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MARGOT CARLIER
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Prix Nobel de littérature 2018.
Il y a un vieux remède contre les cauchemars qui hantent les nuits, c'est de les raconter à haute voix au-dessus de la cuvette des W.-C., puis de tirer la chasse.
Après le grand succès des Pérégrins, Olga Tokarczuk nous offre un roman superbe et engagé, où le règne animal laisse libre cours à sa colère.
Voici l'histoire de Janina Doucheyko, une ingénieure en retraite qui enseigne l'anglais dans une petite école et s'occupe, hors saison, des résidences secondaires de son hameau. Elle se passionne pour l'astrologie et pour l'oeuvre de William Blake, dont elle essaie d'appliquer les idées à la réalité contemporaine. Aussi, lorsqu'une série de meurtres étranges frappe son village et les environs, au coeur des Sudètes, y voit-t-elle le juste châtiment d'une population méchante et insatiable. La police enquête. Règlement de comptes entre demi-mafieux ? Les victimes avaient toutes pour la chasse une passion dévorante.
Quand Janina Doucheyko s'efforce d'exposer sa théorie - dans laquelle entrent la course des astres, les vieilles légendes et son amour inconditionnel de la nature -, tout le monde la prend pour une folle. Mais bientôt, les traces retrouvées sur les lieux des crimes laisseront penser que les meurtriers pourraient être... des animaux ! -
La douleur fantôme réunit les récits essentiels de Hanna Krall, ceux qui illustrent le mieux les thématiques et le style si particulier, reconnaissable entre tous, de l'écrivaine polonaise, tels que "Le dibbouk", "Hamlet" ou "L'arrière-petit-fils".
Dans la présente anthologie, les textes que le lecteur français avait pu découvrir, entre 1993 et 2003, chez Albin Michel, Gallimard et Autrement, paraissent ici comme de nouvelles versions, entièrement revues et parfois augmentées. D'autres textes, inédits, sont issus du dernier livre publié en Pologne par l'auteure : Détails significatifs (2022).
Depuis Prendre le bon Dieu de vitesse (1977), Hanna Krall explore le destin tragique des juifs polonais, des survivants de la Shoah. Plus largement, elle prête sa voix à tous ceux qui portent en eux une blessures indélébile, la marque au fer rouge de l'Histoire, qu'ils soient juifs, polonais ou allemands.
Engagée du côté de la mémoire, elle na écrit au fond qu'un seul et même livre immense, contre l'oubli. Le double aspect de cette oeuvre, à la fois littéraire et documentaire, à mi-chemin entre fiction et vérité, lui confère son caractère unique et sa dimension universelle.
La douleur fantôme n'est rien de moins qu'un livre indispensable. -
En 1958, Michel Foucault arrive en Pologne. Il vient d'être nommé directeur du Centre de civilisation française de l'université de Varsovie et doit terminer sa thèse que le public découvrira plus tard sous le titre d'Histoire de la folie à l'âge classique. Son séjour est pourtant écourté : l'année suivante, il est contraint de quitter brusquement le pays pour éviter un scandale diplomatique lié à son homosexualité. Un jeune homme, Jurek, instrumentalisé par la police politique, paraît être la cause de ce départ.
En fouillant les archives et en recueillant les récits des témoins de l'époque, Remigiusz Ryzi´nski tire le fil de cette opération de décrédibilisation et rejoue une période effacée de la vie de Michel Foucault. Plus encore, il brosse un tableau captivant de la condition homosexuelle en Pologne sous le communisme, des saunas de la ville aux appartements abritant ces amours décriées, tout à la fois fichées, surveillées et utilisées à des fins politiques. -
Un conte fantastique pour partir à la découverte de la différence.
Au XVIIe siècle, William Davisson, un botaniste écossais, devenu médecin particulier du roi polonais Jean II Casimir, suit le monarque dans un long voyage entre la Lituanie et l'Ukraine. Esprit scientifique et fin observateur, il étudie les rudesses climatiques des confins polonais et les coutumes locales. Un jour, lors d'une halte, les soldats du roi capturent deux enfants. Les deux petits ont un physique inhabituel : outre leur aspect chétif, leur peau et leurs cheveux sont légèrement verts...
Olga Tokarczuk s'interroge sur l'Europe par la voix de son narrateur, un étranger pris dans la tourmente de l'Histoire. Perçu comme un danger potentiel, l'autre fait peur. Mais que savons-nous de nos voisins, ceux surtout qui vivent en marge du monde qui nous est proche ? La notion du centre et de la périphérie est-elle la même pour tous ? Qu'en est-il aujourd'hui ? Les observations de William Davisson, l'Européen échoué dans une lointaine Pologne déchirée par les guerres, semblent toujours d'actualité.
Une réflexion subtile et non sans humour autour de la perception de l'autre et du rejet de l'inconnu !
EXTRAIT
Pendant que Sa Majesté terminait son petit déjeuner et attendait de boire ses tisanes, espérant améliorer ainsi son humeur, je m'étais éclipsé pour aller voir lesdits enfants. J'ordonnai d'abord de leur laver le visage, ensuite seulement je pus les détailler de plus près, prenant toutefois garde de ne pas me faire mordre. À en juger d'après leur taille, ils devaient avoir entre quatre et six ans, mais leur dentition me fit penser qu'ils étaient plus âgés, malgré leur aspect si frêle. La fillette était plus grande et plus robuste que le garçonnet qui, menu et malingre, semblait pourtant bien vif. Mais ce qui me saisit le plus chez eux, c'était leur peau. Elle avait une teinte que je n'avais encore jamais vue - entre le vert céladon et le vert olive. Les touffes de cheveux emmêlés qui leur retombaient sur le visage étaient pourtant claires, mais comme recouvertes d'un dépôt verdâtre, semblable au lichen qui s'empare des pierres et des cailloux. Selon le jeune Opalinski, les Enfants verts - comme nous les avions appelés -, étaient sans doute des victimes de la guerre, nourris dans la forêt par la nature, comme cela se produit parfois, preuve en est l'histoire de Romulus et Remus, les fondateurs de Rome. Le champ d'action de la nature est immense, bien plus grand que celui, somme toute bien modeste, de l'homme.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Une excellente nouvelle aux allures de conte fantastique, qui n'est pas sans rappeler l'univers de l'Estonien Andrus Kivirähk. - Librairie Le Bateau livre
Un texte étonnant qui flrite avec le fantastique, et interroge l'altérité... Un texte qui propose une reflexion sur l'Europe, la manière dont elle se dessine et sa capicité à se perpétuer. - Nikola Delescluse, Emission Paludes, Radio Campus
À PROPOS DES AUTEURS
Romancière et essayiste née en 1962 et installée à Wroclaw, Olga Tokarczuk est l'auteure la plus récompensée et admirée de sa génération, lauréate de nombreux prix (dont le Prix Niké équivalent du Goncourt - pour Les Pérégrins), appréciée autant par la critique que par le public.
Margot Carlier est spécialiste de littérature polonaise, enseignante de langue et de civilisation polonaise à l'université Jules-Verne à Amiens, conseillère littéraire aux éditions Actes Sud. Depuis sa rencontre, déterminante, avec Hanna Krall, elle a traduit pratiquement tous ses livres. En 2009, elle a reçu le Prix Amphi pour la traduction de Gottland de Mariusz Szczygiel (Actes Sud). -
Je voudrais leur demander pardon, mais ils ne sont plus là
Mikolaj Grynberg
- Éditions Actes Sud
- Littérature polonaise
- 6 Septembre 2023
- 9782330182076
Quel est l'héritage de la Shoah ? Comment être juif dans la Pologne d'aujourd'hui ? Au fil de 31 textes dépourvus de pathos et pourtant bouleversants, des amis et des anonymes se confient à l'auteur, racontent leur histoire familiale, un épisode de leur vie, un tr aumatisme : deux fillettes jouent dans la cave de leur maison, elles font semblant d'être des petites juives qui se cachent pendant la guerre (elles se déguisent avec leurs poupées, nous sommes en 2003) ; un petit garçon a peur d'Hitler alors qu'il est en colonie de vacances ; deux frères entrepreneurs demandent à un rabbin de certifier qu'ils ne sont pas juifs... "Je voudrais leur demander pardon, mais ils ne sont plus là" est un livre indispensable.
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Grand écrivain voyageur polonais, Andrzej Stasiuk part cette fois-ci en Sibérie, en Mongolie, en Chine, en Kirghizistan... à la recherche du « Far Est », de grands espaces, de l'infini, des terres arides, des paysages inchangés depuis des siècles. La fascination de ces contrées est toujours mêlée d'appréhension car le berceau du communisme, c'est ici. En parallèle à son périple, Stasiuk entreprend alors un voyage dans le temps, et se confronte à sa jeunesse, à l'expérience du régime de la Pologne populaire. Sa vision de l'Est, très personnelle, est à la fois politique, intellectuelle et culturelle. « On voyage pour se confronter à son esprit, à sa pensée, à sa mémoire», écrit-il. Faisant partie des cinq écrivains polonais les plus traduits dans le monde, Stasiuk nous invite à changer notre regard sur ces pays très méconnus en Europe.
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Les synapses de Maria H. ; plumes d'autruche roses
Hanna Krall
- Noir sur Blanc
- 6 Octobre 2022
- 9782882507945
Ce petit livre traite de la mémoire et de 'loubli. "Il s'inspire de centaines, voire de milliers de lettres que j'ai reçu au cours des années de Maria Twardokes-Hrabowska, ainsi que des souvenirs de Maria Hrabowska, sa belle-mère", précise Hanna Hrall en préambule. Maria, une dissidente polonaise, emprisonnée en 1981 pour avoir soutenu la grève générale, a émigré aux États-Unis où elle doit affronter un présent difficile, ayant à élever un fils atteint d'autisme. Autre personnage important, autre voix : Maria Hrabowska, sa belle-mère, qui a survécu à la Shoah et à l'attaque terroriste contre les tours du WTC.
Les synapses de Maria H. est suivi d'un court ouvrage, publié en 2009, et construit sur un principe similaire : Plumes d'autruche roses.
"Ce livre raconte ce que les gens m'ont dit ou écrit durant les cinquante dernières années", note l'auteure avec malice. Une sorte de journal intime, fait de confidences, de propos recueillis auprès d'amis, de connaissances, de lecteurs, et même d'un agent de police qui sont le point de départ de micro-récits sur nos comportements face à l'Histoire. En résulte un panorama de l'époque narré à plusieurs voix à travers des histoires tantôt amusantes, tantôt tragiques, où il est question de la Shoah, du communisme, des rêves, de Picasso, de la tristesse des poissons. -
Un vague sentiment de perte
Stasiuk Andrzej
- Éditions Actes Sud
- Romans, nouvelles, récits
- 4 Février 2015
- 9782330047696
Les vestiges d'une lointaine enfance, les inoubliables moments vécus auprès d'une grand-mère conteuse, la maladie d'une chienne ou le dernier voyage avec un ami condamné : telles sont les étapes du cheminement libre de ce texte qui épouse les méandres de la mémoire tout en distillant de précieuses réflexions existentielles. Récit de voyage dans les lointaines contrées du passé, cette oeuvre lumineuse, habitée, profonde, est le pendant méditatif du roman picaresque autobiographique Pourquoi je suis devenu écrivain (2013).
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Dans les années 1970, Hanna Krall raconte une histoire vraie au cinéaste Krzysztof Kie´slowski. Il s'en inspire pour réaliser Le Décalogue 8. Quarante ans plus tard, Krall nous révèle les changements apportés dans la fiction et s'attache à rétablir la vérité. L'histoire est simple : pendant la guerre, une Polonaise accepte de devenir la marraine d'une fillette juive, afin de lui fournir un certificat de baptême qui la sauvera peut-être de la mort. Au dernier moment, la femme se désiste car, en bonne catholique, elle ne peut pas proférer de faux témoignage. Désemparées, la petite fille et sa mère sortent dans la rue, seules, en pleine Occupation allemande... Hanna Krall construit sa narration en spirale : les personnes qui ont côtoyé la fillette et sa mère reviennent tour à tour, à des époques et en des lieux différents, celles qui les ont abandonnées, voire dénoncées ou, au contraire, celles qui les ont aidées. Victimes, bourreaux, simples témoins, il n'en reste que des traces, dans la mémoire ou dans la terre. Magistralement construit, le récit de Krall nous happe, nous enveloppe, on reste longtemps sous son emprise. Telle une pierre jetée dans l'eau, il forme des cercles qui se propagent à l'infini. Hanna Krall (née en 1935) occupe une place éminente dans le paysage littéraire polonais, avec une oeuvre qui donne à voir l'inscription de l'Histoire dans les vies de gens ordinaires, en particulier celles de Juifs de Pologne, de leurs voisins, de leurs bourreaux et du petit nombre de ceux qui leur ont porté secours. Reporter et écrivain, elle a créé la section reportage dans le quotidien Gazeta Wyborcza. Ses livres, maintes fois primés, sont traduits en une quinzaine de langues, tels Les Retours de la mémoire, chez Albin Michel (1993), et chez Gallimard : Là-bas, il n'y a plus de rivière (2000), Prendre le bon Dieu de vitesse, son grand entretien avec Marek Edelman (2005) ; Le Roi de coeur (2008). Un choix de ses premiers reportages, croisés avec ceux de son ami Ryszard Kapu´sci´nski, a paru chez Noir sur Blanc en 2016 : La Mer dans une goutte d'eau.
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" Dans l'État de Brandenbourg, sur les vingt-six députés de gauche au Landtag, un sur quatre avait jadis travaillé pour la Stasi. " Opérations secrètes, chantage et vengeance personnelle s'entrelacent dans ce roman à mi-chemin entre "noir" et roman historique, qui entremêle habilement réalité et fiction. Dès 1970, la Stasi et les garde-frontières bulgares montent une opération pour arrêter tous ceux qui tentent de fuir le bloc communiste. Opération qui sert également à assassiner des opposants politiques au régime...
En 2011, dans un immeuble abandonné de Berlin squatté par des Roms, on retrouve le cadavre atrocement mutilé de Frank Derbach, employé aux archives de la Stasi.
Au même moment, Gerhard Samuel, photo-reporter, meurt dans d'étranges circonstances à Sofia, où il enquêtait sur la mort d'un de ses amis, disparu en 1980 à la frontière entre la Bulgarie et la Grèce.
Kowalski, le commissaire chargé de l'enquête berlinoise, est rapidement écarté au profit de la police fédérale et des services secrets. Mais Kowalski est un rebelle et il décide de poursuivre ses investigations discrètement, aidé par la belle-fille de Gerhard. Ce qu'ils vont découvrir pourrait mettre en cause un homme politique allemand très en vue...
Opérations secrètes, chantage et vengeance personnelle s'entrelacent dans ce roman à mi-chemin entre "noir" et roman historique, qui entremêle habilement réalité et fiction.
- Lauréat du Prix de littérature de l'Union européenne.
- Le rpécédent roman de l'auteur, 188 mètres sous Berlin, a reçu le prix littéraire de la ville de Quimper. -
L'horizon
Wieslaw Mysliwski
- Éditions Actes Sud
- Romans, nouvelles, récits
- 6 Octobre 2021
- 9782330156923
Tout commence par une vieille photographie. Piotr s'y revoit en compagnie de son père lors d'une promenade dominicale à la campagne. Cette image lointaine fait resurgir, comme par enchantement, les souvenirs du passé. Apparaît alors une kyrielle de personnages ayant marqué son existence. Ses parents d'abord, ses grands-parents, ses oncles et ses tantes, mais aussi Sulka, une gamine juive à la chevelure flamboyante ou les demoiselles Poncki, deux prostituées au coeur tendre.
Inspiré d'éléments autobiographiques, porté par une écriture envoûtante, L'Horizon brise la logique de la chronologie pour suivre le flux imprévisible de la mémoire, jusqu'à la transcender. Car, pour My?liwski, la mémoire n'est qu'une fonction de l'imagination. Un grand roman qui a marqué des générations de Polonais. -
L'Inde selon Modi ; la plus grande démocratie du monde menacée par son premier ministre
Shashi Tharoor
- Buchet Chastel
- 5 Mars 2020
- 9782283033937
Poutine, Erdogan, Trump, Bolsonaro... Le populisme mondial a autant de visages qu'il y a de situations nationales singulières. L'Inde n'y a pas échappé : l'incarnation -l'avatar, dirait-on ici - du national-populisme a ici le visage de Narendra Modi, Premier ministre de « la plus grande démocratie du monde ». Mais la métamorphose en cours de ce pays de 1,3 milliard d'habitants reste largement méconnue des Français. Avec L'Inde selon Modi, Shashi Tharoor vient combler cette lacune. On y apprend d'abord comment un petit chai-wallah (vendeur de thé dans la rue) devenu militant du BJP, parti d'extrême droite hindou, a réussi à se hisser jusqu'au sommet du pouvoir. L'auteur se penche ensuite sur les transformations culturelles et sociétales à l'oeuvre en Inde : vaches sacrées, violences sexistes, liberté d'expression, Taj Mahal, Islam, réfugiés... le nationalisme hindou s'est emparé de tous les sujets et c'est finalement l'Inde laïque, pluraliste et égalitaire imaginée par Gandhi et Nehru qui disparaît inexorablement. Posant un diagnostic sans concession, l'ouvrage de Shashi Tharoor sonne comme un avertissement à tous les citoyens des nations démocratiques qui seraient tentés de céder, à leur tour, aux sirènes du national-populisme.Shashi Tharoor est l'auteur de nombreux romans (Le grand roman indien, 1993, L'émeute, 2002) et de plusieurs essais (L'Inde d'un millénaire à l'autre, 2007 ; Nehru : L'invention de l'Inde, 2008). Homme politique, il a été secrétaire général adjoint à l'ONU puis ministre des Affaires extérieures de son pays. Aujourd'hui député du Parti du Congrès, il est l'un des plus brillants opposants à Narendra Modi.
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La dernière partie
Wieslaw Mysliwski
- Éditions Actes Sud
- Romans, nouvelles, récits
- 12 Octobre 2016
- 9782330072056
Un carnet d'adresses hante son propriétaire. Il le nargue et refuse de livrer ses secrets. Philosophie et ironie imprègnent ce roman où un homme d'affaires polonais d'aujourd'hui parcourt les pages de son vieux calepin dans l'espoir d'y retrouver l'essentiel de sa vie. En dressant le portrait en creux de l'homme sans qualités du XXIe siècle, déchiré entre la tentation de la modernité et les assauts du passé, Mysliwski, avec son art du récit élégant et singulier, nous donne un roman philosophique foisonnant de vie et d'aventures.
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PRIX LITTERAIRE DE LA VILLE DE QUIMPER 2018 "Les élèves de ma classe, à Berlin-Est, se divisaient en deux camps : les uns qui avaient peur, et ceux qui, le lendemain ou le surlendemain s'enfuiraient là-bas. LÀ-BAS." Un polar atypique et un thriller politique qui nous offre un panorama de destins allemands et polonais croisés sur trois générations, sur fond de guerre froide et d'espionnage. Berlin, 1998. Klaus Kreifeld reçoit la visite d'un certain Foerster, accompagné de son garde du corps. Peu après, il est assassiné. Vingt ans auparavant, en 1981, Klaus avait été chargé de diriger la construction d'un tunnel de 148 mètres de long entre Berlin Ouest et Berlin Est. L'objectif officiel de l'opération était d'organiser l'évasion d'un haut fonctionnaire communiste, le trouble Franz. Peter, un des membres de l'équipe ayant participé à la mise en oeuvre de cette entreprise périlleuse, décide de mener l'enquête pour découvrir le meurtrier de son ami. Persuadé que la mort de Klaus est liée au tunnel, il retrouve ses camarades de l'époque et recueille leurs témoignages pour tenter de faire toute la lumière sur cette étrange aventure souterraine.
Après toutes ces années, il reste encore beaucoup de zones d'ombre. Comment se fait-il que le tunnel ait été creusé pour un seul homme ? Pourquoi la NBC voulait-elle filmer l'évasion ? Pourquoi les membres de l'équipe ont-ils été aussitôt interceptés et interrogés par les Américains ? Un accord avait-il été conclu entre les services secrets est-allemands et les renseignements occidentaux ? Dans quel but ?
Au fur et à mesure qu'il déroule la pelote de cette intrigue, Peter va découvrir une réalité bien plus complexe qu'il ne l'imaginait. Et s'ils avaient tous été manipulés ?
Dans ce roman choral, l'auteur, telle une dentellière, tisse sa trame avec précision et finesse, brossant un panorama de destins allemands et polonais croisés sur trois générations. Un polar atypique et un thriller politique qui nous offre un voyage dans les profondeurs de l'Histoire européenne de 1945 à nos jours.
--prix "Hibou d'Or" en Autriche
-- nominé au Prix Paszport Polityki
-- nominé au Prix Angelus
--Son dernier roman, Le Magicien (à paraître en français en 2018) a reçu le Prix de littérature de l'Union européenne en 2015. -
Pourquoi je suis devenu écrivain
Andrzej Stasiuk
- Éditions Actes Sud
- Romans, nouvelles, récits
- 3 Avril 2013
- 9782330020712
Stasiuk, chef de file de la littérature polonaise, nous entraîne à l'époque de sa jeunesse révoltée : ambiance rock'n'roll garantie. Musique, littérature, alcool - la venue à l'écriture de l'auteur se fait en opposition à la déprime d'un quotidien socialiste. Il est entouré de personnages hauts en couleur, eux aussi sur le chemin de la rébellion. L'histoire est en marche, les événements se précipitent : service militaire, désertion, prison, état de siège, clandestinité... Écrite d'un seul souffle, cette confession iconoclaste se moque de tout, et d'abord de Stasiuk lui-même.
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Tecia Werbowski aime les voyages en train. Elle a un don pour les rencontres insolites et prête volontiers l'oreille aux confidences des voyageurs anonymes. Un jour, alors qu'elle est dans un train pour Cracovie, un mystérieux inconnu entre dans son compartiment. L'homme, qui vient de revoir son grand amour perdu, lui confie le drame de sa vie. Dans les années soixante, alors follement épris d'une jeune femme, il avait inexplicablement fui juste avant leur mariage. Tecia l'ignore encore, mais cet homme, Janusz Nowicki, va durablement marquer son existence.
Bien plus tard, quand le temps de la jeunesse est révolu et après un séjour à Prague, ville insaisissable où la mélancolie dicte les pas, Tecia décide de retrouver son mystérieux compagnon de voyage. Elle y parvient, contre toute attente, et découvre alors la face cachée du récit de Janusz.
D'une plume délicate , Tecia Werbowski sonde, à travers l'amitié profonde de deux êtres au destin brisé, les mystères de l'âme humaine et les séquelles des violences qui ont marqué l'Europe centrale. Ce récit dense et épuré, avec la ville de Prague en toile de fond, s'empare du lecteur dès les premières lignes.
La vie est comme un train qui roule depuis la station de notre naissance jusqu'au terminus où notre vie prend fin. De temps à autre, il s'arrête dans des endroits agités, troubles, voire dangereux, et nous nous demandons alors, incertains, s'il faut continuer le voyage. Mais pour aller où, avec qui ?