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Louis Calaferte
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En 1963, Louis Calaferte publie Septentrion. Aussitôt interdit, ce livre est réédité en 1984. Pour celui qui l'aborde, sa fulgurance est intacte.
La mécanique des femmes, qu'il nous donne aujourd'hui, est comme la quintessence de Septentrion.
Il y est question, comme le dit précisément le titre, des manifestations sexuelles et érotiques spécifiquement féminines.
Aucun écrivain n'aura jamais comme dans ce texte parlé de 'l'impudeur' et de 'l'obscénité' des femmes, avec une telle précision, un tel détachement, avec autant d'intense crudité.
De cela, comme de Dieu et de la mort, Louis Calaferte ne cesse de nous entretenir. Il le fait d'un point de vue souverain, celui de l'écrivain maître absolu de son style. -
"Ils parlent. Ils tapent sur la table. Ils reniflent. Ils se grattent dans les poils. Ils se grattent la tête. Ils se renversent sur leurs chaises. Ils mettent leurs pouces dans leurs bretelles. Ils font semblant, mais ils ne sont pas bien. Ils griffent de l'ongle le bois de la table. Ils parlent. Ils se comprennent. Et pourtant, c'est quoi 14, c'est quoi l'Armistice, c'est quoi Daladier, c'est quoi les Boches, c'est quoi Hitler, c'est quoi la politique, c'est quoi le Taureau du Vaucluse, c'est quoi Chamberlain, c'est quoi le pape, c'est quoi la guerre ?
- C'est quoi, la guerre ?
- Occupe-toi de ta soupe. Mange."
Pendant l'Occupation, Louis Calaferte a onze ans. Il raconte la guerre telle que la vit un enfant, au jour le jour. Lorsque l'on sort à peine de l'enfance, comment comprendre ce que sont l'exode, la Gestapo, les trahisons, la déportation, les arrestations, le marché noir ? Peut-être faut-il simplement écrire les choses comme elles viennent sans laisser passer aucun détail.
Sans temps mort, dans une langue incisive, Calaferte a écrit un récit de guerre dont on ne ressort pas indemne. -
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Je ne lâcherai pas. Je m'incrusterai dans la Vie. Je déploierai toute ma volonté. Je n'ai pas fini d'etre.'
'Se souvenir que : ce qui vit a vécu et vivra. Nous sommes nos morts comme nos morts sont nous. Nous sommes Dieu comme Dieu est nous. Nous sommes Vie comme la Vie est nous.'
'Parlons de Dieu! Parlons de Dieu! Que toute cette pourriture du monde de l'argent et de l'inculture qui nous étouffe parte en poussicre autour de nous. Parlons de Dieu!'
'J'ai mis ma vie ´r chercher ´r etre moi-meme. Pour ce faire, car il est probable qu'on peut le faire différemment, je me suis retiré des hommes ´r l'âge ou il est aisé parmi eux de briller. Mon temps a été occupé ´r m'édifier, sans souci de plaire ou de déplaire. Mon travail, qui fut intensif, est le résultat de cette rigueur. -
"Des millions d'hommes meurent de faim, l'injustice, l'obscurantisme sont partout ; on arrête, on emprisonne, on déporte, on torture, on répand le sang, on diffuse le mensonge corrupteur, on entretient l'analphabétisme, on étouffe les idées généreuses, on anéantit les consciences - pendant ce temps-là, nos célébrités littéraires font de la littérature confortable, c'est-à-dire du pur fumier, se prostituant au public de toutes les façons, notamment par l'intermédiaire de cette entreprise de décérébration qu'est notre actuelle télévision. Entre gens de bonne compagnie, on brode sur des idées usées - mais ce qui compte aujourd'hui, c'est la faim dans le monde, la non-culturisation des masses, la pollution de la nature par l'abus chimique, la démographie anarchique, les menaces de l'arsenal nucléaire. Le reste, madame, on s'en fout !"
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Un précieux de bibliothèque enfin réédité pour le 20e anniversaire de la disparition de l'écrivain sous un nouveau format.Ces Choses dites sont en quelque sorte un " Calaferte par lui-même ". Les entretiens que cet irréductible écrivain avait eus sur France Culture, en 1988, avec Pierre Drachline, sont ici donnés à lire. Dialogue sans complaisance, parfois brutal, toujours acéré, dans lequel Calaferte s'exprimait avec rage, ironie et lucidité sur son parcours et une vie dominée par les exigences de la création.
Toutes les facettes de Calaferte apparaissent aussi en filigrane dans le choix de textes rassemblés sous le titre Inventaire grammatical d'une biographie portative. Ici, selon l'expression d'André Breton, " les mots font l'amour ".
Calaferte se voulut d'abord un homme debout.
Nouvelle édition préparée par Guillemette Calaferte, Ingrid Naour et Pierre Drachline -
Lignes intérieures ; carnets 1974-1977
Louis Calaferte
- Denoël
- Romans français
- 23 Mai 2012
- 9782207105528
Depuis la publication des deux précédents tomes de ce Journal, Le chemin de Sion (1956-1967) et L'or et le plomb (1967-1973, la vie de Calaferte n'a guère subi de grands bouleversements, sinon intérieurs. Nous retrouvons donc dans ce troisième tome, (1974-1977), l'atmosphère calfeutrée et méditative d'une existence solitaire vouée à l'écriture tragiquement discontinue, pour cause d'angoisse, et consacrée la lecture, elle, admirablement suivie et journellement commentée d'écrivains tous portés à l'approfondissement de soi-même. Ainsi les richesses de l'intimisme se trouvent explorées de mille façons. On notera cependant un intérêt accru pour les problèmes religieux et une heureuse évasion du côté de la création théâtrale grâce l'amitié du metteur en scène Jean-Pierre Miquel.
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L'Incarnation est probablement la plongée la plus vertigineuse jamais entreprise dans ce qu'on entend par la petite enfance. Avec une détermination farouche à tout dire, tout fouiller, tout ramener au jour pour regarder en face, Calaferte s'est immergé dans ce qu'il y a de plus archaïque en l'homme : le corps de l'enfant. Peurs nocturnes, le pipi, le pipi du petit comme protestation, demande d'amour et affirmation de soi, le corps, tout le corps, l'intérieur du corps, le viscéral lieu de production comme machine, lieu d'inconscient, interdit, verrouillé, lieu du plus grand refoulement. La violence, violence du milieu, des familles, des enfants, brutalité terrifiante de tout ce qui entoure, de tout ce qui va former l'être même, sang, sang de la mère, sang des animaux, fornication, sexualité qui se nourrit de celle du couple primordial dont l'enfant est témoin, qu'il guette, épie, qu'il éprouve comme une mise à mort, mise à mort qu'il devra lui-même entreprendre pour que, des corps calcinés des géniteurs, il puisse, lui, le petit, s'extraire et se tenir debout. Ces scènes primitives seront, à l'âge adulte, mises en scène dans des représentations sexuelles qui fonctionnent par associations dont les termes sont directement issus de la mémoire du corps. Incarnation. Louis Calaferte donne ici un livre dont la force est celle de Septentrion.
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Le chemin de Sion ; carnets 1956-1967
Louis Calaferte
- Denoël
- Romans français
- 23 Mai 2012
- 9782207105306
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L'or et le plomb ; carnets 1968-1973
Louis Calaferte
- Denoël
- Romans français
- 23 Mai 2012
- 9782207105344
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