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Presses universitaires de Provence
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Les restes humains : législation, intérêt scientifique et enjeu éthique des ensembles anthropobiologiques
Yann Ardagna, Anne Chaillou, Collectif
- Presses universitaires de Provence
- 12 Janvier 2024
- 9791032004692
Les vestiges anthropobiologiques mis au jour en contexte archéologique ont une place singulière parmi les éléments du patrimoine archéologique. Ils génèrent des questionnements éthiques et scientifiques qui éludent souvent l'intérêt patrimonial. La richesse des réflexions autour des vestiges anthropobiologiques rapportées ici montre la volonté d'appréhender leur aspect archéologique, anthropologique, éthique, juridique voire social dont l'importance est grandissante. Après avoir souligné leur valeur heuristique universelle, le livre s'articule autour de quatre axes. Le premier renseigne la diversité de cette mémoire unique et sensible, relique biologique du passé et support d'une construction sociale via le rituel funéraire. Le deuxième livre des questionnements autour du statut de ces restes au prisme du régime juridique des vestiges humains patrimonialisés. Un troisième concerne la conservation et la valorisation des vestiges anthropobiologiques. Le dernier rend compte des approches réglementaires hors des frontières hexagonales. À la lecture de cet ouvrage, il apparaît que les ensembles ostéo-archéologiques, ne sont plus déconnectés des questionnements sociétaux ni même dissociés d'un souvenir collectif ou d'une forme de mémoire universelle. Ils contribuent à l'histoire commune, depuis l'échelle régionale jusqu'à celle de l'espèce. In fine le livre cherche à définir davantage ce que sera le « vestige anthropobiologique patrimonialisé » de demain.
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La syphilis : itinéraires croisés en Méditerranée et au-delà, XVIe-XXIe siècle
Yann Ardagna, Benoît Pouget, Collectif
- Presses universitaires de Provence
- 12 Janvier 2024
- 9791032004791
Avec près de 1749 cas en 2016 en France, la syphilis fait à nouveau parler d'elle. La situation sanitaire actuelle n'est cependant en rien comparable à celle du milieu du xixe siècle ni même à celle de 1922, lorsque, comme le rapporte Virginie De Luca, « la commission de prophylaxie des maladies vénériennes estim[ait] son coût à 140 000 vies » (mortinatalité, avortements pathologiques, décès d'enfants ou d'adultes) et évaluait à 1 adulte sur 10 la prévalence de la maladie. Pourtant, aujourd'hui comme hier, le défi proposé par le « mal de Naples » à la société et à ses médecins demeure. Par sa nature même la syphilis effraye et fascine. Maladie honteuse contractée dans l'intimité de l'alcôve, elle interpelle notre civilisation notamment sur ses moeurs, sur sa capacité d'innovation médicale et thérapeutique, sur sa capacité à mettre en oeuvre une politique de santé publique ou à assumer une police sanitaire efficiente. Ces interrogations sont anciennes. Venue du fond des âges, plus que toute autre maladie contagieuse peut-être, la syphilis (associée aux autres pathologies vénériennes) incarne les tensions d'un monde qui se connecte à partir du xvie siècle avec une phase d'accélération au xixe siècle. L'idée centrale de ce volume est de proposer une convergence des réflexions entre historiens, anthropologues et médecins en concentrant notre attention sur le « choc » de la rencontre entre le tréponème pâle et les sociétés frappées.