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Editions Zoé
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Ilaria ou la conquête de la désobéissance
Gabriella Zalapì
- Editions Zoé
- DOMAINE FRANCAIS
- 23 Août 2024
- 9782889074143
Un jour de mai 1980, Ilaria, huit ans, monte dans la voiture de son père à la sortie de l'école. De petits hôtels en aires d'autoroute, l'errance dans le nord de l'Italie se prolonge. En pensant à sa mère, I'enfant se promet de ne plus pleurer. Elle apprend à conduire et à mentir, découvre Trieste, Bologne, l'internat à Rome, une vie paysanne et solaire en Sicile. Grâce aux jeux, à la radio, à Claudia, Isabella ou Vito, l'enlèvement ressemble à une enfance presque normale. Mais le père boit trop, fume trop il est un « guépard nerveux » dans un nuage de fumée. S'il la prend par la main, mieux vaut ne pas la retirer ; ni reculer son visage quand il lui pince la joue. Ilaria observe, ressent tout.
Dans une langue saisissante, rapide et précise, ce roman relate de l'intérieur l'écroulement d'une petite fille qui doit accomplir seule l'apprentissage de la vie.
Gabriella Zalapì est d'origines anglaise, italienne et suisse. Née à Milan, elle a également vécu à Genève et New York. Aujourd'hui elle habite à Paris. Son écriture réduite à l'essentiel a valu à son premier roman, Antonia (Zoé, 2019), le Grand prix de l'heroine Madame Figaro 2019 et le Prix Bibliomedia 2020. Willibald (Zoé, 2022), un roman sur l'exil autour du sacrifice d'Abraham, a confirmé l'importance d'une oeuvre saluée par la critique. -
Depuis l'adolescence Mara est habitée par un tableau suspendu dans le salon de son H.L.M. Willibald, qui a acheté cette toile dans les années 1920, la hante tout autant. Lorsqu'il fuit Vienne en 1938, il n'emporte que ce Sacrifice d'Abraham, soigneusement plié dans sa valise. Entrepreneur et collectionneur juif, il refait sa vie au Brésil, loin des siens. Lors d'un séjour en Toscane chez sa mère Antonia, Mara déchiffre les lettres de Willibald qu'elle retrouve dans un hangar. Elle observe les photos, assaille de questions Antonia, « qui sait mais ne sait pas ».
Gabriella Zalapì est plasticienne, d'origines anglaise, italienne et suisse, elle vit à Paris. Antonia (Zoé, 2019, Le livre de poche, 2020), son premier roman, a reçu le Grand prix de l'heroine Madame Figaro et le prix Bibliomedia. Dans Willibald, l'écriture précise et réduite à l'essentiel de Gabriella Zalapì peint les plis et replis d'un homme dont la vie aussi tragique que romanesque a fait de sa famille la victime collatérale.
Gabriella Zalapì est artiste plasticienne, d'origines anglaise, italienne et suisse. Née à Milan, elle a également vécu à Genève et New York. Aujourd'hui elle habite et travaille à Paris. Son premier roman, Antonia (Zoé, 2018) a reçu pour son écriture précise, limpide, le Grand prix de l'heroine Madame Figaro 2019 et le Prix Bibliomedia 2020. -
Les débats sur l'usage de produits phytosanitaires dans l'agriculture défraient régulièrement la chronique. Qui a raison ? Les paysans, pris en étau entre urgence écologique et impératifs de rentabilité, que l'on soupçonne d'empoisonner la terre, pourtant leur principal outil de travail ? Ou les citadins qui exigent l'interdiction des pesticides mais ne savent pas distinguer un épi d'orge d'un épi de blé ?
Fils et petit-fils de paysans, Blaise Hofmann décide, au tournant de la quarantaine, de revenir vivre à la campagne. L'écrivain voyageur emprunte les voies du reportage sur le terrain et de la réflexion personnelle pour partir à la rencontre d'un monde agricole qui se révèle, contre les idées reçues, en constante réinvention de lui-même.
Né en 1978, Blaise Hofmann est l'auteur d'une douzaine de livres, dont Estive (Zoé, 2007, Zoé Poche, 2011) qui remporte le Prix Nicolas Bouvier 2008 au festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo, et plus récemment Deux petites maîtresses zen (Zoé, 2021), dernier récit de voyage avant la pandémie de coronavirus. -
L'enlèvement de Sarah Popp
Rose-Marie Pagnard
- Editions Zoé
- DOMAINE FRANCAIS
- 4 Octobre 2024
- 9782889074358
Sarah Popp, cinquante-huit ans, est invitée à un festival de littérature à Vilnius. Quand son vol de retour est annulé, elle décide de monter dans un bus au hasard et passe la nuit dans une pension. Au matin, elle tombe sur monsieur Anders, son ancien voisin, qu'elle n'a pas revu depuis des décennies. La coïncidence n'en est pas une, l'homme est là pour une raison précise : convaincre l'écrivaine de raconter ce qui lui est arrivé dans leur ville étriquée, quand elle n'était qu'une jeune fille amoureuse. Sarah refuse. S'engage alors une lutte rocambolesque autour des droits et devoirs de la littérature. Dans une langue malicieuse et pleine de fulgurances, Rose-Marie Pagnard nous livre un roman qui est aussi bien une réflexion sur l'écriture de soi qu'un plaidoyer pour la fiction.
Rose-Marie Pagnard est l'autrice d'une quinzaine de livres, dont chez Actes Sud La Période Fernandez (1988, prix Dentan) et Dans la forêt la mort s'amuse (1999, prix Schiller), et chez Zoé J'aime ce qui vacille (2013, prix suisse de littérature) et plus récemment Gloria Vynil (2021). Elle vit en Suisse, dans un village des montagnes jurassiennes. -
À Sokcho, petite ville portuaire proche de la Corée du Nord, une jeune Franco-coréenne qui n'a jamais mis les pieds en Europe rencontre un auteur de bande dessinée venu chercher l'inspiration depuis sa Normandie natale. C'est l'hiver, le froid ralentit tout, la cuisine de poissons peut être dangereuse, les corps douloureux, les malentendus suspendus, et les coups de crayon danser sur le papier : une attirance fragile se noue entre ces deux êtres aux cultures si différentes. Ce roman délicat comme la neige sur l'écume transporte le lecteur dans un univers d'une richesse et d'une originalité rares, à l'atmosphère puissante.
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Janvier 1974, Gaza. L'Anglaise Piper emménage avec son mari, délégué humanitaire. Leurs semaines sont rythmées par les vendredis soir au Beach Club, les bains de mer, les rencontres fortuites avec la petite Naïma. Piper doit se familiariser avec les regards posés sur elle, les présences militaires, avec la moiteur et le sable qui s'insinue partout, avec l'oisiveté. Le mari s'absente souvent. Guettée par la mélancolie, elle s'efforce de trouver sa place. Le baromètre du couple oscille. Heureusement, il y a Hadj, le vieux jardinier, qui démultiplie les fleurs à partir d'une terre asséchée. Et Mona, psychiatre palestinienne sans mari ni enfants, pour laquelle Piper a un coup de coeur. Mais cela suffit-il ?
Plus que jamais, dans L'Épouse, Anne-Sophie Subilia révèle la profondeur de l'ordinaire. La lucidité qui la caractérise ne donne aucune circonstance atténuante à ses personnages.
Romancière et poète, Anne-Sophie Subilia est notamment l'auteure de Parti voir les bêtes (Zoé, 2016, Arthaud poche, 2018), Neiges intérieures (Zoé, 2020, Zoé Poche, 2022) et abrase (Empreintes, 2021).
Romancière et poète, Anne-Sophie Subilia est notamment l'auteure de Parti voir les bêtes (Zoé, 2016, Arthaud poche, 2018), Neiges intérieures (Zoé 2020) et abrase (Empreintes, 2021). -
Après quinze ans d'éloignement, Agathe, scénariste à New York, retrouve Véra, sa cadette aphasique, dans la bâtisse du Périgord où elles ont grandi. Elles ont neuf jours pour la vider. Les pierres des murs anciens serviront à restaurer le pigeonnier voisin, ravagé par un incendie vieux d'un siècle.
Véra a changé, Agathe découvre une femme qui cuisine avec agilité, a pris soin de leur père jusqu'à son décès, et rétorque à sa soeur « Humour SVP » grâce à son smartphone dont elle lui tend l'écran.
C'est dans une campagne minérale qu'Elisa Shua Dusapin installe son quatrième roman, peut-être le plus personnel à ce jour. A travers un regard précis et sans peur, empreint de douceur, elle confronte la violence des sentiments entre deux soeurs que le silence a séparées.
En 2016, Elisa Shua Dusapin publie son premier roman aux éditions Zoé, Hiver à Sokcho (prix Walser, Régine Desforges, Révélation SGDL et lauréat du National Book Award en 2021). Suivent Les Billes du Pachinko (Prix suisse de littérature et Alpes-Jura) en 2018 et Vladivostok Circus en 2020 (sélection Prix Femina). Ses trois romans sont traduits dans le monde entier.
Née d'un père français et d'une mère sud-coréenne, Elisa Shua Dusapin grandit entre la Dordogne, Paris, Séoul et Porrentruy. Elle a publié aux éditions Zoé Hiver à Sokcho en 2016 (National Book Award et prix Walser, Régine Desforges, Révélation SGDL), Les Billes du Pachinko (Prix suisse de littérature et Alpes-Jura) en 2018 et Vladivostock Circus en 2020 (sélection Prix Femina). Ses trois romans sont traduits dans le monde entier. -
Après un long voyage en Asie, Olga, 22 ans, rentre à Paris, accompagnée de Sélène, rencontrée dans un cimetière chinois. Quand les deux filles ne récoltent pas des légumes dans des fermes alternatives, elles remettent de la joie chez le père d'Olga, assez seul depuis que sa femme l'a quitté. En surface, l'harmonie est totale. Mais plus le père observe Sélène, moins il peut taire le malaise qui monte en lui.
Les dessins miraculeux d'un homme sans domicile, un bouquetin sur un étroit chemin de montagne, une femme pâle dans un tea-room : dans ce roman aussi troublant qu'habile, on se met à voir des signes partout. En déjouant nos attentes, Michel Layaz interroge notre conception des liens familiaux et ce que veut dire donner la vie.
Né en 1963, Michel Layaz vit à Lausanne. Il fait partie des principaux auteurs suisses contemporains. Après deux romans consacrés à des figures historiques, Louis Soutter, probablement (Zoé, 2016, prix suisse de littérature et prix Bibliomedia) et Les Vies de Chevrolet (Zoé, 2021), l'écrivain raconte, dans Deux filles, les choses extraordinaires qui arrivent parfois à des personnes ordinaires. -
À Genève, où il est né, à Kyoto, qu'il a follement aimée, à Trébizonde, en Azerbaïdjan, à Ceylan et en Inde centrale, Nicolas Bouvier a toujours écrit de la poésie. « [Elle] m'est plus nécessaire que la prose, expliquait-il, parce qu'elle est extrêmement directe, brutale - c'est du full-contact ! » Pourtant il ne fit paraître qu'un unique recueil de poèmes, Le Dehors et le Dedans. Composé de 44 textes écrits entre 1953 (le départ en voyage avec Thierry Vernet) et 1997 (quatre mois avant sa mort), ce recueil est paru pour la première fois en 1982. Bouvier le retravaille à quatre reprises et autant d'éditions, il s'y met à nu : de tous les livres de l'écrivain, c'est celui qui propose la plus ample et la plus intime traversée de son existence.
Nicolas Bouvier (1929-1998) est un des plus grands auteurs de langue française de la deuxième moitié du 20e siècle, voyageur, photographe et iconographe. -
L'analphabète : récit autobiographique
Agota Kristof
- Editions Zoé
- DOMAINE FRANCAIS
- 23 Février 2022
- 9782889279081
Onze chapitres pour onze moments de la vie d'Agota Kristof, de la petite fille en Hongrie qui dévore les livres à l'écriture de ses romans. Les premières années heureuses, la pauvreté après la guerre, l'amour des mots, la rupture du « fil d'argent de l'enfance », puis l'adolescence, et finalement l'exil, qui ne la conduit pas seulement hors d'un pays mais surtout hors d'une langue. C'est avec effroi qu'elle se constate « analphabète », face au français qu'elle va devoir apprendre à son arrivée en Suisse. Phrases courtes, mot juste, lucidité et humour : le monde d'Agota Kristof infuse dans ses romans comme dans L'Analphabète, son unique texte autobiographique.
Née en 1935, Agota Kristof fuit la Hongrie en 1956, par la forêt, à pied, son bébé contre elle : elle a 19 ans. Le hasard veut qu'elle s'installe en Suisse à Neuchâtel, où elle travaille tout d'abord dans une fabrique de montres. Elle y apprend le français, puis écrit pour le théâtre. En 1986, elle devient célèbre avec son premier roman, Le Grand Cahier. Deux autres livres suivent, La Preuve et Le Troisième Mensonge, complétant une trilogie mondialement connue. Agota Kristof est décédée en 2011. -
« Je crois que je n'aime plus mon mari ». Ainsi commence La Paix des ruches, oeuvre pionnière sur la condition féminine qui a secoué en profondeur les lecteurs et lectrices suisses à sa parution en 1947. Alice Rivaz y déploie l'intime pensée d'une jeune femme piégée dans le mariage. Au fil des pages de son journal et de discussions avec d'autres femmes, collègues ou amies, qui expérimentent différentes situations amoureuses, Jeanne apprend peu a peu a voir le monde hors des traditions auxquelles elle s'est consciencieusement consacrée tant que durait l'amour conjugal. Dans ce plaidoyer d'une lucidité rare et toujours actuel, Alice Rivaz questionne le rapport entre les sexes et dénonce la domination masculine, sans dogmatisme ou discours idéologique.
Alice Rivaz est née à Lausanne en 1901 et décédée à Genève en 1998. Au cours de son activité littéraire féconde en oeuvres de tous types (nouvelles, romans, textes autobiographiques), elle s'est vouée à l'émancipation féminine et à la dénonciation des injustices sociales, devenant une figure du féministe romand d'avant-garde. Publié à Paris deux ans avant Le Deuxième sexe de Simone de Beauvoir (1949), son roman La Paix des ruches a ébranlé lectrices et lecteurs à sa parution en 1947. -
B, l'ex-mari de la narratrice, a décidé de vendre la petite maison dans laquelle elle a trouvé abri de longues années. « Envoyée à la campagne » dans un coin de ferme, encerclée par les autoroutes, voici une femme de quatre-vingts ans qui cherche à désarmer sa colère. Comment cet homme, que le lecteur de Catherine Safonoff rencontre dans presque tous ses livres, a-t-il osé ? Comment a-t-elle réussi à se fourrer dans une situation pareille ? Pourquoi se met-elle hors-jeu à chaque fois qu'il s'agit d'argent ? Remontent une série de scènes d'origine. Qu'elles soient cruelles, tendres ou comiques, l'esprit et l'écriture acérés de l'écrivaine font mouche, elle devient conteuse et nous parlent de nous mieux que jamais. C'est déchirant et c'est magnifique... et ça finit bien.
Née à Genève en 1939, Catherine Safonoff vit aujourd'hui en Haute-Savoie. La fortune est sans doute le plus émouvant de tous ses livres. Elle y poursuit l'aventure intérieure qu'est son oeuvre, tenter d'écrire sur soi avec les mots justes, les plus justes possible, loin de toute mauvaise foi et avec cette écriture acérée et lumineuse qu'est la sienne. Écrivaine majeure de Suisse romande, elle a reçu en 2015 le grand prix C. F. Ramuz pour l'ensemble de son oeuvre. -
Une femme entre dans le champ
Emmanuelle Tornero
- Editions Zoé
- DOMAINE FRANCAIS
- 5 Janvier 2024
- 9782889073122
Son nouveau statut de mère semble avoir déclenché chez L une lucidité extraordinaire en même temps qu'une profonde solitude. Elle oscille entre indifférence et fascination face à son enfant. Plus largement, c'est une dérive, une séparation d'avec le monde commun qui est à l'oeuvre. Où cela la mènera-t-elle ? Peut-on vivre sous un figuier étrangleur ? Est-il possible de devenir un objet ? Qu'est-ce qu'une caresse ?
Le portrait de cette « femme à l'enfant » envoûte. La puissante délicatesse, la précision de l'écriture, la dimension concrète d'impressions diffuses nous donnent accès à l'intimité de cette femme qui se détache de son quotidien. Avec une maitrise éblouissante du montage et de l'ellipse, le sens de la suggestion et de la tension, Emmanuelle Tornero nous fait naviguer entre les jours de L, jours d'avant et jours d'après, jours intérieurs et jours extérieurs, dans les champs, sur les routes, au bord des plages.
Née en 1985 en Seine-Saint-Denis où elle a grandi, Emmanuelle Tornero est créatrice sonore et vit actuellement au Havre. Une femme entre dans le champ est son premier roman.
Née en 1985, Emmanuelle Tornero est créatrice sonore. Une femme entre dans le champ est son premier roman. -
Histoire de l'homme qui ne voulait pas mourir
Catherine Lovey
- Editions Zoé
- DOMAINE FRANCAIS
- 2 Février 2024
- 9782889073023
Longtemps, celle qui raconte l'histoire ne sait rien de l'homme qui vit dans l'appartement à côté du sien, sinon qu'il s'appelle Sándor, qu'il est hongrois et dans les affaires. Mais quand l'homme tombe gravement malade, peu avant qu'un virus ne se propage sur la planète, le rapprochement devient inévitable entre ces deux êtres sans points communs.
À travers le portrait d'un voisin énigmatique, plein de contradictions, de plus en plus fragile et bouleversant, Catherine Lovey nous livre celui de notre époque, sur laquelle elle pose un regard drôle et précis, doucement frondeur.
Née en Suisse en 1967, Catherine Lovey a publié tous ses romans aux éditions Zoé : L'homme interdit (2005, prix Schiller découverte), Cinq vivants pour un seul mort (2008), Un roman russe et drôle (2010) et Monsieur et Madame Rivaz (2016). Dans son nouveau livre, histoire de l'homme qui ne voulait pas mourir, sa plume singulière cherche une fois de plus à décrypter les mécanismes à l'oeuvre derrière les faits et gestes de ses personnages. -
De mes nouvelles, c'est une série de textes aux harmonies parallèles, aux échos subtils. Une même narratrice y entremêle souvenirs, récits et son quotidien de femme parisienne, brouillant la frontière entre réalité et fiction : une histoire, un personnage, un objet dans l'imaginaire de l'un des textes, entre dans le réel de l'autre. L'ensemble s'enchâsse à la manière d'une matriochka et propose une réflexion intime et personnelle sur la conscience, l'expérience de l'écriture.
Née en 1981, Colombe Boncenne vit à Paris. Son premier roman, Comme neige (Buchet Chastel, 2016) reçoit le prix Fénéon et est lauréat du Festival du premier roman à Chambéry. Ont suivi notamment aux éditions Zoé Vue mer (2020), Des sirènes (2022). -
« Matlosa » : dans le village de Suisse italienne où débarque Cecchino au début des années 1930, c'est comme ça qu'on appelle toute personne dont on ignore la provenance. Pour ce charbonnier italien qui fuit le fascisme, l'exil est une page blanche à remplir. Rosa, son épouse, n'y survivra pas.
Daniel Maggetti s'inspire des trajectoires de ses grands-parents, qu'il n'a pas connus, et de sa mère, son seul lien avec eux, pour poser des questions fondamentales « sur l'appartenance et l'identité, sur leur réalité et leurs intermittences ». Il allie une rigueur d'historien et une sensibilité de poète pour nous livrer ce bref roman haletant, écrit dans une langue érudite et joueuse.
D'une grande cohérence, toute l'oeuvre de Daniel Maggetti explore le Tessin, ce pan de Suisse au sud des Alpes où il est né en 1961. La Veuve à l'enfant (Zoé, 2015) réimaginait un épisode de vie villageoise au XIXe siècle. Plus récemment, Une femme obscure (Zoé, 2019) s'attachait à la figure de sa grand-mère paternelle. Avec Matlosa (Zoé, 2023), consacré à la branche maternelle de sa famille, il mène encore plus loin cette quête littéraire et intime. -
Berlin, début des années 1990, réunification de l'Allemagne. Un gros poète débonnaire croit devoir écrire le roman moderne sur la capitale. Mais ce n'est pas trop sa tasse de thé. Pendant la nuit de la Saint-Sylvestre, pour obéir à un petit elfe insatiable qui le supplie de lui raconter « quelque chose de beau », il improvise des récits désopilants. Il convoque des souvenirs d'enfance, décrit son travail vain et quotidien, s'inquiète du temps qui passe. Puis, il en meurt sans faire de bruit. Dans ce roman paru il y a 25 ans perce déjà la profonde mélancolie de Matthias Zschokke. À sa manière élégante et allusive, il met en question les clichés sur le roman moderne, la réussite sociale, le couple, la sexualité enfantine, tous thèmes dont l'actualité n'est pas à démontrer.
Matthias Zschokke vit a Berlin depuis 1980. Il a passe son enfance et sa jeunesse pres de Bienne, la ville de Walser que Zschokke admire profondément. D'abord comedien, puis dramaturge, cineaste, ecrivain, il a reçu le prix Robert Walser pour son premier roman, Max, en 1981, le prix Femina etranger pour Maurice a la poule en 2009 et le Grand Prix de litterature du Canton de Berne en 2014. -
Janvier 1985, un mathématicien américain disparait dans le Chili de Pinochet, il a quarante-quatre ans. Né en URSS dans une famille juive, Boris Weisfeiler, surdoué, se résoud à quitter sa famille pour pouvoir exercer librement les mathématiques aux Etats-Unis. Homme taciturne à la silhouette longiligne, au large sourire, il part marcher seul dans les contrées les plus sauvages dès qu'il le peut.
2019-2020, Douna Loup, petite-nièce de Boris, mène l'enquête de Washington à Moscou en passant par le Chili : elle doit comprendre cette disparition restée inexpliquée. Le lecteur, transporté dans le Chili des années 80 grâce aux récits des témoins, proches, avocats et pièces à conviction, suit au plus près la progression de l'enquête qui conduit l'auteure au plus intime d'elle-même.
Douna Loup, née en 1982 a passé son enfance et son adolescence dans la Drôme. Son premier roman, L'Embrasure (Mercure de France, 2010), lui vaut le Prix Schiller découverte et le Prix Michel-Dentan 2011. Elle vit aujourd'hui près de Nantes. Toute son oeuvre est une ode solaire à la nature et à la liberté. Dans Boris 1985, Douna dit « je » pour la première fois, elle mène une enquête qui la conduit au plus profond d'elle-même. -
Ce livre est une reconnaissance au pouvoir de la musique, une dette que Sébastien Ménestrier éprouve envers elle. La musique l'a sauvé, l'a aidé à s'extraire d'une anxiété profonde. Ses personnages sont inspirés par une chanson de Nick Cave ou de Nina Simone, par la vie d'un chanteur (Bashung, Amy Winehouse, Gershwin), par un solo de flûte dans une symphonie de Brahms ou encore par la méthode de travail de Béla Bartók. Ses héros prennent corps avec la même grâce austère qu'on trouvait dans Le Chant de Shilo. Sous l'emprise de l'alcool ou de la solitude, d'une fascination pour une star ou pour une simple voisine inatteignable, solitaires ou mauvais garçons, les personnages racontent leurs histoires singulières, violentes et souvent d'une infinie tendresse.
Sébastien Ménestrier est né en 1979. Il est pianiste et professeur des écoles. Son premier roman Pendant les combats (Gallimard, 2013) a été finaliste du prix Goncourt du Premier roman et lauréat du festival du premier roman de Chambéry 2014. -
Enfant, le dimanche, il se réveillait avant les autres : il lui fallait vider le contenu des tiroirs de son bureau, trier par famille gommes, dessins et pin's, puis classer par ordre d'importance. Dans le tiroir du haut : les objets à sauver le jour où la maison brûlerait.
De l'enfance à l'âge adulte, Bruno Pellegrino cherche une issue entre la hantise de perdre et l'obsession de s'alléger. Sa peur d'oublier l'amène à archiver compulsivement sa vie. Mais la masse vertigineuse de ses carnets le dispute avec le bonheur de réduire à l'essentiel ce qu'il possède.
Le lecteur ne cesse de se reconnaître dans ces pages (parfois hilarantes) sur la raison de notre passion pour la vie des autres, notre besoin de conserver et celui, inverse, de s'alléger.
Né en 1988, Bruno Pellegrino vit et travaille à Lausanne. Ses romans Là-bas, août est un mois d'automne et Dans la ville provisoire ont été récompensés, notamment par les Prix des libraires Payot, Écritures et spiritualités, François Mauriac de l'Académie française, Dentan, Paysages écrits » ( Fondation Facim). -
Zita perdue dans le brouillard des Hautes-Alpes, Espe aux prises avec un sapin tombé sur le toit du chalet familial, Joanne jouant de malchance sur son vélo au Québec : dans ces sept nouvelles, Jérémie Gindre pousse ses personnages hors de leur train-train pour les cueillir dans un moment de solitude. Se met alors en marche la réflexion de chacune de ces femmes, à la pensée vive et indocile. Surprise, tension, accident ou ravissement les attendent en chemin, dans un environnement peuplé d'animaux et sous influence de la météo.
L'intérêt de Jérémie Gindre pour le paysage, le tourisme et le génie des lieux alimentent sa curiosité et son esprit joueur. Après On a eu du mal (L'Olivier, 2013) et Trois réputations (Zoé, 2020), il confirme avec Tombola son goût pour l'efficacité et la richesse du genre de la nouvelle.
« Aussitôt après l'avoir dite, Anna se demanda comment elle avait pu prononcer une phrase pareille. Fallait-il "vraiment" plus d'espace pour les dindes ? Bonjour, je m'appelle Anna, j'ai dix-neuf ans, et ma priorité c'est de donner plus d'espace aux dindes. »
Né à Genève en 1978, Jérémie Gindre est un écrivain qui a décidé de ne pas choisir entre arts plastiques et littérature. Il explore la montagne et la campagne avec un esprit joueur et archi curieux. Il a notamment publié On a eu du mal (L'Olivier, 2013), Pas d'éclairs sans tonnerre ( Zoé, 2017) et Trois réputations (Zoé, 2020). -
Il y a So Ra, la grande soeur douce et rêveuse; Na Na la cadette, déterminée et libre; et Na Ki, le frère de coeur, qui cache un lourd secret derrière son sourire fêlé. À tour de rôle, ils prennent la parole et racontent : leur rencontre et l'enfance dans l'appartement commun, un sous-sol séparé par une demi-cloison, le séjour de Na Ki au Japon d'où il est revenu transformé ; la grossesse de Na Na, enceinte d'un homme qui n'est pas son mari. À travers ces voix qui reflètent chacune un imaginaire propre, événements et situations se déploient dans toutes leurs nuances. Hwang Jungeun sait rendre son écriture lumineuse, mélancolique, douce ou violente, pour raconter la trajectoire de ses personnages dont les contradictions, les espoirs et les doutes les rendent attachants chacun à sa manière.
Née à Séoul en 1976, Hwang Jungeun a écrit trois recueils de nouvelles et autant de romans. En Corée, elle est considérée comme l'une des voix les plus talentueuses de la littérature contemporaine. Lauréat en 2015 du prestigieux prix Daesan, Je vais ainsi est son premier roman à paraître en français. -
Ne pas laisser le temps à la nuit
Sonia Molinari
- Editions Zoé
- DOMAINE FRANCAIS
- 5 Mars 2020
- 9782889277339
L'adolescence heureuse de Maiko entre Bruxelles et Hong Kong a volé en éclat le jour où son père, microbiologiste de renommée internationale, a disparu. Revenue d'une plongée dans la drogue, la jeune femme se lance à corps perdu sur les traces de son père, même s'il lui faut arpenter les quatre coins du monde, talonnée par de mystérieux poursuivants, et affronter ses propres démons.
Dans ce récit d'une fuite en avant autant que d'une reconstruction, Sonia Molinari instille son talent pour croquer atmosphères et personnages. C'est sans hésiter que l'on s'embarque à la suite de Maiko, héroïne rebelle, fragile et attachante.
Sonia Molinari vit près de Neuchâtel, où elle enseigne le flamenco. Avant ça, elle a entre autres travaillé comme hôtesse de l'air et appris à parler cinq langues, un peu comme son héroïne, Maiko Saez. Ne pas laisser le temps à la nuit est son premier roman, qu'elle a porté et peaufiné pendant six ans. Sonia Molinari dit qu'elle est spectatrice de ses personnages et de leur vie. Elle les observe et les transcrit avec l'intuition puissante d'une conteuse. -
Une jeune fille se travestit en homme pour servir aux côtés d'Ulysse. Le grand héros grec est conquis au point qu'elle entre avec lui dans les entrailles du cheval de Troie. Après la guerre, qui l'a mortifiée, elle débarque toujours avec Ulysse et ses soldats sur l'île du cyclope Polyphème. Après le fameux épisode, elle abandonne le Grec, qui la subjuguait tant, et redevient femme prête à ne plus jamais se sentir piégée comme elle l'a été auprès d'Ulysse. Alors elle accomplit, d'abord avec hésitation et profonds scrupules, puis avec détermination, la requête de la belle Shilo qui lui demande de crever l'oeil des trois derniers cyclopes mâles de l'île. Alors Shilo lui fera connaître l'amour.
Voici un texte pacifiste à la grâce austère, écrit par un homme à la gloire des femmes.
Sébastien Ménestrier est né en 1979. Il est pianiste et professeur des écoles. Son premier roman Pendant les combats (Gallimard, 2013) a été finaliste du prix Goncourt du Premier roman et lauréat du festival du premier roman de Chambéry 2014.