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Wayne Arthurson
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« Vous voulez voir le corps ? »
Quand l'inspecteur Whitford fait cette proposition à Leo Desroches, le journaliste hésite. Pourquoi diable ce policier d'Edmonton l'amènerait-il sous la tente érigée par les techniciens en scène de crime au beau milieu de ce champ agricole ? Mais quand il pose les yeux sur le corps frêle, Leo comprend : il s'agit d'une jeune Autochtone.
À l'époque, fort d'un tel scoop, Leo aurait fait un détour par le casino avant de filer au journal. Mais comme il a déjà tout perdu - famille, boulot, maison, estime de soi... - et que Larry Maurizo, qui connaît son triste passé, vient tout juste de l'embaucher, Leo résiste à ses anciens démons.
Bien entendu, Larry est enchanté par la primeur et, quand Leo lui apprend que Grace - la police a entretemps identifié le corps - serait la plus récente d'une série de disparitions de femmes amérindiennes, le rédacteur en chef lui demande d'assurer le suivi de l'histoire, mais désormais à titre de « reporter aux affaires autochtones » du Edmonton Journal. Après tout, Leo n'est-il pas, malgré la pâleur de sa peau et ses cheveux roux, à moitié d'origine crie ?
Acceptant sans enthousiasme sa « promotion », Leo entend néanmoins mener à bien sa mission. Or, pour cela, il devra renouer avec ses racines... et assumer son passé.
Pour le meilleur et pour le pire ! -
Contre toute attente, Leo Desroches est de retour dans les rues d'Edmonton que le froid glacial a vidées. Entre deux visites au casino, il aimerait bien discuter avec Marvin, un ancien ami sans-abri. Mais le jeune Autochtone est introuvable, personne ne l'a vu depuis une semaine. Inquiet, Leo signale donc sa disparition à la police. Or, plutôt que de lancer un avis de recherche, un policier le somme de le suivre jusqu'à la morgue... pour lui montrer un cadavre calciné.
Catastrophé, Leo doit admettre à contrecoeur que l'horrible dépouille est bien celle de son ami. Mais quand le policier lui dit que Marvin était de toute évidence un membre du Redd Alert, le gang criminel autochtone le plus dangereux du Canada, et qu'il a été victime d'une purge interne, Leo n'y croit pas un instant - pas Marvin, un gars toujours prêt à aider son prochain !
Comprenant que les forces de l'ordre ont déjà littéralement classé l'affaire, Leo se lance dans une enquête qu'il sait extrêmement dangereuse car, pour sauver l'honneur de Marvin, il se croit capable d'aller cueillir la vérité de la bouche même des chefs du Redd Alert. -
Tout juste acquitté de l'accusation de meurtre qui pesait sur lui, Leo Desroches a certes retrouvé son poste au journal, mais il n'en demeure pas moins prisonnier des démons qui l'habitent. Décidément, l'été sera chaud à Edmonton, avec cette vague de morts suspectes qui sévit et tous les moustiques qui envahissent la ville.
Or, quand Leo capte sur vidéo la négligence des sous-traitants chargés de transporter le corps d'une victime de surdose, il sait que la chance vient enfin de frapper à sa porte. De fait, il est le seul journaliste à avoir remarqué le petit sachet tombé de la housse mortuaire que les brancardiers maladroits ont quasi échappée.
Ce petit sachet, Leo l'a ramassé en douce, mais il a été déçu par son contenu : de vulgaires cailloux. Néanmoins, il décide de s'intéresser à Trevor Duplessis, le cadavre malmené, et c'est ainsi qu'il apprend que l'homme oeuvrait comme technicien de forage dans les mines de diamants du Nord canadien. Encore mieux : Duplessis avait récemment confié à des proches être mêlé à une sale affaire...
Sur la brèche, Leo remonte avec acharnement la piste, car il ne croit plus du tout à la thèse d'une mort par surdose ! -
Lethbridge, Alberta - décembre 1944
Six mois après avoir élucidé l'assassinat du capitaine Mueller, le sergent Neumann, chef de la sécurité civile du Camp 133, est de nouveau aux prises avec la mort d'un détenu. Cette fois, c'est le « chef » Splichal qu'on a tué dans le mess 3 d'un coup de couteau dans le dos.
Bien que toute mort d'homme soit déplorable, Neumann n'est pas surpris outre mesure par celle du capitaine cuisinier, qu'il soupçonnait depuis quelques mois de détournement de marchandises. Mais dès qu'il commence son enquête en privilégiant cette piste, des geôliers canadiens lui mettent des bâtons dans les roues, puis des officiers SS de haut rang font à leur tour obstruction à son travail, ce qui amène le sergent à croire que Splichal était peut-être le maillon faible de quelque chose de plus important qu'un simple trafic de marchandises.
De fait, si on cherche à lui nuire de part et d'autres des barbelés qui entourent le Camp 133, n'est-ce pas l'indice d'un complot impliquant des Allemands avec des Canadiens ? Or, pour le sergent Neumann, héros de guerre décoré, cette satanée Seconde Guerre mondiale n'étant toujours pas terminée, c'est un déshonneur pour tout soldat Allemand de pactiser avec « l'ennemi ». Qu'il soit SS ou pas ! -
Lethbridge, Alberta - juin 1944
Dans les camps de prisonniers de guerre des Prairies, ce sont les détenus eux-mêmes qui, sous la surveillance des gardes canadiens, gèrent les lieux dans le respect de la hiérarchie allemande. C'est ainsi que le sergent Neumann, chef de la Sécurité civile, est chargé d'éclaircir le meurtre - malhabilement camouflé en suicide - du capitaine Mueller qu'on a retrouvé pendu.
Accompagné de son adjoint, le caporal Aachen, Neumann constate rapidement que la mort de Mueller attriste bien peu de ses compatriotes, car le capitaine était un fieffé communiste qui, en dispensant des cours de mathématiques aux jeunes soldats, en profitait pour remettre en question les stratégies militaires du Führer.
Or, si le sergent croit avoir trouvé le mobile du crime, du diable s'il sait où débusquer le meurtrier. Dans le groupe des SS, dont il reconnaît les méthodes ? Dans celui de la Légion étrangère, dont un des gars a été surpris à espionner la scène de crime ? Ou peut-être devrait-il s'intéresser plutôt à la rivalité qui s'envenime entre la Wehrmacht et les sous-mariniers de la Kriegsmarine ?
Mais quand le caporal Aachen est sauvagement attaqué par des hommes masqués, Neumann comprend que son enquête dérange... et donc qu'il tient enfin sa première piste sérieuse !