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Éric Tabarly (1931-1998), l'un des plus grands marins français du XXe siècle, influença et forma toute une génération de skippers - il eut à son bord des équipiers nommés Alain Colas, Philippe Poupon, Titouan Lamazou, Marc Pajot, Olivier de Kersauzon...
En 1952, Tabarly s'engage dans la Marine nationale pour financer la restauration du voilier familial Pen Duick (signifiant tête noire, mésange en breton), dont son père Guy a fait l'acquisition en 1938. À partir de 1962, " le Sphinx de Bénodet " se consacre à la régate et à la course au large, remportant nombre de courses, à commencer par l'édition 1964 de la Transat anglaise en solitaire, à bord de
Pen Duick II, construit spécialement pour l'occasion. Suivront quatre autres
Pen Duick, des records et des victoires de prestige, telles la Fastnet, Sydney-Hobart, la Transpacifique...
Dix ans après la disparition en mer de " Pépé ", dans la nuit du 12 au 13 juin 1998, Yann Queffélec célèbre l'homme tout autant que le marin. Celui qui fut son équipier à 13 ans puise dans sa mémoire et fait aussi appel à la mémoire collective, revisitant le mythe et la légende. Plus qu'une biographie, ce récit est aussi une ode à la Bretagne, si chère à Tabarly, à la mer, son élément, et aux marins, ses frères d'arme. -
" Je m'appelle Yann Queffélec et je suis né le 4 septembre 1949, à Paris XVe. Sous X. Père et mère inconnus. Inexact ? En effet. Toujours cette fichue tendance à broder, à romancer... Je m'appelle Yann Queffélec. J'ai appris à mentir très jeune, encouragé par mon père, homme droit qui plaçait le mensonge au rang de vice, le plus noir de tous. Il avait les yeux bleus, d'un bleu vertigineux, comme l'horizon marin. Il me regardait et je n'avais rien dit qu'il me murmurait : menteur !... Étonnez-vous qu'après je sois devenu romancier.
Ces mémoires vont donc retracer la relation houleuse, et souvent tourmentée, que j'ai toujours eue avec mon père, l'homme que j'ai le plus aimé, admiré, craint, et qui voulait me faire plier sous sa loi. Ils vont aussi raconter le déclin familial des Queffélec, des gens contradictoires, aussi modestes que prétentieux, aussi discrets qu'arrogants, timides, mais ne doutant pas d'appartenir à une catégorie supérieure. "
Le premier tome de ce récit autobiographique couvre les deux premières décennies de l'auteur, s'achevant sur la mort de sa mère, en 1969. -
Le 15 janvier 2004, en début d'après-midi, par beau temps, le puissant chalutier Bugaled Breizh (" enfants de la Bretagne ") périt corps et biens au sud du cap Lizard, comme effacé par la succion d'un maelstrm ou quelque " force exogène ", dira la justice, en 57 secondes exactement...Cinq hommes à bord : Yves, Pascal, Georges, Eric, Patrick. " Je chavire " sont les derniers mots du capitaine à la VHF, puis on entend la mer s'engouffrer. Accident naturel, aléa marin, dit la justice en 2009.Accident nullement naturel, disent les proches, constitués en parties civiles. Le jour même du drame, au sud du cap Lizard, l'Otan entraînait ses meilleurs sous-marins à la guerre nucléaire en eau peu profonde. Ils étaient anglais, allemands, hollandais, espagnols, français et se pourchassaient dans la zone où le Bugaled tirait son chalut.Fausses pistes, destruction de preuves (le canot de sauvetage de la Royal Navy), rétractations... Ce livre retentissant étaie l'intime conviction que le Bugaled Breizh n'est pas descendu mystérieusement sous la mer, et que cinq marins ont été noyés sous un mensonge d'État.