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Stéphane Marsan
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Dans le village d'Awafi, à Oman, vivent trois soeurs, toutes à marier. Maya, la couturière minutieuse, épouse Abdallah qui s'éprend d'elle au premier regard. La sage Asma se marie à Khaled par sens du devoir. Quant à Khawla, l'insoumise qui lit des romans d'amour, elle décline les demandes de tous ses soupirants, espérant le retour de l'homme auquel elle a été promise depuis son enfance. Mais Nasser est parti faire ses études à l'étranger, et on a de bonnes raisons de croire qu'il ne reviendra pas. Ces trois femmes, leurs ancêtres et leurs descendants, sont les témoins des mutations qui transforment en profondeur la société omanaise. Ce roman en spirale, à la construction sophistiquée, raconte l'émancipation d'un pays à travers les amours et les deuils d'une famille.Premier roman de langue arabe récompensé par le Prix International Man-Booker et premier roman d'une auteure omanaise traduit en langue anglaise, Les Corps Célestes révèle une auteure majeure, d'envergure internationale.« Un livre qui s'adresse au coeur autant qu'à l'esprit, et déploie une fabuleuse galerie de personnages tout en amorçant une réflexion profonde sur le temps et les aspects les plus troublants de l'histoire de ce pays. Le style est une métaphore du sujet, évitant soigneusement les clichés sur la race, l'esclavage et le genre. Une langue à la fois précise et poétique, où se mêlet habilement oralité et poésie. Les Corps Célestes évoque les forces qui nous assujettissent et celles qui nous libèrent. » Bettanhy Hughes, présidente du Man-Booker.« Une fresque familiale d'envergure sur fond de cinq décennies d'histoire omanaise. La force essentielle de ce roman réside dans la façon dont est racontée la transformation de la société omanaise ; non pas comme une évolution progressive de la tradition vers la modernité, mais comme une succession autrement plus compliquée de petits pas en avant. Un ambitieux roman choral qui fourmille des luttes et des contradictions de l'humanité, offrant un aperçu fascinant de l'histoire et de la société omanaises. » Kirkus« Le roman puissant et ambitieux d'Alharthi explore les mutations de la société omanaise au cours du siècle dernier, à travers une fresque familiale. Le lecteur se retrouve immergé dans la vie d'une famille dans laquelle les amours déçues, le meurtre, le suicide et l'adultère semblent monnaie courante. On avance dans ce récit complexe comme en assemblant les pièces d'un puzzle. » Publishers Weekly
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« Ici, comme dans les autres ghettos, pas d'artifice à la Marilyn, ni de mythe à la Kennedy. Ici, c'est la réalité. Celle qui macère, mendie et crève. » 1965. Enlisés au Vietnam, les États-Unis traversent une crise sans précédent : manifestations, émeutes, explosion des violences policières. Vingt millions d'Afro-Américains sont chaque jour livrés à eux-mêmes, discriminés, harcelés. Après l'assassinat de Malcolm X, la communauté noire se déchire entre la haine et la non-violence prônée par Martin Luther King, quand surgit le Black Panther Party : l'organisation défie l'Amérique raciste, armant ses milliers de militants et subvenant aux besoins des ghettos. Une véritable révolution se profile. Le gouvernement déclare alors la guerre aux Black Panthers, une guerre impitoyable qui va bouleverser les vies de Charlene, jeune militante, Neil, officier de police, et Tyrone, infiltré par le FBI. Personne ne sera épargné, à l'image du pays, happé par le chaos des sixties. Un roman puissant et viscéral, plus que jamais d'actualité. Extrait : « La voilà, enfin. La plus majestueuse des fleurs, sur le point d'éclore. Longtemps, les hommes l'ont fantasmée. Longtemps, ils lui ont tout sacrifié, le meilleur comme le pire : elle, la révolution. Les Beatles le sentent bien, c'est pourquoi ils la peaufinent dans les studios d'Abbey Road. Cloîtrés, ils apportent la touche finale à leur prochain LP. La richesse des compositions, la finesse des textes, l'innovation du livret, tout a été conçu pour illuminer le monde. « We're Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band ! We hope you will enjoy the show ! » Une révolution parmi d'autres, dans ce monde meurtri. Et plus on saigne, plus on s'insurge au Vietnam, au Nicaragua, en Grèce ou encore aux États-Unis. Tandis que les campus se déchaînent, pour les Panthers, c'est le grand jour. Jusqu'ici, leurs actions n'étaient relayées que par la presse de Californie, mais, bientôt, le pays entier saura. Alors, même si Bobby est courageux, là, il flippe. Artie, Tod, Eldridge, Warren et les autres aussi. Tous tendus, dans les bagnoles. Clope au bec, cramponné au volant, Bobby guide le convoi. À sa droite, Artie pianote nerveusement contre sa portière. Ils n'osent pas se regarder, de crainte de se renvoyer leur angoisse respective. Dans le couple, on est censé tout partager, mais là, c'est trop lourd. Bobby consulte sa montre, jette son mégot, se tourne vers Artie : Je t'aime. Je t'aime. Un tendre baiser, et Bobby ouvre sa portière. Tous sortent, foulant le trottoir. Vingt-quatre hommes et six femmes, équipés de revolvers et de fusils à pompe.»
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À quoi ressemblerait votre vie si vous connaissiez la date de votre mort ? New York, été 1969. Pour tromper l'ennui, les enfants Gold ne trouvent rien de mieux à faire que d'aller consulter une voyante capable de prédire avec exactitude la date de leur mort. Si Varya, Daniel, Klara et Simon veulent tous savoir de quoi demain sera fait, ils sont loin de se douter de ce qui les attend. Des années plus tard, hantés par la prophétie, ils vont faire des choix de vie radicalement opposés. Simon, le petit dernier censé reprendre l'entreprise de confection familiale, s'enfuit sur la côte ouest, en quête d'amour à San Francisco. Klara, la rêveuse, devient magicienne à Las Vegas, obsédée par l'idée de brouiller les pistes entre la réalité et l'imagination. Épris de justice, Daniel s'engage comme médecin dans l'armée après les attentats du 11 septembre. Quant à la studieuse Varya, elle se jette dans des travaux de recherche liés à la longévité, tentant désespérément de percer le secret de l'immortalité. Lorsque le premier d'entre eux trouve la mort à la date annoncée par la voyante, les trois autres craignent le pire. Doivent-ils prendre au sérieux cette prémonition ? N'est-ce la puissance de l'autosuggestion qui pousse les Gold à faire des choix qui les conduisent irrémédiablement vers leur mort ? Fresque de grande envergure, à l'ambition et à la profondeur remarquables, Les Immortalistes se situe entre le destin et le libre arbitre, le réel et l'illusion, l'ici-bas et l'au-delà. Une ode magnifique à ce qui nous échappe et à la force implacable des liens familiaux. « LE roman de l'année. » Entertainment Weekly « Sans elle, je ne serais jamais venu à San Francisco. Je n'aurais pas rencontré Robert. Je n'aurais pas appris à danser. Je serais probablement encore à la maison, à attendre que ma vie commence. Il est en colère contre sa maladie. Il est en rage contre ce mal qui le ronge. Et jusque-là, il détestait aussi la femme de Hester Street. Comment, se demandait-il, avait-elle pu annoncer un destin aussi tragique à un enfant ? Mais maintenant, il la considère différemment, comme une mère ou une déesse, celle qui lui a montré la porte et lui a dit: «Vas-y ! » Klara semble paralysée. Simon se remémore l'expression de son visage après leur emménagement à San Francisco, un mélange sinistre d'irritation et d'indulgence, et il s'était rendu compte pourquoi cela le perturbait. Elle lui rappelait la femme : elle l'observait, guettant le compte à rebours. À cet instant éclot en lui un sentiment qui ressemble à de l'amour. Il revoit Klara sur la terrasse du toit, la façon dont elle se tenait sur le rebord sans le regarder. « Donne-moi une seule bonne raison qui t'empêcherait de vivre ta vie. » Cela ne te surprend pas que ce soit dimanche, constate Simon. Tu sais depuis le début ? Ta date, murmure Klara, tu avais dit que tu mourrais jeune. Je voulais t'offrir tout ce que tu désirais. Simon étreint la main de sa soeur. Sa paume est charnue, d'un rose sain. Et tu as réussi.»
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Les limites de l'enchantement
Graham Joyce
- Stéphane Marsan
- Stéphane Marsan
- 14 Octobre 2020
- 9782378340780
Élevée en marge de la société par une femme un peu sorcière, Fern vit dans la campagne anglaise. De Maman Cullen, la jeune fille a tout appris : les vertus médicinales des plantes, la force de l'intuition, une connaissance intime de l'âme humaine, mais aussi et surtout le métier de sage-femme et, selon les circonstances, celui de faiseuse d'anges. Cependant, les temps changent et il n'y a plus de place pour les guérisseurs dans la société moderne. Au moindre faux pas, tous ceux auxquels Fern et sa mère sont venues en aide risquent de se retourner contre elles.
À travers ce conte singulier, Graham Joyce livre une chronique sociale d'une grande sensibilité sur l'Angleterre des sixties en pleine mutation et fait le portrait inoubliable de deux femmes puissantes. -
« Elle sourit intérieurement en mettant la dernière main aux préparatifs du buffet. Un cadavre avait été découvert à Duneen. Ça n'aurait pas pu mieux tomber. Certes, elle avait été déçue en apprenant qu'il ne s'agissait pas d'un charnier, mais, en un sens, c'était presque mieux. Un mystère unique. Les gens viendraient de toute la paroisse. »Le sergent Collins, semi-obèse en passe de rater complètement sa vie, a été envoyé à Duneen, petite bourgade du fin fond de l'Irlande où il ne se passe jamais rien. Mais sa petite vie est bouleversée le jour où on retrouve un cadavre sur un chantier. Soudain, les projecteurs sont braqués sur ce village pétrifié dans le temps. Le grand jour du sergent Collins est peut-être venu. Mais le policier ne va pas tarder à se rendre compte que ce qu'il vient de déterrer, c'est surtout le sombre passé du village, les secrets et les regrets de toute une communauté. Son enquête lui révèle peu à peu de quoi sont faites les vies de ceux qu'il croyait connaître. Et si c'était précisément là que résidait le mystère ?La plume mordante de Graham Norton donne vie à une galerie de personnages attachants et plus vrais que nature. Un premier roman d'une grande humanité.
« Un roman maîtrisé dont vous n'êtes pas prêt d'oublier la beauté mélancolique. » Daily Express« Cette histoire aux accents tragicomiques est aussi émouvante que captivante. » Sunday Mirror« Un roman au charme fou... d'une tendresse surprenante. » Metro -
« Une histoire merveilleusement bien écrite, dans laquelle Graham Joyce conjugue drame familial et réalisme magique. » Booklist « Un roman émouvant, délicieusement nostalgique, avec une subtile touche de fantastique. » Publishers Weekly À Coventry, après la Seconde Guerre mondiale, chacun essaie de retrouver une vie normale. C'est le cas de Martha Vine, matriarche aussi charismatique qu'elle est tendre avec ses sept filles. Cassie, la plus jeune, n'a pas le courage de confier à des parents adoptifs le fils de père inconnu auquel elle vient de donner naissance. Le petit Frank sera donc élevé à tour de rôle par chacune des soeurs de cette famille singulière. Ainsi l'enfant sera-t-il le témoin privilégié de ces vies qui empruntent des chemins si différents, dans les drames et les illusions de l'après-guerre. Mais Frank est un enfant unique en son genre, doué d'intuitions étonnantes; tout comme sa grand-mère, qui a un don de prémonition... « Une fresque sur la famille, l'amour, la guerre et la magie, aux personnages inoubliables. Il y avait longtemps qu'un roman ne m'avait autant charmé. » Isabel Allende Extrait : « Les soeurs rappellent à Cassie pourquoi elle ne peut pas le garder. Il y a eu la fois où elle a disparu toute une semaine et, aujourd'hui encore, on ne sait ni où ni pourquoi. Et la fois où un policier l'a raccompagnée chez elle à trois heures du matin après l'avoir découverte en train d'errer dans les décombres d'Owen & Owen détruit par les bombes. Puis l'incident des GI, et regardez où ça l'avait menée. Et la fois où les pompiers avaient dû la faire descendre du toit. Celle où elle avait bu de ce whisky que le mari d'Olive avait fauché dans la cave de chez Watson. Sans parler de la terrible nuit du bombardement. Oui, sans parler de ça. Et ainsi de suite. Quel genre de mère est-ce que tu ferais, Cassie ? Elle peut pas le garder, déclare Aida. Aida est l'aînée, la trentaine déjà bien avancée, ce qui lui donne la priorité pour tenir tête à Martha. Ce ne serait pas juste pour le gamin. Et tu sais bien qu'aucune d'entre nous ne peut se permettre de l'élever. Et toi, tu es trop vieille, avec ta canne et tout ça. Je sais bien qu'aucune de vous ne veut le garder, reconnaît Martha. On en a déjà parlé. Et je ne vois pas pourquoi l'une de vous devrait hériter du fardeau. Elle a eu tout le plaisir, faudra bien qu'elle goûte aussi un peu de l'amertume. Mais écoutez-moi bien. Toutes autant que vous êtes, vous avez mauvaise conscience depuis qu'on a donné l'autre. Toutes autant que vous êtes. Et moi aussi. Y a pas un jour où ça ne me traverse pas l'esprit. Alors peut-être qu'on peut réparer la faute à moitié. Et comment qu'on va faire ? demande Aida. Et puis moi, avec mon asthme... On va se le partager, dit Martha. Faire un roulement. Se le partager? glapit Olive. On ne peut pas faire ça ! Mais si, et c'est ce qu'on va faire, déclare Martha.»
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À la mort de sa mère, menacé par un père violent qui lui reproche son manque de virilité, Ellis trouve refuge chez une femme généreuse, qui a déjà pris sous son aile un autre garçon : Michael. Ils étaient amis, les voilà frères, et surtout inséparables. Alors qu'ils deviennent des hommes, l'attirance qu'ils éprouvent l'un pour l'autre se précise. Ils quittent Bristol et font un grand pas vers le soleil pour passer des vacances dans le Midi, là où la lumière et la vie sont si intenses, là où poussent les tournesols si chers à la mère d'Ellis, là où, peut-être, ils seraient libres de s'aimer. Mais c'est compter sans le train du retour, qu'on prendra quand même, la mort dans l'âme, et sans cette femme qu'Ellis va rencontrer. Michael peut-il vraiment se contenter d'être le témoin de leur mariage ? Une ode lumineuse et poignante à la générosité humaine, à l'amitié et à la persistance du souvenir. « Le meilleur de Sarah Winman ! » The Observer « Une histoire d'amour et de deuil d'une grande délicatesse. » The Guardian « Une merveille ! » Sunday Express « D'une beauté étourdissante. » Matt Haig Extrait : « Et si on rentrait jamais ? il a dit. Alors, les quatre jours qu'il nous restait ici - nos quatrevingt-seize dernières heures en France -, nous nous sommes écrit un avenir loin de tout ce que nous avions connu. Nous imaginions notre maison, une ancienne grange en pierre pleine de vieilleries, de bouteilles de vin, de tableaux, au milieu de champs de fleurs sauvages que les abeilles viendraient butiner. Je me souviens de notre dernier jour dans la villa. On était censés repartir le soir, reprendre un train-couchette direction l'Angleterre. J'étais tendu, fou, un mélange d'anxiété et d'excitation, tandis que j'essayais de déceler chez lui le moindre indice qui, dans son comportement, aurait trahi qu'il était sur le départ, mais rien. Nos affaires de toilette traînaient encore sur les étagères de la salle de bains, nos sapes sur le sol. On est allés à la plage, comme d'habitude, on s'est posés au même endroit, côte à côte. La chaleur était à crever, on ne se disait pas grand-chose, et surtout rien de nos projets de vivre dans le Midi, ce pays de lavande et de lumière. De champs de tournesols. J'ai regardé ma montre. C'était presque l'heure. Notre rêve, il était juste là. Pendant qu'il se reposait sur le lit, je suis sorti à l'épicerie acheter de l'eau et des pêches. Je suis retourné à la villa en courant, j'ai monté les marches quatre à quatre. Et je suis mort. Nos sacs à dos étaient ouverts sur le lit, nos chaussures déjà rangées à l'intérieur. Je l'ai regardé depuis la porte. Il était là, silencieux, les yeux rouges. Il pliait ses affaires soigneusement, mettait les sales à part dans un autre sac. J'ai eu envie de hurler. J'ai eu envie de lui sauter au cou, de m'agripper, de ne plus le lâcher jusqu'au départ du train. Mais j'ai dit J'ai pris des pêches et de l'eau pour le trajet. Merci, il a dit, tu penses toujours à tout. C'est ça, l'amour. »
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« Quand tu prononces un mot comme celui-ci, tu ne peux plus faire marche arrière. Fais comme s'il ne s'était rien passé. C'est plus simple comme ça. Plus simple pour toi. »Emma a dix-huit ans, c'est la plus jolie fille du lycée. En plus d'être belle, elle est pleine d'espoir en l'avenir. Cette nuit-là, il y a une fête, et tous les regards sont braqués sur elle.Le lendemain matin, ses parents la retrouvent inanimée devant la maison. Elle ne se souvient de rien. Tous les autres sont au courant. Les photographies prises au cours de la soirée dévoilent en détail ce qu'Emma a subi. Mais parfois, les gens refusent de voir ce qu'ils ont sous les yeux. Et si la vie d'Emma est brisée, c'est peut-être parce qu'elle l'a bien cherché.Un roman indispensable et puissant qui dénonce la culture du viol.« Courageux et incroyablement bien mené. » Irish Times« Lecteurs, il est temps de prendre son courage à deux mains. Le roman de Louise O'Neill a de quoi faire peur, mais il est aussi fascinant qu'essentiel. » New York Times« Un roman essentiel, à mettre entre toutes les mains. » The Guardian« Un livre foudroyant, éclairant et incontournable sur la culture du viol. » Elle« Emma. (Elle se racle la gorge et reprend plus fermement.) Emma. J'ai surpris deux élèves de troisième en train de regarder des photos indécentes sur Facebook. Les os de mon squelette se déplacent, se resserrent comme une cage autour de mon coeur, en exprimant tout l'air que j'ai dans les poumons. Est-ce que vous voyez de quoi je parle ? poursuit-elle. Tous les murs s'effondrent. Tombent en miettes. (Chair rose. Jambes écartées de force.) Mon corps ne m'appartient plus. Ils ont gravé leur nom partout dessus. Emma la Salope. Oui. Ce mot est comme une limace sur ma langue, épais et baveux. Est-ce que vous comprenez pourquoi je m'inquiète ? J'ignore pourquoi elle ne se contente pas de m'annoncer que je suis virée, que je devrai aller dans l'une de ces boîtes privées en ville pour passer mon diplôme, et que je ne pourrai sans doute pas rester là-bas non plus, parce qu'il y aura quelqu'un qui a une amie d'amie de Ballinatoom, et elle enverra le lien vers la page, cette page, avec toutes ces photos et tous ces commentaires, toujours plus nombreux à chaque seconde qui s'écoule. C'est comme un incendie de forêt, hors de contrôle, qui m'embrase sur son passage. Ne les lis pas. Ne les lis pas. (Certaines personnes méritent qu'on leur pisse dessus.) Dans le nouveau lycée, il y aura les mêmes chuuut quand j'entrerai dans une pièce, les mêmes rangées d'yeux rivés sur moi, les mêmes silences qui se creuseront quand je passerai devant une table, les mêmes éclats de rire quand je partirai. Cette pensée me donne envie de m'allonger, m'endormir et ne plus jamais me réveiller.»
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Les passagers qui embarquent dans le train de 10 h 35 reliant Manchester à Londres ont tous une bonne raison d'espérer des lendemains meilleurs. Jeff se rend à un entretien d'embauche après des mois de chômage, Holly s'offre un peu de répit, Nick se rend à un mariage avec toute sa famille, Meg et sa compagne partent en randonnée, Caroline tente de se soustraire à sa vie compliquée, et Rhona espère rentrer le soir même pour retrouver sa fille. Huit solitudes se côtoient à bord de ce train. Et parmi elles, celle de Saheel, qui peine à trouver sa place dans une société dans laquelle il ne se reconnaît plus. Avec son sac bourré d'explosifs, Saheel n'attend plus rien de l'avenir, il attend le terminus. « Éprouvant et profondément humain. Un vrai coup de massue.» Ian Rankin« Impitoyable et palpitant. » Daily TelegraphExtrait : « Elle avait les larmes aux yeux. Elle n'aurait même pas dû être à bord de ce train. Si seulement elle n'avait pas raté le précédent! Tout ceci lui semblait irréel. Elle avait du mal à croire qu'elle était vraiment là, à chuchoter au sujet de... Elle s'efforça de chasser cette pensée de son esprit.Trouillarde.Une bombe, donc. Une bombe, ou une grenade. Un moyen de blesser des gens, de tuer des gens. Comment en était-elle arrivée à cette conclusion simplement parce que ce passager transpirait dans un train étouffant et refusait d'engager la conversation ? Elle-même était en sueur, terrassée par une nouvelle bouffée de chaleur.Le moment idéal, bon Dieu.Elle sentit ses joues la brûler, ses bras et ses cuisses, tout. Elle devait être rouge comme une tomate. Le vertige persista, ainsi que cette peur, intense, qui se répandait dans chacun de ses membres à chaque battement de coeur. Puis elle le vit - l'étudiant - revenir. Il est là, dit-elle, rongée par la culpabilité. Je vais, hum...Elle désigna son siège du doigt. Noman esquissa une grimace. Caroline pensa qu'elle devrait peut-être se déplacer, s'asseoir ailleurs. Ce serait la réaction la plus judicieuse, non ? Mais si l'étudiant s'en alarmait ? S'il paniquait et passait à l'acte plus vite que prévu ? Caroline n'avait éprouvé une telle frayeur qu'une fois en quaranteneuf ans d'existence. C'était différent de l'inquiétude qu'elle avait parfois éprouvée pour les enfants quand ils étaient malades ou blessés. Même lorsque Paddy, avait été commotionné après avoir été renversé par une voiture à l'âge de neuf ans, et que, des heures durant, on n'avait pas su s'il y avait une lésion cérébrale. Différent parce qu'il s'agissait de terreur, pas de peur.»
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« En sous-vêtements, je n'avais pas grand-chose d'un garçon, il me manquait les formes de rigueur. Lorsque je fermais les yeux, je sentais les atouts qui auraient dû être les miens : la largeur des épaules, la puissance des cuisses, le poids du membre entre mes jambes. Lorsque je les rouvrais, j'étais toujours le même, un brouillon d'homme dessiné par un enfant, informe, dénué de force, privé des attributs élémentaires d'un homme. »Londres, 1880. Leo Stanhope, assistant d'un médecin légiste et fervent joueur de poker, cache un lourd secret. En effet, Leo est né Charlotte, fille d'un pasteur respectable. Persuadé d'être un homme au plus profond de lui, et incapable de vivre plus longtemps dans le mensonge, il fuit sa famille dès l'âge de quinze ans, pour s'affirmer en tant qu'homme. Lorsqu'il se voit accusé du meurtre de la femme qu'il aime, Leo est prêt à tout pour retrouver le coupable. Ce faisant, il prend le risque de perdre, en plus de celle qu'il aimait, sa liberté, et peut-être même sa vie.Pour ses débuts en littérature, Alex Reeve livre un roman somptueux à l'atmosphère sombre.« D'une grande originalité. » The Guardian« Créer un personnage véritablement original n'est pas chose aisée, mais Alex Reeves relève le défi avec brio... Une enquête fascinante et le portrait complexe d'un homme que la conscience de son identité profonde isole. » Sunday Times« Un chef-d'oeuvre gothique, plein de péripéties déroutantes, de retournements captivants, et de personnages à rendre Dickens jaloux. » Kaite Welsh
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Mention spéciale du Prix Russophonie 2015 Prix du Bestseller national russe 2017
Youlia est en apparence une jeune fille banale, comme on en rencontre des milliers dans les banlieues dortoirs des grandes villes, pourtant sa famille s'avère pour le moins dysfonctionnelle, entre un père riche mais colérique, qui manque de brûler vives sa femme et sa fille quand il découvre l'infidélité de la première, une mère dépressive et irresponsable qui laisse ses filles livrées à elles-mêmes, et une soeur, Anioutik qui, très jeune, reçoit le diagnostic de F 20, soit celui de schizophrénie. Avertie par le comportement de sa soeur, Youlia pose bientôt un diagnostic similaire sur elle-même, mais parvient plus ou moins à le masquer à son entourage en puisant allègrement dans les réserves médicamenteuses d'Anioutik. Alternant entre des phases d'apathie, de manie, assaillie régulièrement par des voix qui tantôt la rudoient, tantôt la conseillent, mais toujours l'angoissent, Youlia parvient tant bien que mal à grandir, avec la volonté farouche de goûter comme tout le monde aux plaisirs de l'existence, malgré le mal qui la ronge.
L'histoire racontée par Anna Kozlova est poignante et narrée dans une langue dynamique. Ignorant délibérément toute considération psychologique, l'auteur nous fait percevoir la complexité des situations par des actions exposées sans fard et parfois brutalement, parfois avec drôlerie. La crudité de certains épisodes lui permet alors de souligner et de rendre sensible la détresse morale de l'héroïne.
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« Je vais rassembler tous les petits morceaux que tu as cassés, cachés dans les tiroirs, balayés sous le tapis, et je me reconstruirai. Je deviendrai ce que j'ai toujours voulu être. Je ne renoncerai pas aux rêves que tu t'es acharné à briser. » Kathryn Brooker, respectable épouse et mère de famille, vient d'assassiner son mari. Derrière la brutalité de ce meurtre, il y a le poids du silence. Pendant quinze ans, elle a subi des sévices physiques et psychologiques sans rien laisser paraître. Kathryn va payer cher cette dangereuse imposture : personne ne comprend son crime, car personne ne pouvait se douter du calvaire que son mari lui faisait vivre derrière les portes closes. Entre les explications qu'elle doit à ses enfants et son désir de venir en aide à d'autres femmes en détresse, Kathryn sait que le chemin vers la reconstruction sera long. Mais au bout de ce chemin, pour la première fois depuis bien longtemps, elle aura peut-être le droit d'être qui elle veut. Un roman poignant sur la violence conjugale et la reconstruction de soi. « Un livre profondément émouvant. Amanda Prowse a l'art de s'emparer de sujets explosifs avec une infinie délicatesse. » Daily Mail « Cette histoire d'une femme qui se bat pour reconstruire ce qui reste de sa vie est captivante et merveilleusement bien écrite. » Closer « Ce roman a beau délivrer un message d'espoir, une boîte de Kleenex ne sera pas du luxe. » Heat « Incroyable ! » Now
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Lettres à l'assassin de ma fille
Cath Staincliffe
- Stéphane Marsan
- Stéphane Marsan
- 16 Octobre 2019
- 9782378340865
Ruth vit seule à Manchester, non loin de chez sa fille Lizzie, son mari Jack et leur fille Florence, âgée de 4 ans. Elle est divorcée de son ancien mari Tony et travaille dans une bibliothèque. Un jour de septembre 2009, Jack l'appelle pour lui annoncer qu'il vient de trouver Lizzie, assassinée, dans leur salon. Le monde de Ruth s'écroule. Quatre ans après l'assassinat brutal de sa fille, Ruth décide d'écrire à son meurtrier pour atténuer sa haine, reconstituer les événements et retrouver la vie qu'il lui a volé en prenant celle de sa fille.
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« À l'est, il y a les montagnes et la révolution qui fait rage. Au sud, les marais incrustés de sel et les débris du passé. À l'ouest, sous un soleil arrogant qui ne se couche jamais, se trouve la capitale, la splendeur urbaine de l'art, de la poésie et de la politique. Au nord, au-delà des collines et des plaines, il y a le désert de la mer et, à une journée de bateau, le mirage de l'Amérique, forgé dans le béton et l'espoir. »À Cuba, le village de la Piedra Negra se vide de ses hommes, partis faire la révolution. Il ne reste sur place que les lâches, les idiots et les vieux. Ceux qui reviennent, estropiés, dans le meilleur des cas, passent leur temps à boire l'eau-de-vie locale, qui a le pouvoir de procurer l'oubli à ceux en ont besoin. Aussi, la jeune Elena aide-t-elle son distillateur de père pour faire face à la demande croissante. Mais quand Elena apprend que ses deux frères ne rentreront pas, elle éprouve le désir d'enchanter le monde autrement que par l'ivresse. Elle se met à écrire de la poésie et déclame ses poèmes sur la place du village. C'est alors qu'elle rencontre Daniel Arcilla, célèbre poète révolutionnaire, qui va changer sa vie. Par amour, Elena quitte son village natal pour vivre à La Havane, où la censure fait rage. Mais dans cette ville qui fourmille d'espions, écrire l'expose à des dangers dont elle ignore tout.« Pablo Medina est un magicien des lettres, et Comédie cubaine est son meilleur sortilège - un roman lumineux sur la poésie et l'amour à l'épreuve de la barbarie. » Junot Diaz« Un roman irrésistible, teinté d'absurde et d'humour noir. » Booklist« Une fable sombre, qui rend hommage à l'esprit des poètes, et dans laquelle le lyrisme et la métaphore sont des armes dangereuses. » Kirkus« Comédie cubaine rappelle que ce qu'on attend d'une révolution, c'est qu'elle nous remplisse le coeur de poésie, pas qu'elle bâillonne les poètes. » Bob Shacochis« On retrouve dans ce texte l'étrange beauté de la prose de Jodorowsky. » National Public Radio
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Comme une envie de foutre le feu
Anna Kozlova
- Stéphane Marsan
- Stéphane Marsan
- 18 Novembre 2020
- 9782378340728
« Les mots disparaissent, les lettres disparaissent, tout disparaît. Fini les scénarios, l'introspection ou la culpabilité. Inutile de courir où que ce soit, inutile d'avoir peur, il n'y a plus rien. Ni douleur, ni repentir, ni honte, ni solitude. J'ai tout brûlé. Et je ne me souviens plus de rien. »Sacha, vingt-sept ans, a comme une envie de foutre le feu.Cette jeune Moscovite a pourtant tout pour être heureuse : elle est belle, intelligente, émancipée. Elle travaille dans une agence de communication où elle peut s'offrir le luxe de végéter à un poste bien payé. Grâce à quoi, elle part en vacances dans des endroits de rêve. Le reste du temps, elle fume, boit, jure, prend quelques amants pour conjurer l'ennui. Sa vie n'est guère plus à ses yeux qu'une succession d'absurdités qu'elle traverse tant bien que mal, comme une somnambule. Dans le brouillard des journées qui défilent, Sacha se rappelle d'où elle vient. Et aussi qu'elle a des comptes à régler avec le passé. Elle se souvient de lui, d'eux, de son désir d'envoyer tout ça aux oubliettes. Rien que d'y penser, elle a comme une envie de foutre le feu.Entre ces pages imbibées de vodka, d'humour noir et de révolte, se dessine le portrait poignant d'une femme désespérément en quête de sens.