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eugenia almeida
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Y a-t-il quelque chose de plus complexe, brutal et incommensurable qu'une ville ? Comment rendre compte d'un endroit qui regroupe le destin des millions d'individus avec des désirs différents ? Comment le vol d'une simple voiture par un petit voyou de quartier peut détruire cet équilibre si précaire construit entre mafieux, policiers et ministres ?
Surprenant par son intensité et la beauté de sa composition, Eugenia Almeida développe un florilège de personnages complexes, attachants et contradictoires pour nous montrer la machine inéluctable d'une société délabrée qu'aucune force de l'ordre ne peut contenir.
Des destins brisés, des voix multiples, une langue emplie de la poésie du réel font de ce très grand roman noir une radiographie des zones les plus sombres de l'Argentine. Une expérience de lecture hors du commun. -
À la sortie d'un bar, une jeune femme menace un inconnu puis retourne son revolver contre elle-même et se suicide, ça ne regarde pas la police.
"Tout au plus un épisode confus. Sans danger pour les tiers."
Mais Guyot, le journaliste, s'obstine. Il veut comprendre. Il consulte des archives. Il lit les cahiers de la victime. Il cherche. Il ne voit pas les signaux d'alarme. Parfois, il vaut mieux laisser tomber. L'importance du passé est surestimée. Si les gens restaient tranquilles, tout irait mieux. Les voix se multiplient. Beaucoup de coups de fil. Entre les mots, du silence. Des menaces avérées. Des crimes. L'atmosphère est opaque, l'air raréfié.
La mécanique de la violence est encore bien huilée ; les anciens maîtres du pouvoir policier des années 80 ont du mal à prendre leur retraite et veulent aussi parler de leurs sentiments.
Dans une prose concise et d'une densité extraordinaire, l'auteur de L'Autobus écrit un roman politique et métaphysique très noir, et montre les remous des âmes perverses et les alliances troubles des pouvoirs institués.
Magnifique et glaçant.