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FeniXX réédition numérique (Balland)
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La Grosse Francine dit : « On t'cherchait, la Mimi et moi on en a marre de t'voir tapiner chez nous, maintenant qu'la Gloria est crevée, faut plus faire chier. » Et la Mimi dit : « Tu vas r'tourner dans tes tasses, espèce de loque, t'es aussi déglingué qu'la Gloria. » Je m'accroche au comptoir de La Nuit, j'ai du mal à tenir debout. Je dis à la Grosse d'aller se faire foutre, j'essaye de lui balancer ma main sur la gueule, mes doigts se prennent dans sa perruque, je hurle de rire ; elle est chauve. Avec des gros nichons et des bottes de cow-boy. Elle se met à cogner en gueulant : « Sale crevard de pédé pourri, j'vais t'foutre ce déchet dehors ! Aide-moi, Mimi ! » Je suis allongé sur le trottoir, mon nez saigne, j'arrive pas à me relever, je vois des jambes. Un attroupement. Et puis la botte de Grosse Francine qui me pousse dans le caniveau « Sale enculé ! » Je gueule : « Bande de pouffiasses ! » Le reflet des néons sur le pavé mouillé. Je vois pas mon reflet dans le caniveau. D'un style incisif et cru qui deviendra la patte de D. Belloc, Néons éclaire les tôles mouillées des pissotières et l'asphalte de Pigalle. Néons est devenu un classique. "Éclatant, magnifique, comme toujours la vérité", (Marguerite Duras).
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La réunion de famille
Michel Suffran
- FeniXX réédition numérique (Dominique Balland)
- 6 Novembre 2020
- 9782307219323
Mon enfance a été ordinaire, c'est-à-dire miraculeuse. Comme toutes les enfances. Depuis lors, ma vie, comme toutes les vies, s'ouvre d'elle-même à cette page qui n'a jamais été tournée. Ce livre est donc un miroir tendu vers ce qui est moins une époque révolue de mon existence, qu'une arête vive de mon être, une part obscure et radieuse que j'ai, jusqu'à présent, toujours considérée obliquement, à travers les transpositions de la fiction, les prestiges supposés de l'imaginaire, Pour la première, et sans doute l'unique fois, c'est à nu, à visage découvert, que j'ose regarder ce petit garçon à tignasse rebelle qui me ressemble à peine, un peu comme un fils à son père. Je m'efforce de ne pas lui prêter mes paroles et mes sentiments d'aujourd'hui ; je m'impose d'écouter son silence et, cependant, de ne pas trahir ses secrets. Je n'ai pas à le faire revivre, puisque tout, en moi, reste pétri de sa présence. Alors, d'une main malhabile de vieil écolier, j'écris, à l'encre violette, sous la dictée de ce maître exigeant ; je rature et corrige à sa demande... Mais j'ignore encore comment il va noter ma copie. La guerre a cassé mon enfance ; ou, pour parler de façon moins tragique, elle l'a pliée en son centre, en deux versants : avant, il y a surtout Bordeaux, la ville-mère, réduite à un simple lambeau brumeux et tiède, un peu crépusculaire, de "tissu urbain" : ce quartier Saint-Pierre tout proche des quais, espace clos mais ébranlé d'appels de sirènes, ouvert sur le monde invisible par l'énorme blessure, cautérisée de sel, de l'estuaire. Ensuite, les années de guerre et d'Occupation ont ressemblé - faut-il l'avouer ? - à d'interminables grandes vacances, en cette demeure bénie de mon grand-père maternel, à Mézin (Lot-et-Garonne), "maison d'haleine" couronnée par tout un royaume aérien de greniers dont j'ai longtemps été, parmi les cris des hirondelles et les sillages des défunts familiers, le seul habitant. Ce que, dans notre langage infirme, nous nommons "le passé" n'est, je le crois, qu'un lieu échappé au temps, un point illuminé de l'espace, où ceux que nous ne pouvons plus voir nous attendent, groupés, immobiles, silencieux, à l'ombre d'une terrasse baignée d'un invincible été, comme en ce tableau du peintre impressionniste Bazille, La réunion de famille, dont j'ai placé l'image au frontispice.
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Le peuple psy
Daniel Sibony
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- Situations
- 22 Décembre 2017
- 9782402238809
Que peut-on attendre de la psychanalyse ? Quelle est sa place aujourd'hui dans nos cultures ?... Vieilles questions qui sont ici renouvelées à partir d'autres un peu plus vives : de quoi les sectes « psys » sont-elles le symptôme ? Quel rapport entre leur discours et le discours religieux ? Que signifie ce double mouvement où chacun s'approprie l'« idée psy », sous mille formes, cependant que les groupes « psys » se cramponnent à un ressassement dépressif ? Le livre de Sibony révèle que la « psy » est elle-même en analyse avec le monde où elle s'expose. Une analyse rigoureuse, qu'elle ignore, et qui permet de la situer, de la respecter aussi comme on respecte tout symptôme ; et de nous éclairer sur les replis de nos modes d'être. Cette démonstration, écrite sans haine ni complaisance, s'inspire d'une pratique vivante et d'un certain appel du large et de l'air libre.
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Les petites marchandes de plaisir
Jacques Cellard
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- Histoire de l'entreprise
- 14 Mai 2016
- 9782402136440
Fille de petits-bourgeois ruinés par l'affaire du canal de Panama, Lucienne a retenu de son enfance difficile, 1 qu'il n'y a pas de sot métier. Joignant l'utile à l'agréable, elle exerce et raconte celui qu'elle s'est choisi avec une philosophie souriante et une crudité rigolarde. Quand elle reprend, en 1890, le fil de son autobiographie, Lucienne est devenue Lulu pour ses ami(e)s et Lulu-bath-au-pieu pour les intimes. Elle donne la pleine mesure de ses talents amoureux au couvent des Odalisques, une des « maisons de société » les mieux fréquentées du quartier de l'Opéra. Autour d'elle s'affaire le pittoresque bataillon des petites marchandes de plaisir : Irma-les-béguins, La Normande, Mélie-va-des-trois, Cléo, Fanny, Julia-comme-son-doigt et quelques autres, vouées et dévouées, moyennant une honnête rétribution, aux fantaisies d'un régiment d'amateurs : M. Pantalon, le Duc d'Aumale, M. Godart, le Berger fidèle, M. Sucre d'Orge, M. Gymnastique et beaucoup d'autres, nos semblables, nos frères...
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François Mitterrand élu à l'Académie française : Discours de réception et autres textes de circonstance
Collectif
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- 12 Novembre 2015
- 9782402045100
Après son abdication en faveur de Rocard, F. Mitterrand fait son entrée sous la Coupole. Un livre facétieux qui veut tracer un portrait du Président à travers ses écrits et sa vie publique. « Copyright Electre »
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L'Île. Matière de Polynésie
Riccardo Pineri
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- Naissance des imaginaires
- 15 Avril 2016
- 9782402098267
« Tous ces oiseaux hardis qui s'envolent vers des espaces lointains, toujours plus lointains - il viendra certainement un moment où ils ne pourront aller plus loin, où ils se percheront sur un mât ou sur quelque aride récif - bien heureux encore de trouver ce misérable asile ! [...] Il en sera ainsi de toi et de moi ! Mais qu'importe de toi et de moi ! D'autres oiseaux voleront plus loin ! » (Nietzsche) Conquérants et voyageurs, écrivains et poètes, peintres et philosophes ont souvent eu la tentation de se confronter à l'ailleurs. L'île fut alors un territoire de prédilection où le songe d'une société plus juste allait s'associer aux multiples enchantements et rêveries de l'esprit. De Thomas More, père de l'utopie, au Roi Soleil, jusqu'aux rivages de la modernité, chacun y célébra ses fantasmes et y découvrit parfois ses peurs les plus secrètes. Dans ce paysage où la littérature comme la peinture déposèrent une grande part de leurs espérances, la Polynésie joua un rôle fondamental en amplifiant le désir d'un lieu qui puisse contenir la multiplicité du génie humain. Depuis sa découverte au XVIIIe siècle, cette terre lointaine apparut comme une substitution au paradis perdu. Les promesses du bonheur y fleurirent sous différents langages, ceux de Henry Adams, Gauguin, Segalen, Matisse... Riccardo Pineri suit à la trace ces hommes et quelques autres qui eurent le désir de voir la vie changer en accostant ces îles lointaines. Entre l'île et l'oeuvre, une longue complicité s'est établie faite à la fois d'étrangeté et de familiarité. Plus qu'une quête du lieu paradisiaque, ce livre est un essai sur l'invention et l'utopie nécessaires au renouvellement de l'aventure et de l'imaginaire humains.
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Perdu dans la montagne, non loin de la frontière espagnole, un village. La plus solitaire des maisons, le mas des Oubells, sombre bâtisse cachée au fond des bois, ferme au passant le regard de ses fenêtres. La nuit, derrière cette face aveugle, des cris s'élèvent qui émeuvent la forêt. Le Chouline, propriétaire du mas, est cependant populaire dans le canton. Il plaît à tous, il fait peur aussi et nul n'oserait percer le mystère des Oubells. La femme, la fille et le petit-fils de Chouline ne se décideraient pas, victimes terrorisées, à se plaindre. Il faut que le destin, amenant jusqu'au village des étrangers singuliers, Lucien Grégoire et Hernandez, suscite une justice qui n'a pas besoin de tribunaux...
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« Il s'installe sur le palier, encerclé par les chaussures à réparer. Les rides se perdent sur son visage, il garde les yeux baissés. Ses mains sont longues et larges, elles bougent toutes seules, on voit les veines sombres qui serpentent sous sa peau. Il serre le cuir ruisselant contre son tablier, en amoureux, et lui coupe la gorge en même temps. Son couteau aiguisé fait dans la matière un bruit mat, attirant. D'une petite boîte ronde, il prend une petite poignée de clous qu'il met dans sa bouche, des clous à têtes rondes et plates qu'il avale. Il se laisse conduire comme les aveugles par le toucher. L'une de ses mains lève le marteau, l'autre exécute un rapide aller-retour. Un clou est apparu dans un pli de sa lèvre, il est passé entre ses doigts, frappé d'un coup unique, enfoncé dans la profondeur du cuir. Un autre suit aussitôt. Maman sort sur le palier et me prend par le bras. - Ne reste pas là. C'est un Palestinien. Une ombre passe dans son regard, je suis sur la piste. Ce cordonnier sans yeux fait partie de la nébuleuse dont il faut avoir peur. Je tiens une fraction du mystère, je ne le lâcherai pas. »
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Le Dindon : Tragédie burlesque
Philippe Joanny
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- Le rayon gay
- 29 Octobre 2015
- 9782402018579
L'auteur, dans la droite ligne de l'école du regard, nous livre une vision tragique et drolatique du volatile handicapé qui vit en nous. Dindon, je suis, dindons, nous sommes. « Copyright Electre »
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Quand on sort du train après un long voyage à travers les dernières campagnes, on arrive là où on aurait déjà dû se trouver au départ, où on voudrait rester toujours, où on voulait arriver. On voudrait en repartir, le train nous manque maintenant. On reste un peu sur le quai. Comment ça s'appelle ici, où suis-je, où sommes-nous. où habitez-vous, avais-je demandé au chef de gare, mais aucune réponse, point de hochement de tête ni invitation à venir dormir chez lui.
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Hors-d'oeuvre
Cécile Bertrand
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- Le rayon
- 7 Mai 2016
- 9782402115117
Ensemble de sept textes minimalistes, cruels, incisifs. « Copyright Electre »
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5 000 agrafes
Damien Verhamme
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- Le rayon
- 7 Mai 2016
- 9782402115520
Je vais avoir trente-quatre ans. Je n'aurai jamais d'enfants. de maison avec un jardin, une cave remplie de boîtes de jus de fruits. C'est inscrit en moi. Tout foire suite à une malédiction héréditaire. On ne peut rien contre ces trucs-là. Picoler pour ne pas se faire bouffer, pour ne pas montrer qu'on est un minable. Se payer des salopes de bar, afin de se donner l'illusion de valoir quelque chose. Je dis salopes de bar, je pense anges dépourvus d'ailes.
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Mon amour, je disais, je voudrais que tu deviennes plus gras, que ton ventre grossisse encore, et encore... Il coupait. C'est ça, c'est ça, tu voudrais pas que je devienne moche, et con aussi, pendant qu'on y est ? Il n'y était pas du tout, vous voyez.
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Quintessence de la pédale
Stephane Triolet
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- Le rayon
- 7 Mai 2016
- 9782402116589
Longtemps. je me suis posé des questions sur mon goût pour les piques à l'égard des gays. Haine de soi ? Qui aime bien châtie bien ? Snobisme ? Vengeance ? En fait, le besoin de reconnaissance sociale exprimé par la soi-disant « communauté gay » m'angoisse tout autant que ses codes, et son adhésion, pour ne pas dire sa fascination, envers le consumérisme le plus clinquant. Mon expérience dans la communauté a été bien plus oppressante que celles vécues ailleurs. Peut-être est-ce dû au fait que je cherchais à tout prix à me trouver enfin un port d'attache, de peur panique, de partir à la dérive, pour de bon. Mais, pour arrimer ma barque tant bien que mal, j'ai dû faire tellement de concessions... That joke isn't funny anymore. Ce livre, s'il n'intéresse personne, aura au moins eu pour moi un effet bénéfique : je ne tiens plus à vivre dans l'ennui, médiocre, ad lib. Je vais apprendre à dire : « NON ». Moche, vide, folle paumée et morte. Mais seul, et débarrassé de toutes ces « I will surviveries ». Enfin seul. Un déviant.
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Un homme part à la recherche de sa vie dans le dessein de lui trouver une figure qui le rassure sur son identité. Mais il ne tarde pas à nous confier qu'il ne peut rien décrire qui soit sûr et que ses propres souvenirs ne lui proposent que des images privées de réalité. Aussi se croit-il autorisé à douter de tout. Il va alors s'enfermer dans « l'usine de l'esprit » comme s'il voulait nous convaincre que s'il n'a rien à dire sur sa vie c'est qu'il l'a passée dans sa tête à confronter des idées avec la réalité. Et pour mieux nous masquer une existence solitaire, il n'hésite pas à se poser devant nous comme un phénomène égaré dans un monde auquel il a préféré ne pas participer, estimant que chacun, à sa manière, peut occuper son temps à se poser des questions et y répondre en se servant de son imagination. C'est là, semble-t-il nous dire, une hygiène de l'esprit qui, écartant vanités, passions, et tous les embarras du quotidien, peut nous consoler d'être nés et d'ignorer ce que nous faisons sur terre.
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Remarques d'un citoyen ordinaire
Yves Buin
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- 14 Mai 2016
- 9782402114042
Le citoyen ordinaire n'appartient pas aux appareils de pouvoir. S'il est du parti des gouvernés, il est avant tout membre de la société civile, vaste ensemble hétérogène et coeur véritable de la vie sociale. La société civile se doit désormais d'entrer pleinement en scène. Le citoyen ordinaire ne se réduit pas à être machine enregistreuse de slogans et distributrice programmée de voix. Il tient à être acteur et à interroger le métier politique tout autant que la communication médiatique ou les avancées techniciennes. Le citoyen veut la vérité, garder raison et décider par lui-même sans que le primat de sa liberté s'affirme au détriment de l'autre et que son aspiration au mieux-être ne se distingue du bien public. La politique ne vise pas pour lui à la conquête du pouvoir, mais à savoir résister à la trop facile ritournelle du temps présent où n'importe qui se perd dans le n'importe quoi. Aussi, le moment est-il venu pour chacun de dire sa fidélité à son histoire et ses valeurs. L'auteur ne cache pas ici la sienne : il vient de la gauche et il y reste dans le cadre d'un humanisme actif.
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Les Allemands aujourd'hui
Bernard Brigouleix
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- 5 Novembre 2015
- 9782402035316
Ce peuple qui vit à côté du nôtre, ce partenaire par excellence, est aussi, à bien des égards, un inconnu. Un inconnu sur lequel nous plaquons des clichés, hérités de trois guerres et deux occupations, mais que les Allemands eux-mêmes n'ont pas toujours su dissiper. - De quel poids pèse leur héritage politique et culturel ? - Sont-ils aussi conformistes et conservateurs qu'on le croit ? - Comment organisent-ils leur travail et leurs loisirs, en ville et dans les campagnes ? - Comment, au nom de quelles raisons concrètes et de quelles analyses théoriques s'expliquent la vague écologiste et celle du pacifisme ? - Comment vit un émigré turc à Berlin ou un jeune drogué à Hambourg ? Que signifie cette « autre Allemagne » ? - Comment définir les relations existant entre les Allemands de l'Ouest et leurs « frères séparés » de RDA. ? Quelle peut être leur évolution ? - Quelle image se font-ils de l'Allemagne dans le monde, de la France par rapport à l'Allemagne ? Nous comprennent-ils mieux, nous Français, que nous ne les comprenons ? Au bout du compte ont-ils changé et par rapport à quoi ? Autant d'interrogations auxquelles ce livre tente d'apporter les réponses, grâce à une observation attentive, amicale mais non complaisante.
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Vie et mort du Yiddishland révolutionnaire
Alain Brossat, Sylvia Klingberg
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- 5 Novembre 2015
- 9782402040310
Ils sont montés sur toutes les barricades du siècle, des avenues de Petrograd aux ruelles du ghetto de Varsovie, de la lutte antifranquiste à la Résistance antinazie : les révolutionnaires du Yiddishland. Pour la plupart enfants de la misère juive d'Europe orientale et centrale, ils ont été élevés dans la crainte de Dieu et le respect des traditions religieuses, puis emportés par le grand courant de l'Utopie révolutionnaire. Militants socialistes, communistes, bundistes, sionistes ouvriers, trotskistes..., ils incarnaient l'activité multiple, le radicalisme d'une classe ouvrière juive qui entrevoyait le Messie dans les plis du drapeau rouge. Aujourd'hui, l'univers dont ils sont issus a disparu, démantelé, disloqué par le génocide nazi. Là où Hitler n'était pas parvenu à conduire à son terme son oeuvre de mort, Staline et ses épigones l'ont parachevée. Au-delà de l'irrémédiable coupure, il ne reste que des survivants, et le travail de la mémoire du Yiddishland rouge. Ce livre retrace le combat de ces militants, leurs trajectoires singulières, l'oscillation entre les grandes espérances et le doute, les illusions perdues. Un regard juif et rouge porté sur l'histoire de ce siècle.
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50 ans d'une passion française : de Gaulle et les communistes
Stéphane Courtois, Marc Lazar
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- 7 Mai 2016
- 9782402094009
De Gaulle et les communistes. D'un côté, un militaire d'origine catholique, devenu un chef, un stratège. De l'autre, un parti, une idéologie marxiste, l'internationalisme prolétarien. À partir de 1940 et jusqu'en 1970, ces deux forces vont aimanter le champ magnétique de la vie et de la symbolique politique et culturelle française. De leur affrontement naît une fascinante relation. Une relation caractérisée par un antagonisme fondamental et irréductible entre un homme et une organisation qu'a priori tout, vraiment tout, oppose mais qui, tous deux, voulaient incarner la France, son passé, son présent, son avenir. D'où une relation faite aussi de convergences issues des combats communs durant la nuit de l'Occupation, contre la IVe République, de complicités quant à la politique étrangère de la République gaullienne, de curieuses coïncidences sur la question des institutions, voire des accointances sur les valeurs que l'un et l'autre véhiculent. À l'occasion du centenaire de la naissance de De Gaulle et du soixante-dixième anniversaire du PCF, Stéphane Courtois et Marc Lazar ont voulu explorer la généalogie, le déroulement et la postérité dans la mémoire collective de cette singulière confrontation. Ils ont fait appel à 20 historiens et politistes. En outre, Daniel Cordier, frère d'armes de Jean Moulin, livre des documents inédits sur les rapports qui ont suscité tant de polémiques entre son ancien « patron » et le PCF. Enfin, pour la première fois, l'interprète des entretiens Ceausescu-De Gaulle en 1968, à Bucarest, dévoile la teneur des propos qu'échangèrent les deux hommes.
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Paul Éluard : l'amour, la révolte, le rêve
Luc Decaunes
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- 7 Mai 2016
- 9782402080873
Il y a trente ans mourait Paul Éluard grand poète surréaliste rallié, par le biais de la Résistance, au communisme le plus orthodoxe. Du sanatorium de Clavadel aux tranchées de 1914, du Paris dadaïste au Paris de l'Occupation, de l'exaltante intransigeance surréaliste aux tournées de propagande du Combattant de la Paix épuisé et abusé, la vie d'Eluard trace une ligne ardente et douloureuse, mais brisée, dont l'érotisme le plus charnel et l'attrait de l'anéantissement sont les deux pôles convulsifs. Utilisant abondamment lettres, témoignages, articles critiques, mais également des fragments de l'oeuvre poétique toujours cités en situation, le livre de Luc Decaunes entend n'éviter aucun des problèmes posés par cette existence. C'est à la fois un poète de génie et un homme de notre temps qui sont ici mis en question.
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Dans la cage de l'ours
Jacques Abouchar
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- 7 Mai 2016
- 9782402084055
C'est en ces termes que les autorités afghanes ont résumé l'affaire Abouchar. Tout y est, sauf le rappel de l'immense impact qu'eut cette incarcération en Europe notamment, grâce à la pression des médias et de l'opinion publique. Discret, réservé, le héros involontaire de cette « affaire » la raconte pour la première fois en détail : l'arrestation, les interrogatoires, l'emprisonnement, le procès, son isolement carcéral et enfin la liberté. Un formidable reportage vécu et le récit d'une aventure humaine.
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L'occupation française en Allemagne, 1945-1949
Marc Hillel
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- 7 Mai 2016
- 9782402080361
Vaincus en 1940, les Français se retrouvent vainqueurs en 1945 et vont occuper, pendant quatre ans, un modeste territoire peuplé de six millions d'Allemands. À l'aide de documents d'archives inédits et de nombreux témoignages français mais aussi allemands, Marc Hillel raconte l'histoire de cette occupation, et s'attache surtout à restituer le climat dans lequel elle s'est déroulée. Pour les Allemands, vainqueurs d'hier, les Français ne sont que des « combattants de l'après-guerre » arrivés dans les bagages des Américains. Pour les Français, qui sortent de quatre années de souffrances et d'horreurs, tout Allemand est suspect, et ils entendent faire étalage de leur puissance reconquise. Aussi, tandis que pleuvent les règlements et les interdictions, les premiers mois de l'occupation sont-ils l'occasion, sous la houlette du général de Lattre de Tassigny, de grandioses défilés militaires et de fêtes somptueuses. Avec l'arrivée du général Koenig et d'administrateurs civils, la véritable occupation se met en place. Première tâche : la dénazification. C'est en zone française qu'elle sera la plus rigoureuse. Par ailleurs, le pillage systématique de la France par les Allemands incite l'occupant français à pratiquer une « récupération » forcenée : machines-outils, bois des forêts, pommes de terre et jusqu'aux robinets de baignoire. Si l'on tient compte des familles entières qui viennent s'installer dans les appartements et maisons réquisitionnés, près d'un million de Français auront ainsi goûté aux joies de l'occupation. Pourtant, dès 1945, au milieu des excès, du chaos administratif, une timide coopération culturelle commence à se développer, des voix s'élèvent qui parlent de réconciliation et d'entente, la suite on la connaît... Objectif et sans complaisance, le livre de Marc Hillel rappellera à ceux qui l'ont vécue et apprendra aux autres une histoire que l'on n'avait encore jamais traitée dans son ensemble.
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Le soleil avait depuis le matin recommencé de moudre la poussière du monde. Adossé à la boutique, Doneggan mâchait un petit cigare amer, et regardait le Révérend Snub, titubant, s'avancer dans la grand-rue de Crosby, la tête bandée et le chapeau à bout de bras. Une mélopée des Noirs montait droit dans l'air comme une fumée. C'était le soir de la mort de Miss Hornby, dans la chaleur de ce lamentable été. « Où est McPherson ? Où sont-ils tous ? » demanda le Révérend. Il avait la mâchoire qui tremblait. Don cracha le petit cigare et dit « J'crois qu'y sont partis lui faire la peau, à ce négro. Feriez mieux d'aller vous allonger ». Alors, Don sentit tout le poids d'Hilda peser contre lui. C'était comme la vie qui tombait, la face dans la poussière. L'Été jaune, un été comme d'autres, dans une petite ville du sud-est des États-Unis, en 1937. Tassée sur ses souvenirs et mijotant ses violences au nom de Dieu, Crosby rassemble une étonnante série de figures - familles déchues du vieux Sud, yankees mal acceptés, types un peu simples ou un peu fous, ou qui passent, tels Jeb le métis indien ou le vieux Doc Henry, ou Boyd l'enfant aveugle, comme des anges douteux ou des prophètes dérisoires. Mais si l'Amérique est peut-être la terre biblique des temps modernes, le sacrifice n'y annonce pas de rachat.
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Où commence, où finit l'imagination lorsque le romancier tient dans sa ligne de mire « les proches », parents ou amis, dont il s'aperçoit un beau jour qu'il ne savait rien d'eux ou presque ? Des bribes d'anecdote, des « on-dit » ont servi de base au narrateur pour rétablir le fil ténu qui relie les uns aux autres ces témoins irréels de sa vie passée. Ils semblent sortir de la tombe pour proclamer leur vérité qui, peut-être, est mensonge. Voici tour à tour les cousins, les oncles et les tantes, le père, la mère, les amis les plus chers. On dirait qu'ils se tiennent la main pour entourer de leur ronde fantomatique celui qui les a pressentis plus que connus et qui leur doit sa propre existence. Il semble bien que le temps travaille en faveur de cet étrange monde tribal dont il est finalement bien difficile de se détacher et que l'on nomme « la famille ».