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Claire Marin
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«?Ça commence parfois par une inquiétude ou un malaise. On se sent en décalage, on craint d'agir de manière déplacée. On a le sentiment de ne pas "être à sa place". Mais qu'est-ce qu'être à sa place, dans sa famille, son couple, son travail ? Quels sont les espaces, réels ou symboliques, qui nous accueillent ou nous rejettent ? Faut-il tenter de conquérir les places qui nous sont interdites, à cause de notre genre, notre handicap, notre âge, notre origine ethnique ou sociale ? Peut-être faut-il transformer ces lieux de l'intérieur et s'y créer une place à soi ??» Dans cet ouvrage aussi passionnant que sensible, la philosophe Claire Marin explore toutes les places que nous occupons - quotidiennement, volontairement ou contre notre gré, celles que nous avons perdues, celles que nous redoutons de perdre - et interroge ce qui est à la fois la formulation d'un désir personnel et un nouvel impératif social. Encore reste-t-il à savoir si l'on finit tous par trouver une place, ou si le propre d'une place n'est pas plutôt de sans cesse se déplacer, ou de déplacer celui qui croit pouvoir s'y installer...
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Qu'est-ce qu'un début dans la vie ? Ressource infatigable de nos récits familiaux, le début d'une vie se réinvente chaque fois, signant la marque du romanesque dans nos existences.
Pourquoi recommence-t-on et jusqu'à quand ? Qu'est-ce qui nous fait rechercher l'intensité du sentiment de vivre, l'impatience et l'innocence des commencements ? Et comment conserver cette ardeur au fil des épreuves ?
Pour explorer ces débuts, Claire Marin déploie toutes les nuances de son extraordinaire art de comprendre, en lectrice accomplie de nos tourments et de nos joies. -
La narratrice est atteinte d'une maladie auto-immune, autrement appelée maladie de compagnie, "compagne fidèle", dira-t-elle ironiquement, qui la diminue. Le corps s'attaque lui-même en tentant de se défendre, les virus s'engouffrent dans la brèche d'une immunité réduite. Hors de moi dit la rage de la malade qui refuse de se soumettre à cette condition. La narratrice analyse avec lucidité la souffrance, dissèque la maladie, ses effets sur l'humeur, la résistance qu'elle tente de lui opposer. Elle restitue l'impuissance de la pensée face à l'obsession de la maladie. Loin de sombrer dans la résignation et la tristesse, ce récit est porté par l'énergie de la colère qui redonne toute sa vigueur au sujet exsangue. Jusqu'à ce qu'apparaisse, inattendu et renaissant, le désir.
Claire Marin est née en 1974 et enseigne la littérature et la philosophie. Elle vit à Paris. -
Qu'elles soient joyeuses ou tragiques, visibles ou non, les ruptures rythment notre existence, nous transforment, nous remettent profondément en question. Comment conjuguer ces « bifurcations » de nos vies que sont les ruptures avec l'idée de notre identité, une et constante ? Nous révèlent-elles la multiplicité de nos identités possibles, ou le fait que nous nous affirmions progressivement, au fur et à mesure de ces « accidents » de la vie ? Nous épurent-elles ou nous démolissent-elles ? Pour la philosophe Claire Marin, la définition de notre être est tout autant dans nos sorties de route que dans nos lignes droites, dans les accrocs au contrat que dans le contrat lui-même. Naissances ou deuils, séparation ou nouvel amour, besoins d'ailleurs : nos oscillations, nos vacillements fragilisent nos représentations, ébranlent nos certitudes, certes. Mais ils soulignent aussi fondamentalement la place de l'imprévisible, et questionnent notre capacité à supporter l'incertitude, à composer avec la catastrophe et, en les surmontant, à parfois démarrer une nouvelle vie.
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Violence de la maladie, violence de la vie (2e édition)
Claire Marin
- Armand Colin
- Le temps des idées
- 19 Août 2015
- 9782200612214
Dans la maladie, le sujet fait l'expérience d'une violence démultipliée, l'assaillant de toutes parts. Violence faite au corps, par le mal et les traitements ; violence symbolique des discours, des regards et des jugements infligés au patient par la société et le milieu médical. Violence d'une marginalisation qui redouble la solitude d'un malade emprisonné dans sa souffrance. Pourtant, la philosophie est largement passée à côté de cette violence. Elle n'aborde en général cette épreuve existentielle que de biais. comme paradigme pour penser l'anormal. Ce détour est significatif d'un malaise, celui de la pensée face à une violence inhérente au vivant lui-même.
Comment appréhender ce pouvoir destructeur de la vie ? En quoi nous oblige-t-il à repenser entièrement le soin ? Pour quel bénéfice ? -
L'homme sans fièvre ; guérir, la nouvelle utopie du soin
Claire Marin
- Armand Colin
- Le temps des idées
- 18 Septembre 2013
- 9782200284428
Sommes-nous tous malades ? La médecine, ses approches de l'humain, son vocabulaire ont pénétré dans notre univers quotidien. Une telle médicalisation de notre existence n'est pas sans effet. Les problèmes du corps et de l'âme se voient systématiquement redéfinis en pathologies et les différentes phases de la vie accompagnées de l'aide technique médicale. Celle-ci esquisse la figure d'un homme amélioré par les biotechnologies, débarrassé des aléas des passions, maîtrisant ses colères et ses pulsions : un homme sans fièvre.
Ainsi paradoxalement, à mesure que la médecine identifie toujours plus de maladies, les hommes rêvent de parfaite guérison et en font à la fois une exigence personnelle et un idéal social. Guérir la société de ses blessures, nous défaire de notre vulnérabilité ; telle est la manière dont est interprétée trop rapidement l'idée d'une société du soin proposée par de nouvelles philosophies. Pourtant, soigner n'est pas un geste anodin, guérir ne se fait pas sans souffrance et généraliser le modèle médical, c'est aussi prendre le risque de banaliser sa violence spécifique.
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L'actuel regain d'intérêt pour la philosophie témoigne de l'attente la plus légitime qui soit, eu égard aux prétentions traditionnelles et à l'aura de cette discipline, mais également la plus difficile à satisfaire : qu'elle mène celui qui épouse ses chemins à une véritable ré-appropriation de sa propre existence, à une re-création personnelle.Impossible ici de se satisfaire d'un horizon de consolations aimables et de recettes de prospérité, non plus que de vertiges théorisants ou d'érudition monomaniaque. Face à un monde qui semble avoir d'avance consumé nos élans et consommé nos révoltes, les postures et commodités ne sont plus de mise. Un retour d'authenticité s'impose à l'engagement philosophique lui-même. En fait, la mise à l'épreuve de soi est passage obligé, dès lors que de mort de Dieu en chute des idoles de remplacement, nul ne peut plus prétendre faire surgir la valeur irréductible de l'humain d'ailleurs que de l'homme...D'où la pertinence et l'attrait de l'exploration, ici proposée des voies traditionnelles et ressorts nouveaux d'une maïeutique propre à faire naître l'homme à lui-même, à travers la mise à nu et le retrait de tous les masques que nous imposent la vie en société et le respect de ses codes. Poussant au déracinement du moi comme à une étape nécessaire au dévoilement de notre vérité, les auteurs de cet essai s'inscrivent dans la lointaine filiation de ces philosophes de l'Antiquité (Stoïciens, Cyniques) qui vivaient leur philosophie comme un travail sur soi, voire une ascèse, et dans le prolongement de tout ce pan de la pensée contemporaine qui, avec Foucault notamment, s'est employé à armer la philosophie d'un pouvoir maximal de transformation croisée de celui qui s'y adonne et du social qui l'environne.Cet ouvrage, dirigé par Claire MARIN, est issu d'une recherche collective de professeurs agrégés de philosophie, anciens auditeurs ou élèves de l'École Normale Supérieure de Fontenay Saint-Cloud : Mathias GOY, Antoine KERINVEL, Stéphane LEGRAND (Université de Lille), Claire MARIN (Université de Nice) et Cécile NICCO (Université de Paris-IV Sorbonne).
Introduction. La philosophie comme discipline. L'épreuve. Histoire de la philosophie comme manière de vivre. Les deux paradigmes : thérapeutique et esthétique. L'exercice spirituel. L'expérience intérieure : de Saint Augustin à Bataille. Les grandes épreuves de l'esprit. Conduire la conduite des autres. L'existence théâtralisée. Sculpte ta propre statue : la construction de soi. Les vies d'exception. Vivre, en vérité : la tentative radicale des Cyniques. L'engagement : du politique à l'ontologique. Les métamorphoses du corps. Mourir. Montaigne, l'écriture et l'amitié. Le corps souffrant de Nietzsche à Canguilhem. Le corps paré : peintures, tatouages et scarifications. Conclusion. Oser philosopher. Lever le voile d'ignorance : le rôle critique du philosophe. La pratique de soi dans la sphère biopolitique. L'éducation philosophique en question. -
La relève ; portraits d'une jeunesse de banlieue
Claire Marin
- Éditions du Cerf
- Société
- 23 Février 2018
- 9782204119931
Qui sont « les jeunes de banlieue » ? Qui sont ces grands enfants à peine sortis de l'adolescence, mais déjà marqués par les épreuves, les drames de l'exil et de la misère ? Quelles sont les tensions et les forces qui traversent leurs vies, qui les portent ou les fragilisent ? Et comment expliquer les réussites inespérées de certains sur lesquels personne n'aurait jamais parié ?À travers ce trombinoscope recomposé par la mémoire d'un professeur, au terme de quinze ans d'enseignement, dans des lycées coincés entre un centre commercial et une gare RER, on suit ces vies bouleversantes telles qu'elles s'égrènent au fil des années, dans des discussions, des rencontres, des messages sur les réseaux sociaux. On entend leurs récits de souffrance, de solitude, mais aussi leurs histoires de famille et d'amour. On s'interroge avec eux sur le sens de la loyauté, la force des liens, le poids des origines. On découvre aussi - et heureusement - qu'on ne sait jamais ce dont un élève est capable.Claire Marin enseigne la philosophie en classes préparatoires aux grandes écoles, en banlieue parisienne.Elle est l'auteur de plusieurs essais consacrés à l'épreuve de la maladie et à la relation de soin, comme L'homme sans fièvre, La maladie, catastrophe intime, ou encore Hors de moi.
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« Ce n'est pas grave s'il n'écoute pas quand elle parle. Elle ne le fera plus. Maintenant, elle écrit. Le papier, lui, n'est ni absent, ni de mauvaise foi, ni violent. Voici donc tout ce qu'il ne voulait pas entendre et tout ce qu'il ne lira jamais. »
À PROPOS DE L'AUTRICE
Enseignante de français, Aelis Bohuci nourrit au fil du temps son affection pour les lettres. Elle signe, avec "Douce violence", une oeuvre pleine d'émotions. -
Vivre autrement
Claire Marin, Nicolas Truong
- Editions de l'Aube
- LE MONDE DES IDEES
- 3 Juin 2021
- 9782815944106
À quatre reprises, Claire Marin et Nicolas Truong ont échangé dans les pages du Monde. Ces rendez-vous ont donné lieu à une réflexion passionnante sur le sujet de prédilection de la philosophe - les ruptures, comme blessures qui modifient en profondeur notre identité. Dans quelle mesure vivons-nous une "époque de la rupture" ? Quel regard porte la philosophe sur les discours relatifs aux "vertus de l'échec" ? Pourquoi la rupture amoureuse apparaît-elle comme le paradigme de toutes les ruptures ? Être séparé, n'est-ce pas en définitive un résumé de la condition humaine ? La rupture reste-t-elle parfois une manière d'assumer son identité ? En quel sens est-ce que le confinement a été une rupture ? Comment remédier à la rupture de certains liens, du fait de la crise sanitaire ? Passionnant.
Née en 1974, Claire Marin est philosophe et enseigne dans les classes préparatoires aux grandes écoles à Paris. Membre associée de l'Ecole normale supérieure, elle dirige le Séminaire international d'études sur le soin. Elle a notamment publié Rupture(s) (L'Observatoire, 2019). Nicolas Truong est journaliste, -
Cet ouvrage explore la complexité et la richesse de l'événement de la naissance, la diversité des approches sociales et culturelles, la force des enjeux qui en découlent, qu'ils soient psychiques ou politiques. Comment se déroule une naissance, quels soins l'entourent, la précèdent, la prolongent, l'accompagnent ? Quels sont ceux et celles, parents, soignants, figures médicales ou symboliques, mythologiques ou magiques, qui participent à la naissance ou à la renaissance d'un individu ? Autour du paradigme de la naissance, se croisent d'anciennes questions et de véritables défis contemporains autour de la conception et de la fabrication des enfants. Que nous apprennent ceux qui accueillent les nouveau-nés et secondent leurs parents, mais aussi ceux qui entendent dans la souffrance d'un adolescent ou d'un adulte la douleur d'une impossible naissance à soi ?
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Souffrance et douleur
Claire Marin, Nathalie Zaccaï-Reyners
- PUF
- Questions de soin
- 24 Janvier 2023
- 9782130807124
Cet ouvrage propose une nouvelle édition d'un texte du philosophe Paul Ricoeur, intitulé « La souffrance n'est pas la douleur », qui fut à l'origine une conférence prononcée lors d'un congrès de psychanalyse. Il est suivi des échos qu'il a suscités chez des lecteurs philosophes, sociologues ou médecins. Ces lectures mettent en évidence la richesse de ce texte datant de 1992 et la force de ces lignes directrices qui permettent d'interroger à nouveau frais la relation à l'homme souffrant, que ce soit dans le cadre d'une relation médicale ou dans la perspective d'une anthropologie philosophique. Quelle « compréhension du souffrir » est possible et comment la repenser dans le cadre d'une réflexion sur l'éthique médicale et plus généralement sur les enjeux du soin aujourd'hui ? Ce texte dont la profondeur et la pertinence nous offrent des points d'analyse précieux est plus que jamais nécessaire.
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De la nature à l'esprit ; études sur la philosophie française du XIX siècle
Marin Belay, Claire Marin
- ENS Éditions
- 5 Mai 2022
- 9791036203855
Pourquoi ne lit-on plus ces pages de la philosophie française que des générations d'étudiants ont sues par coeur ? La philosophie du XIXe siècle n'a-t-elle plus rien à nous dire ? Nous avons fait le pari inverse. Au terme d'une immersion au sein de la philosophie du XIXe siècle, il nous a semblé que les formes de cette pensée questionnaient utilement notre propre modernité. Dans sa quête de l'esprit jusque dans ses formes les plus dissimulées, la philosophie du XIXe siècle met en place des critères de compréhension de la nature que reprennent certaines philosophies contemporaines. Derrière l'obscurité et la confusion que l'on a pu reprocher au spiritualisme, il faut redécouvrir une recherche sur une complicité de l'esprit et de la nature, sur leur lien intime et secret que repenseront les philosophies du XXe siècle s'interrogeant sur la familiarité du corps et de la conscience. L'analogie posée entre la nature et l'esprit est alors réellement méthode, c'est-à-dire voie d'accès à une vérité ontologique. Le trajet qui mène de la nature à l'esprit se révèle double itinéraire de l'être et de la pensée. C'est dans cet entre-deux du dualisme et du monisme que nous avons lu l'expression d'une pensée authentique de la nature et de l'esprit qui n'est ni une séquelle de la métaphysique classique, ni la préfiguration balbutiante de philosophies ultérieures, mais la réalisation d'un effort de pensée original qui tend à la fusion de la spéculation et de la pratique.