Filtrer
Éditeurs
Formats
Le Cherche-Midi
-
J.L. Borges : la vie commence...
Jean-pierre Bernés
- Le Cherche-Midi
- Styles
- 1 Décembre 2011
- 9782749122212
Les mystères d'un monstre littéraire du XXe siècle.
" On ne sait rien de l'intimité de Dante, de Cervantes ou de Shakespeare ; moi je veux qu'on sache, il faudra dire ! ", me déclara Borges, à plusieurs reprises, à l'aube de sa mort. " Le vieil anarchiste paisible qui s'éteignait doucement dans la chuchotante Genève " ? c'est son ultime autoportrait ? me donna même un jour un léger coup sur le bras pour s'assurer que j'avais bien entendu ses propos et, avec une voix d'outre-tombe presque enfantine, il ajouta : " Mon silence vous dira le reste. " Un rire enjoué, semblable à des trilles musicales, ponctua volontairement son discours inachevé, mais impératif, comme un point d'orgue à la fin d'une partition.
Jean Pierre BernèsJ. L. Borges : La vie commence... nous installe dans l'intimité littéraire de l'auteur des Fictions. -
Par une brûlante journée d'été, le narrateur arrive dans une petite ville de Bohême, déserte, avec l'espoir de s'y restaurer, croit-il. Mais avant qu'on le retrouve, trois mois plus tard, de retour, pour découvrir ce qu'il est vraiment venu chercher là, il se sera effacé, passant le relais à une multitude de personnages, aux quatre coins du monde, dans des situations révélatrices de leurs destins, en ces moments particuliers où ils ont pris la décision de changer de vie. Il arrive que, par hasard, l'un ou l'autre revienne, croisant le chemin de celui ou de celle avec qui l'on se trouve. Dans ce vaste roman à tiroirs, les récits s'emboîtent les uns dans les autres, comme des poupées russes, mais il se peut qu'une histoire ait de plus grandes proportions que celle dont elle semble issue. Le narrateur revient parfois, à l'occasion d'un court-circuit, là où le roman retrouve ce " je " de la première personne. Il arrive aussi que le livre accueille des personnages venus d'autres romans ou nouvelles du même auteur, certains lecteurs ayant ainsi la surprise de les retrouver tandis que les autres feront rapidement leur connaissance. Quant à l'auteur lui-même, certains le reconnaîtront ici ou là, malgré les masques de l'anonymat ou du travestissement. Ainsi, d'une certaine façon, ce roman et ses thèmes, avec ses personnages et leurs obsessions, les uns et les autres récurrents, prennent place étrangement plutôt au centre qu'à la suite des précédents ouvrages d'Alain Fleischer, un lieu où tout converge et d'où tout peut être redistribué.
-
Sade par Fleischer
" Si la vie du Marquis de Sade semble pouvoir donner lieu à une oeuvre cinématographique, c'est sans doute parce qu'elle est suffisamment pittoresque, riche en situations et en événements, dignes d'un film d'aventures et de moeurs, mais surtout parce que, étant celle d'un écrivain qui a imaginé les fictions les plus extrêmes, les plus irreprésentables, cette existence, elle, reste susceptible d'être mise en scène. Le destin de Sade est comme un paysage mouvementé [...] qui [...] conduit au bord d'un rivage, ou d'un gouffre, d'un abîme, où l'horreur indescriptible a trouvé des mots pour être sommairement consignée. Il y a toujours cet au-delà de la vie de Sade que constitue son oeuvre : si l'on décide de ne s'intéresser qu'aux événements vécus, et même lorsque ceux-ci sont exceptionnels, cette réalité ne peut être perçue que comme un en-deçà des fictions littéraires. Sade est comme toujours en deçà de Sade : le débauché, le délinquant sexuel plutôt banal, en deçà de l'auteur dont l'imagination, en direction du pire, reste unique et indépassée. " A. F. Alain Fleischer livre sa lecture brillante de l'un des écrivains français les plus sulfureux. Le cinéaste imagine un scénario de la vie du libertin. Il en avait proposé, il y a des années, le rôle à Marlon Brando qui l'avait accepté ; mais ce projet a connu un autre destin que l'auteur relate en guise de postface. Voici ce scénario présenté sous la forme originale d'un récit dialogué, à la veille de la célébration du 200e anniversaire de la mort du Marquis. -
Vous allez être confronté à votre propre imaginaire sentimental...
Lucie Ravelin est capitaine dans l'armée française. Elle est belle, réservée, fascinante. Le soldat Salengro voudrait révéler sa féminité. Il la provoque, l'invite dans son appartement pour un huis clos. Ils s'enferment. Deux jours durant, ils s'affrontent sans répit, se font violence psychologiquement et physiquement. On ne sait ce qu'ils cherchent dans ce face-à-face où aucune pudeur ne résiste. On devine qu'ils ont vécu des moments difficiles, sans que l'on sache lesquels. Ils se laissent parfois aller à la tendresse, maladroitement. Tour à tour fragiles et insensibles, ils semblent perdus dans le labyrinthe de leurs émotions. Espèrent-ils se découvrir eux-mêmes ? Ce combat paraît sans issue. Jusqu'au bout, on ignore lequel des deux mène la barque, qui domine l'autre. -
René Char au coeur à coeur.
Tina Jolas et René Char ont vécu une histoire d'amour qui a duré trente ans, de 1957 à 1987. Elle était ethnologue, discrète et travaillait avec Claude Lévi-Strauss ; il était un des grands poètes du XXe siècle, célèbre, mondialement connu. Elle habitait à Paris ; lui était ancré en Provence, à Lisle-sur-la Sorgue. Ils n'ont jamais vraiment vécu ensemble, sauf pendant de brèves périodes. Mais ils se sont beaucoup écrit. Des milliers de lettres ! Cette correspondance ne sera sans doute pas publiée avant longtemps. Mais les enfants de Tina Jolas, Paule et Gilles du Bouchet, ont permis à Patrick Renou de consulter les lettres de René Char à leur mère. Il s'en est inspiré pour écrire " ce roman qui serait vrai " (selon l'expression d'André Comte-Sponville). Il nous emporte dans les tourbillons d'une aventure humaine et littéraire à la fois : la longue passion qui a lié un poète et sa muse. René Char est le personnage principal de ce roman . Mais Tina Jolas en est l'héroïne. Une héroïne libre et lumineuse. -
La fascination de Venise par un grand auteur
" Dans cette cabine d'ascenseur, silencieuse et sombre, arrêtée au rez-de-chaussée de l'hôtel Hungaria, sur l'Isola del Lido, à Venise, j'ai le sentiment de flotter encore à la surface d'une histoire, et cet arrêt, cette obscurité sont ceux du bain d'arrêt à la surface duquel flotte une image photographique, apparue mais menacée de disparition, entre révélation et fixation. Une situation s'est dessinée, une image s'est révélée, dont nous sommes les prisonniers responsables, se dit David. Tout s'inverse : si l'ascenseur finissait par s'élever, je m'enfoncerais, avec cette Stella de Prague qui ne s'appelle pas Stella, vers quelque profondeur où m'aurait attendu depuis longtemps la Stella de Buenos Aires, la noyée du Rio de la Plata. N'est-ce pas le propre de Venise de tout inverser, de tout renverser comme au fond d'un sombre miroir ? " -
Une déclaration d'amour à l'Écriture..." Je vais écrire sur Aragon. Ce sera l'histoire d'un meurtre : celui d'Elsa. " Où est le vrai ? Où est le faux ? Avec Aragon comme héros de roman, tout est possible !
-
PREMIER ROMANMars 1793. Un homme s'interroge. Malade, rongé par le cancer qu'il soigne en mêlant grains d'opium et verres de ratafia, le commissaire Grand-Jacques découvre les effets de la Terreur mise à l'ordre du jour. Que veulent-ils ? Qu'est-ce qui les fait danser, les Enragés, les Indulgents, les missionnaires, les juges et les jurés du Tribunal révolutionnaire et la meute des lécheurs de guillotine qui attend le passage des condamnés ? Est-ce une puissance de mort ou de vie ? Est-ce un charnier ou un berceau ? Et lui-même, Grand-Jacques, qui poursuit ses enquêtes ordinaires, assisté de ses deux lieutenants, Chêneville et Cloüet, qu'attend-il des mois qui lui restent à vivre ? Du moins y a-t-il les moments partagés avec son ami mélomane, Bruiant Fauve-Roussel, et les rêves que suscite Adeline, la fille galante de la maison voisine, aux yeux charbonnés et aux lèvres gourmandes. Voilà pourtant qu'une série de crimes d'une extrême violence relance son désir de justice, au-delà de la pitié. Le vieux limier se met en quête. Parmi les victimes quotidiennes de la Terreur, ces prostituées assassinées sont des mortes de trop.
-
Du Sud profond américain à Jérusalem en passant par Boston, New York et Florence, ces six (en vérité, sept) contes d'amour et de désir gorgés d'ironie et de drôlerie sont une authentique fête des sens où tendresse et sexe rendent à l'éros sa pleine dimension.Certains sont adolescents, ou écrivains, commerçants, professeurs... D'autres sont des survivants de l'Holocauste, des étudiants en vacances, des passionnés par l'histoire juive. Il y a une adorable et très sexy petite voleuse, un dramaturge, une goy polonaise, un représentant de commerce en livres, un peintre du monde yiddish, un architecte de synagogues, et même un arrière-grand-père... Ce qui unit ces êtres en apparence si disparates, c'est le désir universel d'amour.
Du Sud profond américain à Jérusalem en passant par Boston, New York et Florence, ces six (en vérité, sept) contes d'amour et de désir gorgés d'ironie et de drôlerie sont une authentique fête des sens où tendresse et sexe rendent à l'éros sa pleine dimension. Le voici superbement indifférent à la hiérarchie du genre, dans les moments les plus inattendus de la vie ordinaire de chacun. Il incarne la joie et l'énergie que les puritains s'obstinent à lui refuser.
L'éros comme valeur morale essentielle à redécouvrir - qui présuppose une aimable utopie : l'amitié et la complicité entre les sexes. -
Par l'auteur du Journal d'une Femme adultère.Un homme peut-il faire l'amour à deux femmes en même temps ? Tommy avait promis à Zoe de la retrouver un certain jour, à une certaine heure dans la Sérénissime, quoi qu'il arrivât. Tommy attend Zoe. Mais il vient de rencontrer une fille de tsigane, vive, envoûtante, intelligente et mystérieuse, et qui, parmi ses remarquables talents, possède celui de se rendre invisible.
La ville elle-même se mue en un personnage aux multipes facettes et, tandis que la narration se développe sur deux plans, Tommy Manning oscille entre deux relations, complexes et énigmatiques, au moment même où Venise s'immerge dans les célébrations de la Festa del Redentore, s'embrasant de gondoles brillamment illuminées, parée de bals masqués, ses rues résonnant de chants et de festins...
Au fil de ce récit riche en péripéties, passion, larmes et rires s'entremêlent, jusqu'à un incroyable dénouement digne d'une tragédie antique. -
Un grand roman d'anticipation où l'art contemporain est le personnage principal.C'est dans les bras de sa maîtresse, une employée du grand hôtel où il séjourne à Sils-Maria en Suisse, que Simon, jeune pianiste virtuose, apprend le décès de son père, un milliardaire dont il s'est éloigné depuis l'enfance. Simon devient l'héritier de la plus grande collection d'art contemporain au monde, où il ne voit qu'un immense tas de cochonneries, oeuvres d'artistes dont les cotes ont été artificiellement poussées jusqu'à des sommets aberrants. La décision de Simon de liquider la collection par une gigantesque vente aux enchères et sa critique radicale du marché de l'art lui valent une déclaration de guerre de ce dernier, qui voit la menace de son effondrement.
En cette époque proche où l'art contemporain est devenu une bulle spéculative, un secteur financier et bancaire essentiel, où terrorisme et mafias ont partie liée pour recourir à la violence extrême, Simon voit sa carrière de musicien compromise et sa vie privée sujette à un grave dérèglement.
On peut voir dans ce roman " nietzschéen " une fable prophétique où les plus forts triomphent, même si c'est la beauté qui peut sauver le monde.