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Jean paul Mari
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Je suis grand reporter. Trente ans que je couvre les guerres du monde. Au début, je ne savais pas ce qui m'attendait. Massacres, charniers, tortures et viols... J'ai plongé dans la nuit. Très vite, j'ai remarqué ces hommes que la guerre a rendus fous: héros terrorisé par ses cauchemars, ancien commando soudain muet ou vétéran qui se tire une balle dans la bouche. Ce mal, étrange, est aussi répandu que tabou. Rwanda, Bosnie, Irak, Algérie, Vietnam, Liban... De partout, des hommes reviennent brisés. Depuis ce jour où ils ont rencontré la mort, dans la gueule d'un fusil, le regard d'un ennemi ou les yeux d'un ami. À Bagdad, mon hôtel a reçu un obus. J'ai vu un confrère couché sur la moquette. À la place du ventre, il y avait une tache blanche et nacrée. Alors j'ai commencé une enquête qui m'a mené dans plusieurs pays. J'ai interrogé les combattants et les psychiatres, fouillé les livres, la peinture et les films, l'ethnologie et la mythologie. Une chose est sûre : si on n'affronte pas la douleur de la guerre, elle nous tue. Il faut plonger en nous-mêmes et se reconstruire pour trouver la guérison. Oui, on peut en mourir, survivre et revivre. Et ce mal ne nous parle que de vie et d'humanité. Ceci est ma plus grande enquête.
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Oublier la nuit : des guerres et des hommes
Jean-paul Mari
- Buchet Chastel
- 25 Août 2022
- 9782283034699
"Je suis né dans une tombe. Pas un simple trou pioché dans la terre, mais une chambre rectangulaire toute blanche avec des murs passés à la chaux, un carrelage sanitaire où mon père était couché, nu, sur une dalle de marbre, enroulé dans un drap blanc. Quand je l'ai embrassé, il avait la peau tiède et j'ai compris qu'il était mort. Abattu d'une balle de gros calibre dans le dos par les tueurs qui guettaient.
Je ne le savais pas encore mais il me faudrait toute une vie d'adulte, un livre entier, pour trouver un sens à ce chaos primaire.
Où que je sois, quoi que je fasse, sur un ring de boxe, à pied sur la ligne verte de Beyrouth ou à Bagdad sur l'Euphrate, dans Jérusalem la maudite ou Sarajevo l'assiégée, dans les banlieues obscures de l'islam, au coeur d'une forêt d'Amazonie ou des charniers du Rwanda, je n'aurais pas d'autre choix que de chercher encore et encore à résoudre la même énigme de l'ombre. À oublier la nuit. Et à chercher la lumière."
J.-P. Mari -
En dérivant avec Ulysse
Jean-paul Mari
- JC Lattès
- Littérature française
- 19 Septembre 2018
- 9782709656474
Si Ulysse revenait aujourd'hui en Méditerranée, que trouverait-il ? Une Mare Nostrum, une mer commune à tous ses habitants ou un espace coupé en deux, éclaté, balkanisé. Divisé au gré des rivalités, des cultures et des religions, entre les « civilisés » et les « barbares ». Serait-il plus étonné par les progrès réalisés ou horrifié par ses plaies ? Les hommes auraient-ils réussi à avoir enfin le même Dieu autour de la même mer ? La Méditerranée aurait-elle réussi à rester le centre de la culture, la lumière du monde, un joyau de l'humanité ou, frappée par une décadence effrayante, s'était-elle transformée un cul de basse-fosse de l'intelligence ? Ulysse pourrait-il nous dire qui nous sommes ? Me dirait-il aussi, comme Tirésias, qui je suis ?
Être méditerranéen, est-ce avoir une identité ou n'être plus que le « Personne » de Polyphème, quelqu'un aux origines diluées dans un monde mondialisé. Moi qui suis né sur ces côtes, amoureux et souffrant au bord de la mer, sidéré par les guerres mais hypnotisé par la lumière d'après incendie, qui suis-je ? Qui sommes-nous ? Perdus ou sauvés ?
Il n'y a qu'un seul moyen d'obtenir une réponse à toutes ces questions. Refaire, pas à pas, ce grand voyage avec lui. En dérivant avec Ulysse. -
D'une descente aux enfers à la vie retrouvée.
Un homme sort du coma. Touché à la tête, par balle. Antoine, grand reporter, revient d'un pays en guerre. Sa plaie cicatrise mais il lui manque quelque chose d'essentiel. Une partie de son passé s'est évanouie. Il sait qui il est, ce qu'il faisait avant, il n'a pas oublié les gens, les numéros de téléphone et son quotidien. Mais il a oublié le coeur de son voyage en Afghanistan. La mission, l'embuscade, la blessure. Et il ne comprend pas pourquoi la femme de sa vie a disparu. Antoine souffre. Une douleur persistante à la tête, des cauchemars obsessionnels, des visions terrifiantes, la colère, l'envie de fuir ou de tuer. C'est un traumatisé qui ne sait plus parler aux autres, pense qu'il est suivi par un tueur, vit en reclus. Sa mémoire perdue par pans entiers le hante. Antoine le convalescent accepte un reportage en Méditerranée. Il a appris que son amour est parti en voilier pour un périple dans la région. De Troie en Turquie jusqu'au nord de la Grèce, de la Tunisie à la Sicile, des Îles éoliennes jusqu'en Italie continentale, de la côte romaine jusqu'à Naples, de Corfou à Ithaque, chaque lieu, chaque rencontre agit comme une série d'électrochocs. Étape après étape, il cherche son amour, en vain. Des pans de sa mémoire lui reviennent en désordre, offrant une nouvelle pièce du puzzle, posant plus de questions qu'elle n'apporte de réponse. Que s'est-il passé, ce jour-là, avec les militaires français, dans cette embuscade meurtrière tendue par les talibans dans le col d'Uz ? Pourquoi se sent-il coupable ? Les souvenirs se reconstituent et la Méditerranée fait son oeuvre magique. La mer le bouscule, le balance, le berce, le materne, comme celle de son enfance déchirée en Algérie. Au terme de son long voyage sur la mer bleue, il n'est plus le convalescent tourmenté par son amnésie, ni le reporter de guerre, tenté en permanence par la descente aux enfers. Il est quelqu'un d'autre. Un enfant retrouvé, un homme apaisé, un ressuscité qui a accepté de vivre. -
Un jour d'automne 1991, le narrateur se pose sur l'aéroport d'Alger. Jamais depuis trente ans, il n'est revenu dans ce pays où il est né et qu'il a mis sous clef dans sa mémoire. Dans un double travail d'enquête et de deuil, il fouille le présent et le passé de l'Algérie, revit son enfance et tente de comprendre un pays qu'il a tant aimé. En 1962, son père et son grand-père sont assassinés. À l'époque, les tueurs - FLN, OAS ou autres - n'ont jamais été identifiés. La violence et l'exode ont chassé le narrateur vers la métropole. Trente ans plus tard, l'enfant devenu journaliste reprend l'enquête. Aujourd'hui, entre le parti du sabre et le goupillon islamiste, les Algériens se torturent entre eux. On sait si peu de l'Algérie actuelle. Le narrateur plonge au coeur de l'islamisme algérien, de son organisation, des attentats et des massacres pour comprendre la nature et l'ampleur du mal algérien. Sans prendre parti, l'auteur fait en écrivain son métier de grand reporter. Il dit un pays devenu fou, en décrit les tourments. Mais par ce jeu de miroirs entre hier et aujourd'hui, il plonge en lui-même comme dans Alger la rouge, rude confrontation et descente aux enfers dont il ressort lavé.
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"Je crois que nous entrons dans la nuit", lui avait dit un ami algérien. Depuis dix ans Jean-Paul Mari, né à Alger, correspondant de guerre rompu aux grands conflits, a vu la confirmation de ce pressentiment. Voyage après voyage, il plonge au coeur d'un pays où les islamistes armés des GIA affrontent les militaires et les Ninjas du régime. Il explore les banlieues de la capitale, la Casbah, la plaine de la Mitidja et les montagnes de Kabylie. Il observe les partis politiques, les élections et les manifestations, écoute les cris des torturés et des tortionnaires, militants islamistes, miliciens pro-gouvernementaux, jeunes, chômeurs, femmes, journalistes ou écrivains d'un peuple pris en otage. Loin du sectarisme et d'une vision monolithique, il se livre à une enquête des profondeurs sur les lieux des meurtres, des grands massacres, dans les rues, les villages, les cimetières et les mosquées. Avec en tête une question, obsédante: quelle est la nature de ce mal algérien, de cette violence cruelle et délirante? Dangereuse enquête à la fois rigoureuse et pleine de compassion. Comment l'auteur ne se tournerait-il pas aussi vers le passé, le sien et celui de la guerre d'indépendance. Pour mieux comprendre pourquoi aujourd'hui, là-bas, on assassine l'Algérie. Ce livre a déjà été publié sous le titre Il faut abattre la lune.
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L'odyssée des migrants en Méditerranée
« Trente-cinq ans que je cours le monde et ses tourments. La première fois que j'ai vu l'exode d'une population, en dehors d'une guerre, c'était les boat-people qui fuyaient le régime d'Hanoï. Des jonques en bambou sur la Mer de Chine, les naufrages, tous les éléments étaient déjà là. Mais ces migrants étaient des réfugiés politiques et le monde les regardait d'un oeil bienveillant et attentif.
Avec le temps, l'exode des migrants n'est plus devenu un phénomène exceptionnel. Et le monde s'est lassé. J'ai suivi les barques, les pateras qui affrontaient le détroit de Gibraltar, les pirogues de la mort pour les Canaries, les zodiacs de Turquie vers l'île grecque de Lesbos, le flot des épaves vers le Canal de Sicile. Jusqu'à Lampedusa, caillou submergé par le flux. J'ai suivi le sillage de ces bateaux ivres, sur mer et sur terre, dès leur point de départ, un village subsaharien, un désert érythréen de la corne de l'Afrique, une capitale arabe, une montagne d'Afghanistan ou de Syrie. Je voulais faire le récit choral de ces centaines de milliers d'hommes et de femmes qui ne voient qu'une seule issue, partir, pour la grande traversée, à travers notre mer, la méditerranée. Nous, Européens, nous hésitons toujours, entre aveuglement volontaire, compassion et répression. Sans parvenir à définir une attitude réaliste, une politique commune. Pendant ce temps-là, ils partent. Avec la force des désespérés ou des conquérants. Et rien ne les arrêtera. » Jean-Paul Mari
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Jean-Paul Mari, Grand reporter au Nouvel Observateur, a tenu un journal durant sa présence à Bagdad, qu'il a rendu accessible à tous sur le site internet du Nouvel Observateur.
C'est ce texte d'écrivain, très personnel, qui est aujourd'hui publié dans son intégralité : non pas la guerre événementielle, mais la guerre en "caméra subjective", expérience-limite, telle qu'il l'a observée et vécue. -
"La poésie de Paul Mari n'a rien à proprement parler d'une partie de plaisir bien qu'elle dispense de singulières jouissances : avec les simples mots des hommes de tous les jours, le poète de Coaraze nous révèle l'absurdité d'une réalité égarante en laquelle il décèle une métaphysique des petits riens où notre existence se défait, où nos jours et nos nuits se dissipent en poussières de particules grises." André Chenet
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Consciences
Paul Mari
- Seghers (réédition numérique FeniXX)
- Collection PS - Poésie
- 4 Mars 2019
- 9782232134623
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Le parcours du piéton
Paul Mari
- FeniXX réédition numérique (José Millas-Martin)
- 6 Janvier 2023
- 9782307285946
Le parcours du piéton détient ces pouvoirs secrets. Ce nouveau recueil de Mari prend place dans l'édifice poétique que - depuis quinze ans - il édifie. Consciences, Figures de danse, où culminent l'ambivalence d'une révolte âpre et la fusion dans l'élément panique de l'univers, en sont d'autres fragments. Des textes : l'Autre, Doublure, dépouillent au vitriol la bonne conscience ; leur lucidité flagelle à vif. Paul Mari - depuis dix ans - ne cesse d'assumer « la prodigieuse faiblesse... de regarder par le trou de ses illusions l'autre qui n'est qu'un Autre... ». Par cette lézarde, le « parcours » penche vers une défaillance de tout l'être, car qui entend-il « jeter dehors de ce cosmos par le trou qu'on vient d'y faire », sinon lui-même. Mais, cela est nouveau chez le poète, il se dérobe à l'acte, non plus par le cri ou l'insulte, mais par une pirouette : pour la première fois, point l'humour. Cette tirade métaphysicienne s'achève sur un « mais il fait trop chaud » burlesque. D'ailleurs, Paul Mari n'avait jamais écrit de poèmes aussi concrets. Si leur origine est une notation fugitive, une impression, un sentiment, ils se construisent hors de tout langage rationnel, privés d'adjectifs, sinueux et vifs. Ils saisissent le temps, le déroulent et l'enroulent, dans un écheveau frémissant pailleté d'or et d'écume.