la machine ou la chimie, Philippe Curval a choisi une troisième force : la passion. Grâce au voyage analogique, Georges Quillan est à même de s'ancrer dans telle ou telle époque et ses étapes sont autant de femmes qu'il a connues : Inglès, Jickie, Véra, Aziza et Nancy.
Sera-t-il susceptible d`influencer le futur proche ? Pourra-t-il éviter la fin du monde que certains ont cru apercevoir ? Son héros court, en quelque sorte, à la recherche d'un avenir perdu, et sa quête a un parfum prononcé d'angoisse.
Deux nouvelles inédites de l'univers du Marcom
L'Homme immobile - Bruit de fond.
Préface de Jean Quatremer (Correspondant auprès de l'Union européenne de Libération et auteur du blog « Les coulisses de Bruxelles »). -
Sylas mène une vie heureuse sur son île. Il fait le métier qu'il aime, dans la maison qu'il aime, entouré des rares personnes qu'il aime. Mieux que ça : il sait que le monde est beau, paisible, fluide grâce à Simri, l'artefact sapiens présidant au confort de l'humanité depuis 50 ans. Une super-IA, en gros, dont le déploiement global a porté l'humanité vers un avenir serein. Sylas partage sa vie entre son travail d'analyste système au service de Simri et sa passion pour la conception de bateaux. Oui, le monde est beau et va bien, vraiment, pour tous. Mais Calie, la soeur de Sylas, veut quitter ce monde. Demander à quitter le giron protecteur de Simri, qui veille au bien-être de tous, c'est rare, mais possible. Simri accorde aux personnes qui le désirent le droit de se soustraire à son attention. Mais Sylas ne s'attendait pas à ce que cela arrive à sa soeur, et cela lui est douloureux. S'il espère la faire changer d'avis, il sait que leurs trajectoires respectives ne peuvent aboutir qu'à une collision. Une collision par temps calme dans un ciel sans nuages.
Collisions par temps calme raconte les déchirements entre un frère et une soeur n'ayant pas le même point de vue sur le monde. L'un s'en satisfait, l'autre n'y trouve pas sa place. Tour de force métaphysique et littéraire, alternant les deux points de vue de façon originale, le dernier livre de Stéphane Beauverger est la chronique d'une utopie qui a réussi, acceptant ceux qui n'en veulent pas. Écho de ce que pourrait être notre monde s'il avait pris une voie différente. -
À Histoireville, tout le monde écrit et peut être happé dans les récits des autres. Mais certaines histoires ne sont pas bonnes à raconter, malgré les agents narratifs chargés de les contrôler...
C'est ce qui arrive au détective John Nyquist, qui se réveille à côté du cadavre de l'homme qu'il était payé à suivre. Le voici piégé dans le Corps bibliothèque, à la fois la tour de la cité Melville de laquelle il ne peut sortir et l'histoire dramatique écrite par un certain Obéron. De dangereux personnages sont à la recherche des pages de ce livre, dont Nyquist a trouvé un extrait, et ces pages recèlent un pouvoir véritablement envoûtant, voire mortel.
La série des « enquêtes de John Nyquist », entamée avec Un homme d'ombres en 2020, s'inspire du principe des Villes invisibles d'Italo Calvino ; l'action se déroule à chaque livre dans une ville différente, aux règles totalement fantasmagoriques. Ce polar new weird est éblouissant, étrange et poétique. Un roman à la Jeff Noon promet un voyage dans les contrées du fantastique, pour un mélange unique des genres et un renouvellement des formes de la narration. La Ville des histoires aurait pu être écrite par l'enfant d'Agatha Christie et de William S. Burroughs (pour son écriture-collage ou cut-up). -
Après Un souvenir de Loti, Résolution et Collisions par temps calme, « Eutopia » à La Volte.
Eutopia, une collection de novellas dédiées aux nouvelles utopies : un champ des possibles positifs, un laboratoire de futurs optimistes.
Promenades dans la Commune imaginaire de Belleville.
Les forces de l'Ordre sont aux portes du quartier, mais les habitant·e·s s'organisent. Deux membres de la Commune de Belleville arpentent les différents secteurs du territoire. À travers les pérégrinations de Bri et dilem, c'est l'autonomie d'un quartier assiégé - acquise à la fois en puisant dans ses racines historiques et en se projetant dans les pratiques alternatives d'une logistique humaine un peu folle - dont il est question.
Non pas seulement une utopie, mais un terrain de jeu à la fois surréaliste et ancré dans un contemporain urbain aux questions bien réelles : comment nourrir une population, comment composer les amitiés, Comment interroger les structures de domination liées au genre et à la classe, aussi bien dans la société qu'au sein des espaces de militance. Comment vivre au quotidien l'enfer d'un futur répressif ?
En écho au monde de Melmoth furieux, de Sabrina Calvo, une plongée semi-documentaire dans un Belleville à peine réinventé, où luttes solidaires et espoirs poétiques se mêlent aux enjeux du vivant. -
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L'humanité a su éviter lae catastrophe et a changé totalement san mode d'existence, notamment san rapport à la vivante, et san organisation politique. L'Écoume est en effet respectueun de toutes, des végétales et des animales, de lae Terre en voie de guérison. Cependant l'apparition de Sitive, une planète à l'écosystème totalement incompréhensible, bouleverse lae conception de notre monde, de lae science à lae religion.
Elle s'appelle Néea et san neuro-prothèse lui permet de marcher, de penser, il s'appelle Ugo et l'aide al quotidien, elle s'appelle Paloma, est danseuse et rentre de tournée, il s'appelle Basile, a été élu gouverneur et doit gérer nombre de crises, y compris dans san famille...
Les habitantes de l'Écoume ne vont pas bien : est-ce les informations communiquées par lae mission d'exploration de Sitive qui les inquiètent ou la planète influe-t-elle vraiment sur l'esprit des humaines ?
« Fiction-panier » selon les termes d'Ursula Le Guin, plutôt qu'histoire héroïque, tout simplement an magnifique roman tendu par l'affolement progressiven des Terriennes face à l'inconnu. C'est également an expérience de lecture d'an langage qui aura été refaçonné pour correspondre àn société plus juste, exempte de rapports de domination et de prédation. -
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LE TRAVAIL QUI VIENT : thème majeur de nos sociétés occidentales, enjeu canonique des élections présidentielles, première cause de mouvements sociaux lors de la Loi El Khomri et de dossiers dans la presse. Et si la fiction s'en mêlait à son tour ?
Entre disparition et retour au plein-emploi, les écrivains de science-fiction prennent parti. -
Une fable politique, dans la lignée de 1984, sur le contrôle social, la peur du changement et la plus insensée des révolutions.
« Bienvenue à Amatka... où chacun joue un rôle, où le langage possède d'étranges propriétés et où rien - pas même la texture de la réalité - ne peut être garanti.»
Ainsi se présente Amatka, cette austère colonie antarctique aux ambiances post-soviétiques. Amatka, lieu interdit à la dissidence et aux sentiments, espace exigu où la liberté niche dans les recoins obscurs du langage, est une communauté heureuse mais totalement figée. Lorsque Vanja, une « assistante d'information », est envoyée en mission là-bas pour y collecter de l'intelligence à des fins gouvernementales, elle comprend rapidement que son séjour qu'elle prévoyait expéditif sera moins routinier qu'envisagé. Et pour cause, le point de bascule n'est jamais très loin dans cette colonie d'hiver, de sorte que Vanja sera amenée à enquêter parmi les ombres d'Amatka, celles qui revendiquent l'insurrection...
Jeff Vandermeer, anthologiste du Big Book of Science-Fiction et du recueil The Weird, a considéré ce roman dès le premier instant, louant cette « exploration époustouflante et véritablement originale des mystères du réel et de ce que signifie être humain ». Fille par les lettres de Margaret Atwood et d'Ursula K. Le Guin (pour son approche sociale des Dépossédés), la suédoise Karin Tidbeck dresse avec Amatka une fable d'anticipation aussi réflexive qu'inventive, s'intéressant davantage aux mécanismes du changement qu'à ses seuls effets. Par son style concis et efficace, elle nous offre le portrait d'une société où les mots, dépouillés jusqu'à l'os de leur polysémie, deviennent à la fois un objet de répression et une arme, et où la communication est au coeur des rapports de force. -
Entre futurs proches et galaxies à des années-lumière de notre XXIe siècle, Demain la santé explore la manière dont politiques de santé, technologies, marchandisation du soin transforment notre rapport au monde et donnent naissance à de nouveaux imaginaires, de nouveaux langages.
Comment faire société quand le système de santé broie et exclut?? Peut-on rêver d'un accès aux soins universel et open source?? Et si l'insurrection était la voie vers la démocratie sanitaire, la seule réponse à la violence multidimensionnelle de nos gouvernants?? Et s'il s'agissait avant tout de réinventer notre rapport au vivant, d'aimer un nénufar ou un enfant-chat, de soigner des espèces extraterrestres déracinées, de redécouvrir, au détour d'une planète aseptisée, le lien qui se crée entre celui qui est soigné et celui qui soigne??
Dans un monde en suspens, sur fond de crise écologique et démocratique, 15 nouvelles de science-fiction explorent les visages à venir ou oubliés du soin et de la santé, comme un nouveau souffle pour nous aider à tenir la distance et nous émanciper de la mécanique froide de la langue officielle.
Un thème choisi en 2019, après celui du travail en 2017, pour évoquer les enjeux déjà très forts qui pèsent sur notre système de santé et que la pandémie de 2020 n'a fait hélas que mettre en exergue. À l'heure du confinement, de la distanciation sociale et de la nécessité de penser l'Après, Demain la santé ranime le souffle du combat et invite à repenser le lien qui nous attache à notre environnement intime, social et politique. -
Texte extrait par Benjamin Mayet de La Zone du dehors d'Alain Damasio
Vingt ans après sa parution, Benjamin Mayet s'empare avec sa fougue propre de La Zone du dehors, roman visionnaire sur les sociétés de contrôle, et en extrait le vif dans un monologue qui frappe. Sa retrempe redonne sa puissance de feu à une anticipation qui n'a jamais été aussi inquiétante ni aussi actuelle. Elle déchire le cocon occidental des consensus et en
appelle à désincarcérer les forces de vie que nos paresses et nos peurs enclosent. -
L'Adelphie est une communauté affranchie du continent, un îlot indépendant du reste du monde sis à Langlade et construit selon les principes et valeurs d'un seul être humain: Wen. Ce qui fut au commencement un simple blog où la jeune femme exprimait ses pensées ou désirs, Le Monde selon Wen, est devenu la pierre d'angle d'une utopie exceptionnelle sur laquelle veille une Intelligence Artificielle au comportement solaire: Sun. Et parce que Wen -solitaire, militante, inspirée- était la candidate idéale désignée par le jeune docteur Yao Kouamé, elle a donné à son double électronique l'humanité qu'il lui manquait, afin de rendre compte de ce nouveau modèle de vivre-ensemble. Alors qu'au dehors la société n'a pas résisté au grand effondrement et que les huit milliards d'êtres humains se sont enlisés dans un système absurde, les Adelphes réinventent une harmonie que d'autres avaient jugé illusoire. De cette résolution est née un espace où le libre-arbitre et la libre-existence sont roi et reine: c'est une société neuve, fragile, appuyée par des innovations technologiques audacieuses qui se bâtit. Et chaque jour, Ben, Jenny, Laura, Vanilla, Simon, Yao et leur entourage en font l'expérience. Le ton des cahiers de Wen, protagoniste hors norme et visionnaire, fait écho à la voix de Lauren du très grand roman d'Octavia Butler, La Parabole du semeur.
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Eviter consciencieusement tout ce qui peut mettre en péril la race humaine avaient dit leurs concepteurs... Mais que peuvent bien signifier les concepts de race et de péril pour une IA comme Guerre et Paix ?
Jack Ebner, miraculé de la guerre survenue entre le bloc 17, la Transamérique, et l'Eurocentre, va explorer une Terre mutante, et devoir comprendre les puissances à l'oeuvre.
Jacques Barbéri affole les codes de la littérature et de la science-fiction : dans un paysage digne d'un Jerôme Bosch surréaliste, il tisse un roman poétique, déjanté et visionnaire. -
Ici les horloges tournent et ne sont jamais les mêmes. Le temps s'emballe, se règle et se dérègle d'une rue à l'autre, sous un ciel que personne n'a jamais vu. À la place, une voûte gigantesque de pure lumière, un dôme d'éclairages artificiels supprimant toute zone d'ombre, sans interruption. Bienvenue dans l'enfer de cette ville embrasée où tous courent après les innombrables lignes temporelles.
John Nyquist, détective privé, est engagé pour retrouver Eleanor Bale, une jeune fugueuse de dix-huit ans. Dans quel recoin a-t-elle bien pu se cacher, alors qu'il n'existe aucun lieu épargné par la lumière?? Dans les ténèbres de Nocturna ou bien plus loin encore, au-delà des frontières de cette cité double?? Pour Nyquist, il ne s'agit pas d'une affaire de routine?: à ses trousses, un serial killer invisible surnommé le Vif-Argent sème la panique. Au cours de son enquête, John Nyquist s'aventurera jusqu'au Crépuscule, cet entre-deux abominable où grouillent la menace et les silhouettes obscures, afin de sauver Eleanor... et probablement la ville tout entière.
Un homme d'ombres est un roman construit par touches impressionnistes mais d'inspiration surréaliste. Ce polar new weird est éblouissant, flirtant avec l'étrange. Les lecteurs ne manqueront pas de se laisser emporter par ses contradictions temporelles et son fantastique angoissant, au fil d'une exploration poétique du temps, de la réalité, de l'humanité.