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Patrick Rambaud
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Au début des années 1830, Balzac travaille à un ouvrage : les Scènes de la vie militaire, scènes parmi lesquelles il place un récit, La Bataille. En décembre 1834, il en parle encore avec assurance. Il promet un tableau de Paris au commencement du XVème siècle, une histoire du temps de Louis XIII, et, toujours, cette fameuse Bataille dont il précise l'époque, en y ajoutant Vue de l'Empire, 1809. Quelle bataille ? Wagram ? Marengo ? Arcole ? Non, Essling. En 1833, il écrit à Madame Hanska : "Là, j'entreprends de vous initier à toutes les horreurs, à toutes les beautés d'un champ de bataille ; ma bataille, c'est Essling. Essling avec toutes ses conséquences. Il faut que, dans son fauteuil, un homme froid voie la campagne, les accidents de terrain, les masses d'hommes, les événement stratégiques, le Danube, les ponts, admire les détails et l'ensemble de cette lutte, entende l'artillerie, s'intéresse à ces mouvements d'échiquier, voie tout, sente, dans chaque articulation de ce grand corps, Napoléon, que je ne montrerai pas, ou que je laisserai voir le soir traversant dans une barque le Danube. Pas une tête de femme, des canons, des chevaux, deux armées, des uniformes ; à la première page, le canon gronde, il se tait à la dernière". Bousculé par mille personnages, mille sujets, Balzac ne nous donnera jamais sa Bataille. La voici, racontée avec talent par Patrick Rambaud. Il nous conte ces deux journées féroces et folles, qui laissent quarante mille morts dans les blés... Quel aventure ! Une fois le Danube franchi, un matin de mai, vous chevaucherez avec Lannes, Bessières et Masséna ; vous sentirez la chaleur des incendies, vous connaîtrez Lejeune et les états-majors... Un roman audacieux, dans la tourmente.
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Les cinq plaies du royaume ; deuxième chronique du règne d'Emmanuel Ier
Patrick Rambaud
- Grasset
- Littérature Française
- 7 Octobre 2020
- 9782246820574
C'était l'année de toutes les promesses. C'était il y a trois ans : il y a un siècle. Avec Emmanuel le magnifique, le changement c'était pour toujours. Réformes profondes, transformations nouvelles et guerres de position. A coup de grands discours, dits d'une voix jésuite, Emmanuel en imposait.
Mais l'histoire a ses raisons et ses soubresauts. Ce n'est pas facile de triompher longtemps, même après avoir chassé François le petit et Nicolas le flambard. Dans cette nouvelle chronique, moqueuse, tragique, hilarante, Patrick Rambaud nous offre un règne malmené. Cette France est décidément ingouvernable ! Du cow-boy de la Contrescarpe, un certain Benalla, à la vacance de Monsieur Hulot, idéaliste et foutraque ; du madré duc de Lyon, le sieur Collomb, autrefois enamouré, qui prend la poudre d'escampette, au gilet jaune anonyme qui veut s'emparer de Paris : c'est l'effondrement.
Les rues de le Capitale ne désemplissent pas, ouvriers, infirmières, médecins, retraités, une colère à pied qui gronde et menace... Sans parler même de Donald le dingue, du perfide Johnson, et des nouvelles routes de la soie...
Chaque président espère sa chronique puis la redoute : c'est le prix douloureux de la gloire. Et dans les temps nouveaux, le deuxième épisode est déjà une deuxième saison... -
Quand Dieu apprenait le dessin
Patrick Rambaud
- Grasset
- Littérature Française
- 10 Janvier 2018
- 9782246814870
Au début du ixe siècle, « nous étions à l'âge des ténèbres. Le palais des doges n'avait pas encore remplacé la lourde forteresse où s'enfermaient les ducs. Les Vénitiens étaient ce peuple de marchands réfugiés dans les lagunes, pour se protéger des barbares. Ils ne voulaient pas affronter des ennemis mais cherchaient des clients : aux uns, ils vendaient des esclaves, aux autres du poivre ou de la soie. Leur force, c'étaient les bateaux - dans une Europe encore aux mains des évêques et des Papes. »
Venise la récalcitrante excite les convoitises et s'exaspère du pouvoir de Rome. Le 31 janvier 828, le doge de Rialto envoie deux tribuns en mission à Alexandrie pour ramener par tous les moyens la dépouille momifiée de saint Marc... Sous la protection d'un évangéliste de cette renommée, Venise pourra traiter d'égale à égale avec Rome et fonder ainsi une république de mille ans... Le roman d'une époque méconnue, racontée avec brio et ironie par Patrick Rambaud. -
Emmanuel le Magnifique ; chronique d'un règne
Patrick Rambaud
- Grasset
- Littérature Française
- 9 Janvier 2019
- 9782246815402
Un soleil nouveau s'est levé sur la France. Est-ce Austerlitz ? Ou bien le sacre ? Au printemps de l'an de grâce 2017, Emmanuel le Magnifique est entré dans l'histoire, costume de banquier et sceptre à la main : jeune prince à la voix grêle, aux régiments start-up, annonçant un monde rénové. Fini, les rois fainéants ! Adieu, les rois chevelus ! Aux oubliettes, François le Petit, gaffeur, trempé, roi de la parlotte à l'embonpoint d'employé modèle. Aux barbaresques, Nicolas le Flambard, et son cortège d'embrouilles à talonnettes !
Après le dernier règne socialiste, voici la nouvelle saison du Royaume made in France : inattendue, pleine d'espoirs, impérieuse. Make France great again ! Dans le temps nouveau, Arcole est sur le câble, et les ennemis se nomment Plenel et Bourdin, non Mélenchon et Olivier Faure...
Entre House of cards et Game of thrones, voici la chronique facétieuse, attendue, hilarante, d'un règne si neuf qu'il ressemble au précédent. Petit guépard deviendra peluche ?
Chaque président espère sa chronique par notre grognard de la littérature : Voici le président servi ! -
« Je vous emmène en septembre 1812. Epuisées par des combats et par la faim, les armées de Napoléon arrivent devant les minarets de Moscou. La ville est démesurée, mais où sont les habitants ? La ville est riche, mais où sont les vivres ? Les greniers sont vides, les Russes ont décampé. A peine rencontre-t-on des marchands étrangers, et des comédiens français cachés dans les caves du Kremlin. Soudain, le feu. Le quartier chinois s'embrase, l'incendie gagne vite les maisons de sapin. Les pompes à incendie ont disparu. C'est un piège. Moscou va flamber pendant plusieurs jours. Quand la pluie apaise le feu, l'Empereur décide de s'installer dans les ruines, il croit que le Tsar va négocier une paix, mais non, ses troupes refluent un mois plus tard, grossies par des milliers de civils. Commence alors la fameuse retraite vers la Bérésina. La neige tombe. Les Cosaques harcèlent les égarés. Le froid devient épouvantable. Les fugitifs dépècent leurs chevaux, ils s'entre-tuent pour une pomme de terre gelée, se grignotent les poignets. Trois cent trente mille d'entre eux vont périr dans les steppes.
J'ai voulu raconter comment des femmes et des hommes ont supporté cette aventure extrême, civils et militaires mêlés. Ils étaient courageux ou lâches selon les moments, parfois profiteurs, voleurs, amoureux, rusés, endurcis ou faibles. Au-dessus d'eux, Napoléon planait. Il rêvait à l'Europe, à sa monnaie unique, à sa dynastie. Il ne voyait plus la réalité. »P. R.
Patrick Rambaud a écrit une trentaine de livres. Il neigeait constitue le deuxième volet d'une trilogie impériale commencée avec La Bataille, Grand Prix du roman de l'Académie française phis Prix Goncourt, en 1997. -
« C'était il y a vingt-cinq siècles dans le royaume de Song, entre le Fleuve Jaune et la rivière Houaï : Tchouang naquit les yeux ouverts et sans un cri. Il était froissé, édenté, chauve, puisque les nouveau-nés ressemblent aux vieillards : les hommes entrent en scène aussi démunis qu'ils en sortent... »
Bienvenu dans la Chine du Vème siècle avant Jésus-Christ. Un monde poétique et violent, où « tombe » soudain cet enfant, fils du Surintendant des présents et cadeaux. Dans ce royaume gigantesque, l'or est partout, la faim aussi, les princes et les rois ont des esclaves, des éléphants, des nains, ils écoutent des poèmes, font commerce de femmes et d'épices, lisent Confucius....
Avec son immense talent, Patrick Rambaud nous conte la vie de cet enfant, curieux, libre, attentif à la vie, aux métiers, à la pratique du monde ; bientôt inventif et sage ; au plus près du peuple. C'est ainsi qu'il deviendra le plus grand philosophe chinois, Tchouang Tseu, donnant son nom à son livre légendaire, suite magnifique d'histoires vivantes, où l'on croise des bouchers, des seigneurs, des tortues, des faux sages...
C'est un destin inouï que nous raconte le grand romancier de La Bataille - à mi-chemin de la fable et de la philosophie. On rit, on apprend, on découvre, on s'étonne, dans ce monde dont le vrai prince est un philosophe... -
« La promenade des planches où il faisait bon déambuler était sous l'eau. Çà et là flottaient comme des débris les bouées d'enfants ou les vêtements de baigneurs surpris qui n'avaient pas eu le temps de se rhabiller, ainsi que quelques flacons de shampoing en matière plastique. »
Une étrange marée envahit les côtes de Trouville. Les touristes ont déserté les plages. L'eau commence à fissurer les murs et s'immisce dans les caves des villas à colombages et aux murs crème. L'orage gronde. La statue de Flaubert flotte déjà sur l'esplanade du casino. A l'horizon, une vague. Va-t-elle tout emporter ?
Face au déluge, Allison, Victor et Martin, la vingtaine, en vacances chez les grands-parents de ce dernier, ne renoncent pas à leurs envies. Les pieds dans l'eau, vêtements trempés, ils dévorent leur plateau de fruits de mer. Mais l'un d'eux est englouti par le flot. Qui sera le prochain ?
Dans ce récit catastrophiste et fantasque, l'auteur magnifique de La Bataille nous livre une fable climatique autour du dérèglement météorologique. Montée des eaux prémonitoire ou cauchemar passager ?
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« Après La Bataille, après Il neigeait, voici le troisième volet de ma fin d'Empire. Cette fois, je vous emmène en 1814. L'Europe envahit la France pour abattre Napoléon. Paris est assiégée, ses habitants voient apparaître des Cosaques entre les moulins de Montmartre. Nous suivons Octave, un agent impérial qui infiltre les milieux royalistes : réunis dans un Comité, des conjurés préparent en effet le retour des Bourbons. La capitale est bientôt investie, les armées étrangères défilent sur les Grands boulevards, et Octave se retrouve dans une situation trouble : les royalistes l'envoient espionner Napoléon, reclus à Fontainebleau, quand à Paris il espionnait les royalistes pour Napoléon. Il restera cependant fidèle à l'Empire, profitant de son rôle pour intoxiquer le nouveau gouvernement de Louis XVIII. Après bien des péripéties, ce témoin privilégié va assister à l'abandon des maréchaux, à la tentative de suicide de l'Empereur, à son abdication forcée, et il le suivra en exil à l'Ile d'Elbe, un rocher au large de la Toscane.
Comment un homme qui a gouverné un continent peut-il supporter de régenter une sous-préfecture ? Il est entouré d'agents secrets et d'assassins, on vient le visiter de toute l'Europe comme un animal de zoo, il a peur, il joue, il déprime, il rêve, se maquille en arlequin pour un bal masqué que donne sa soeur Pauline, organise une Cour de pacotille. Pour la première fois, la seule de son aventure, l'Empereur devient humain. Cet épisode de l'île d'Elbe nous permet de le voir de près.
En France, le soir dans les casernes, ses anciens soldats souhaitent son retour. Ils trinquent à l'Absent. »
P.R. -
Chronique d'une fin de règne
Patrick Rambaud
- Grasset
- Littérature Française
- 1 Mars 2017
- 9782246812579
« Le Prince s'aperçut que le pouvoir était une maladie mortelle. La flèche du comte Macron était empoisonnée et il sentit ses os se refroidir. Dans son bureau, François l'Hésitant songeait à son destin. Puis il rédigea le discours qu'il devait prononcer aux fenestrons le soir même. Pour dire quoi ? »
Rien ne va plus au royaume de France : le duc d'Évry bouillonne, Nicolas le Flambard ne s'est jamais résolu à la perte du Trône, le duc de Cherbourg recherche un dangereux Abdelkader Youssouf Cruchon, mademoiselle de Montretout se cache et ne montre plus ses dents... 2016, année difficile.
Entre House of Cards et Game of Thrones, il nous reste la chronique facétieuse, hilarante, terrible, d'un règne qu'on espère vite oublier. C'est compter sans le talent de Patrick Rambaud. Rire ? Oui, mais de tout, Majesté ! -
Chronique du règne de Nicolas Ier
Patrick Rambaud
- Grasset
- Littérature Française
- 23 Janvier 2008
- 9782246735793
« Même parvenu, Notre Précieux Souverain ne trouva point la paix en lui-même, tant il restait secoué en continu par des nervosités. Qui l'a vu fixe et arrêté ? Il ne bougeait que par ressorts. Si vous le retardiez dans sa course, vous démontiez la machine. Il marchait des épaules avec une façon personnelle de se dévisser le cou, remuant par courtes saccades comme s'il était engoncé dans un costume que lui taillait pourtant à sa mesure un artiste italien de renom. (...) Quand il parlait en public, plusieurs fois dans une même journée, il se rengorgeait ainsi qu'un pigeon et se livrait à de curieuses contorsions pour animer ses dires... » P.R. Amusé, atterré, ébloui, agacé par la passion, l'amour et l'attention que suscite notre nouveau président - notre nouvel empereur, devrait-on dire -, Patrick Rambaud s'est lancé dans une chronique un peu particulière : conter, au jour le jour, l'éclosion de ce nouveau monarque, se fondant sur des faits vrais, mais dans l'esprit, avec la drôlerie et la cruauté de Saint-Simon... Dans cette chronique irrévérencieuse, on croise ainsi un souverain trépidant, une impératrice pincée qui règne sur son empereur, un dauphin de dix ans, des ministres empoudrés et fébriles, un duc de Bordeaux tragique, des barons à genoux... Rien n'échappe à la plume de notre chroniqueur, ni le short, ni le renouveau de la lampe Empire, ni les flagorneries des princes, ni les courbettes des petits marquis... ni, enfin, la folie amoureuse d'autres chroniqueurs et portraitistes un peu moins agacés&hellip.
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Quatrième chronique du règne de Nicolas 1er
Patrick Rambaud
- Grasset
- Littérature Française
- 5 Janvier 2011
- 9782246784081
"L'année qui court de l'été 2009 à l'été 2010 consacre la dégringolade de Nicolas Ier dans l'opinion. Les événements ne se succèdent plus pour s'effacer, mais ils se chevauchent et restent en mémoire. De la cruelle estocade portée au duc de Villepin, en passant par les déboires du Prince Jean à l'EPAD, ce ne sont que mensonges, rumeurs, coups de force et raclée électorale, jusqu'au feu d'artifice de l'affaire Woerth-Bettencourt que seules les vacances interrompent."P. R.
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Ce roman raconte l'ascension d'un homme. Général en disgrâce, à vingt-cinq ans, il monte de Marseille à Paris au printemps de 1795. Il n'est rien et il veut tout. Comment va-t-il se débrouiller, dans ce pays livré au chaos après la chute de Robespierre ? C'est le temps de Barras, de Madame Tallien, des muscadins qui font la loi dans les rues avec leurs gourdins plombés. Les ouvriers de faubourgs meurent de faim et se soulèvent, mais les Parisiens dansent, il y a des bals aux carrefours, dans les salons, dans les églises et même dans les cimetières. Les femmes portent des toges transparentes, les salles de jeux et les restaurants (qu'on vient d'inventer) se multiplient autour du Palais-Royal. Les plus habiles s'enrichissent.
A force d'intrigues, notre général va réussir. En une saison il écrase une émeute royaliste au canon sur les marches de l'église Saint-Roch, épouse la vicomtesse de Beauharnais et se retrouve à la tête de l'armée d'Italie. Sur la route de Nice où il part rejoindre ses troupes pour les lancer en Lombardie dans une guerre de pillage, il francise son nom italien. Désormais il va s'appeler Bonaparte....
Ce titre n'est pas tiré au hasard d'un conte de Perrault, mais des Mémoires de la duchesse d'Abrantès. Celle-ci, Laure Permon, était la fille d'une amie d'enfance de Laetitia Bonaparte. Petite fille, quand elle a vu pour la première fois le jeune Napoléon en uniforme, avec ses jambes maigres dans de trop grandes bottes, elle a éclaté de rire en s'écriant : « Le Chat botté ! » Le surnom est resté. -
François le Petit ; chronique d'un règne
Patrick Rambaud
- Grasset
- Littérature Française
- 6 Janvier 2016
- 9782246860198
« Moi, Président, je demanderai à Patrick Rambaud de ne pas m'écrire de chronique du règne de François Ier... »
C'était impossible en effet : François Ier était pris, tout comme le méconnu François II, l'impossible François III. Et François IV fut roi de Modène.
Patrick Rambaud s'est donc choisi un roi de haut calibre : François le Petit.
Nicolas Sarkozy était romanesque à souhait, contourné, faux, kärcherisé, entretenant une cour volatile et dorée.
Avec sa montre en plastique et ses costumes bleu trempés, François le Petit est théâtral : en son palais de confetti, avec son casque à visière, au côté de ses femmes...
Pour sauver la France et de l'ennui et du médiocre, votez Patrick Rambaud ! -
La grammaire en s'amusant
Patrick Rambaud
- Grasset
- Littérature Française
- 3 Octobre 2007
- 9782246671497
« Ce projet a une histoire. Tout a commencé à Rennes en novembre 1997, devant un amphithéâtre bondé : venus de toute la France, des élèves de cinquante lycées avaient désigné le Goncourt des lycéens. Sur la scène on avait planté deux Goncourt officiels, Erik Orsenna et moi, pour débattre sur la grammaire et son enseignement. Pourquoi les manuels scolaires dégoûtaient les jeunes ? Pourquoi cette langue affectée, pourquoi tant de préciosité et de graphiques idiots pour énoncer des principes simples ? On avait l'impression que les nouveaux grammairiens cherchaient à se valoriser au détriment des élèves, de leurs parents et de leurs maîtres consternés. Ce jour-là, donc, deux écrivains qui vivaient et travaillaient avec les mots ont lancé aux lycéens rassemblées : « Nous allons vous écrire une grammaire lisible ! C'est juré. » Erik et moi sommes ensuite retournés à nos travaux, nous croisant de loin en loin. Il a tenu parole le premier, et traité le sujet sous forme de contes. Je lambinais. Dans mes déplacements de Perpignan à Lille, Dreux, Amiens, Besançon, j'ai bavardé avec des lectrices et des lecteurs, des profs de français, des lycéens, des parents. Ils me poussaient : - Vous vous y mettez quand ? - Revenez nous voir avec votre grammaire ! Je devais tenir à mon tour la promesse de Rennes. Nous pouvons déchiffrer, gribouiller, ânonner, nous suffire d'un langage pénible et hésitant, mais dans la vie moderne, même pour se promener sur Internet, mieux vaut lire, écrire et parler clair. La grammaire n'est qu'un mode d'emploi qui évolue avec l'usage et le temps. Ce n'est pas une punition mais une nécessité, un droit, une chance et un jeu. » P.R.
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Tombeau de Nicolas Ier et avènement de François IV
Patrick Rambaud
- Grasset
- Littérature Française
- 9 Janvier 2013
- 9782246804000
"Que cent mille grâces vous soient rendus, Sire, pour avoir suivi le conseil que j'osai vous prodiguer à l'issue de ma dernière chronique : vous avez finalement dégagé. J'avoue, je n'avais pas le courage d'en reprendre pour cinq ans, tant ce travail de soutier épuise le style et le moral. La fin joyeuse de votre règne électrique, ô Désopilante Majesté, me permet d'entamer avec sérénité cet ultime volume de vos prousesse, lequel va relater par le menu l'affreuseté de votre dernière année sur le trône, matamoresque et dangereuse."Dans ce dernier volume de la Chronique du règne de Nicolas ier, Patrick Rambaud fait ses adieux irrévérencieux au Prince sortant, non sans observer les premiers pas, bien normaux et chahutés, de François IV et de la Marquise de Pompatweet...
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Vous n'aimez pas votre époque ? Ce n'est pas une raison pour glorifier le passé. Imaginez que vous vous retrouviez soudain transporté au début de ces années cinquante dont vous pensiez avoir la nostalgie : vous seriez plus désorienté que sur la planète Mars. Voilà ce qui arrive au héros de notre histoire. Un jour, en parcourant le quotidien qu'il vient d'acheter, il tombe avec surprise sur des informations de 1953. Il croit à une plaisanterie ou à un numéro spécial, mais non, car d'autres hallucinations vont le plonger en 1953, à Paris, dans ce quartier des Halles qu'il habitait à la fin du XXème siècle.
De plus en plus précises, de plus en plus longues, ces hallucinations finissent par le jeter dans son propre passé, qu'il reconnaît mal : il avait sept ans en 1953. Ainsi largué dans le Paris de son enfance, il se sent étranger. D'abord incrédule, il se résout à accepter ce sort improbable. Comme à l'époque on trouvait du travail, il devient plongeur dans un restaurant de la rue Montorgueil, puis garçon de salle, et il s'aperçoit vite de sa supériorité : il connaît par avance les événements... Au début, il en joue avec un habitué du restaurant, journaliste en vogue, très intéressé par ses prédictions, mais il va se rendre compte que son savoir ne lui sert à rien. Il se prend pour l'idiot du village, cet oracle un peu foutraque qu'on consulte mais dont on se moque, même s'il a raison.
Jusqu'au jour où, dans la rue, il se croise lui-même lorsqu'il a sept ans. A partir de là, tout va basculer... -
Patrick Rambaud est journaliste, scénariste, essayiste, pasticheur, romancier. Il a écrit plus d'une trentaine de livre, parmi lesquels La Bataille, Grand prix du roman de l'Académie française et Prix Goncourt en 1997, et Il neigeait (Grasset, 2000).
« Ce livre est un roman de moeurs et d'aventures.
Il raconte l'histoire vraie d'une lignée de rats d'égouts parisiens. Pour l'écrire, j'ai interrogé des experts, j'ai recueilli des témoignages, j'ai lu des livres, des articles et des dépêches d'agence. J'ai même rencontré quelques rats près de l'église Sainte-Eustache, à l'époque du chantier géant des Halles.
Passée la répulsion ordinaire aux Occidentaux, j'ai d'abord cru que l'existence courte et rude de ces animaux ressemblait à celle de nos grands ancêtres, des costauds un peu cannibales qui vivaient dans la peur et risquaient la mort pour un steak de mammouth. Regardant mieux, je me suis demandé combien d'entre nous vivaient autrement que des rats.
L'homme et le rat sont les seuls animaux qui dévorent leurs semblables. »
Patrick Rambaud -
« Mururoa, mon amour, aussi définitif que bref, est dû à la plume experte de l'écrivain Patrick Rambaud, maître ès parodies, pasticheur impénitent. Tout y est, plus vrai que nature. Le vide, les personnages, le style, les thèmes...C'est du Duras, l'humour en plus. » Jean-Claude Perrier
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Troisième chronique du règne de Nicolas Ier
Patrick Rambaud
- Grasset
- Littérature Française
- 6 Janvier 2010
- 9782246766896
Dans sa précédente chronique, Patrick Rambaud nous présentait un Souverain Précieux et modeste, adouci, cravaté, libéré des mauvais courtisans et des conseillers bling-bling. Nicolas Ier, aux mains de de l'habile première dame, s'était converti à la tempérance, à la sagesse, à l'équanimité. Le grand homme perçait sur la talonnette. L'automne se présentait bien, sur un matelas de feuilles de chêne mais... Tout s'effondra. La bourse. La croissance. L'économie. Les ambitions libérales et fiscales. A mi-règne, la crise rhabillait son Souverain. La faute à ces salauds de traders, à ces incapables de banquiers, américains, français, de tous pays, autrefois riches et unis, la faute à tous les autres, à Adam Smith, à la Vicomtesse de La Garde, au baron de Trichet, la faute au Premier Ministre Anonyme. Alors ce fut la fin du programme de 2007 : le bouclier fiscal se fissura, le chômage s'emballa, il n'y eut plus d'heures supplémentaires, mais des usines vides, puis des usines occupées... et Nicolas Ier nous épuisa, une fois encore, en paroles, en chiffres, en faux mensonges et vraies vérités, courant du Cap Nègre à Berlin, de Washington au parc de Versailles, esquivant Villiers-le-Bel et La Courneuve... Patrick Rambaud ne s'en laisse pas compter. La légende dorée, les communications chantournées ne sont pas pour lui. Il a donc choisi de continuer son hilarante chronique, dressant ainsi le véritable tableau du règne...
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Deuxième chronique du règne de Nicolas Ier
Patrick Rambaud
- Grasset
- Littérature Française
- 7 Janvier 2009
- 9782246752394
« C'est parce que nous sommes nombreux à souffrir votre règne, Sire, que j'ai entrepris de le raconter, afin qu'en demeurent les péripéties et, oserais-je le dire, une manière de trace. La plume m'en tremble entre les doigts, mais Votre Compulsive Grandeur doit comprendre que, selon les lois de la nature et celles de la politique, la pluie succède au beau temps. Voici venue pour Votre Omnipotence la saison des orages. » P. R.
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La saignée
Patrick Rambaud
- Belfond (réédition numérique FeniXX)
- Le délire
- 12 Juin 2020
- 9782714490124
La seule question à laquelle j'aimerais répondre, à propos de « La Saignée », serait : « Pourquoi un livre ? ». Parce que la littérature, c'est tout de même le plus court chemin pour parvenir à la trahison de ce que l'on aime, de ce que l'on veut, parfois même de ce que l'on fait. Parce que le lecteur n'a, en réalité, et malgré tout ce qui a pu être dit à ce sujet, aucune part. Parce que, dans un livre, ce qui est le plus vrai, c'est le mode de fabrication, la motivation de telle ou telle phrase - qu'il est si facile de faire mentir - la raison de ces instants qu'on dit privilégiés, qui vous poussent à exécuter ce travail plutôt qu'un autre. Écrire un livre, ce n'est pas très différent de la somme des gestes simples et inachevés que nous accumulons en une journée. Une journée aussi terne que les autres. Avec, tout au bout, toujours les mêmes interrogations, prétentieuses à force d'avoir été formulées. L'auréole infligée - de moins en moins, heureusement - à qui écrit un livre, il n'y a rien de plus vain.
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Ubu président
Patrick Rambaud
- FeniXX réédition numérique (François Bourin)
- 24 Septembre 2021
- 9782307224020
Bravache, brutal, borgne et borné, il possède la forte gueule des conquérants de la politique. Il a, de l'Ordre, la vision courte des grands singes et, de l'Histoire, une imagerie d'école primaire. Sa morale est raide comme une trique, et il déguise en noble cause son appétit d'argent et de pouvoir. Vous l'avez reconnu, il est à nouveau parmi nous : c'est le père Ubu.
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Le dernier voyage de San Marco
Patrick Rambaud
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- Axes
- 14 Mai 2016
- 9782402158305
Au début du IXe siècle, un peuple pacifique vivait dans les lagunes entre les Alpes et l'Adriatique à la façon des oiseaux de mer. Déjà la Venise des origines n'avait pas d'ennemis, seulement des clients. Aux uns elle vendait des esclaves, aux autres du poivre et des soieries. À l'époque, l'Europe était aux mains des évêques et des papes, qui avaient su profiter des invasions barbares pour supplanter partout le pouvoir des empereurs romains et tenter d'exercer leur tutelle sur cette Venise dont l'indépendance et la richesse excitaient les convoitises. Le 31 janvier 828, le doge de Rialto envoie deux tribuns en mission à Alexandrie, pour ramener par tous les moyens la dépouille momifiée de Saint-Marc. Sous la protection d'un évangéliste de cette renommée, Venise pourra alors traiter d'égale à égale avec Rome (qui elle ne détient que les restes d'un apôtre) et fonder ainsi une république de mille ans.
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Cinquième chronique du règne de Nicolas Ier
Patrick Rambaud
- Grasset
- Littérature Française
- 4 Janvier 2012
- 9782246794721
L'année qui court du merveilleux texte de Grenoble jusqu'à la chute fracassante de l'Archiduc de Washington marque-t-elle un règne nouveau ?
La précédente chronique nous laissait sur le feu d'artifice de l'affaire Woerth-Bettencourt. Que de passions ! Que d'influence ! Mais l'ancien perce sous le nouveau, et les mallettes de billets circulent toujours, sans étouffer la crise économique.
Face aux menaces, le Prince de l'Elysée est serein. Il fait la leçon au marquis de Matignon, un cours de macro-économie à la pauvre Angela, et emprunte quelques drônes à son ami Obama. Moraliste ici, conseiller occulte là, taiseux et sincère, le Monarque nouveau genre décide même de libérer la Libye. Bref, préparer l'avenir partout sauf ici, car le chômage guette, et les juges travaillent : l'enfant de 2012 fera-t-il oublier les jacqueries ?
Les années passent, Patrick Rambaud reste, ainsi que son monarque préféré. La légende officielle, les tableaux dorés, les communications princières ne sont pas pour lui. Il poursuit sa cruelle et désopilante chronique, dressant ainsi le véritable tableau du règne... Et de sa fin.