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Carlo Gozzi
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Carlo Gozzi (1720-1806) ne devint auteur dramatique qu'à quarante ans avec la ferme intention de détrôner les rénovateurs du théâtre vénitien du moment, en particulier Carlo Goldoni. Son association avec Antonio Sacchi, le directeur de la plus fameuse troupe de Comedia dell'Arte de l'époque, servit définitivement ses desseins en restauration fantastique. Ce furent tout d'abord L'amour des trois oranges, Le Corbeau puis Le Roi-cerf où Gozzi déploie toute son imagination fabulesque et qui fit courir tout Venise. Enfin, Turandot marqua sans appel la victoire des contestataires. Goldoni en fut réduit à quitter Venise pour Paris.
Carlo Gozzi donna cinq autres pièces dont L'Oiseau vert qui fut brillamment recréé en 1982 à Genève dans une mise en scène de Benno Besson
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Le 24 octobre 1761, neuf mois après le scandale suscité par L'Amour des trois oranges, une « fable théâtrale » d'un genre nouveau où il éreintait ses rivaux, Carlo Goldoni et Pietro Chiari, Carlo Gozzi triomphe au San Samuele de Venise avec une deuxième « fable », Le Corbeau. Il y tempère sa veine satirique et, puisant toujours son inspiration dans les contes du napolitain Basile, il propose à son public une intrigue sombre, remplie de larmes et de sang, où le tragique se mêle au merveilleux. Victime de la malédiction d'un Ogre dont il a tué le corbeau, le roi Millo s'est épris d'une beauté idéale, introuvable, et a sombré dans la folie. Pour l'aider, son frère Jennaro a pris la mer et à Damas, il a enlevé la belle princesse Armilla. Ce faisant, il a excité la fureur vengeresse du père de la jeune femme, le cruel magicien Norando. Jennaro est alors confronté à un choix cornélien : voir mourir son frère bien-aimé par sa faute ou être pétrifié s'il lui révèle les dangers qui le menacent...
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Une belle créature, mi humaine mi fée, qui renonce par amour à son statut d'immortelle ; un prince amoureux fou de cette créature, qui laisse le royaume de son père aux mains d'un despote sanguinaire ; un mage démoniaque qui a lancé contre eux une terrible malédiction. Ce trio est au centre de La Femme serpent, fable théâtrale tragicomique que Carlo Gozzi offre avec succès au public de Venise en octobre 1762, peu après Turandot. Transformations, apparitions, disparitions, déchaînement de tonnerre et d'éclairs, palais merveilleux succédant à un désert rocailleux, grottes peuplées de monstres hideux. À partir de sources diverses, françaises et italiennes, Gozzi déploie toute sa science de la scène et de l'écriture, et mêle avec brio le merveilleux, le tragique, le pathétique et le comique hérités de la commedia dell'arte. Les amants réussiront-ils à surmonter les épreuves imposées par le mage ? Le prince sauvera-t-il son royaume ? La fée deviendra-t-elle humaine ?
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L'Oiseau vert (1765) est la neuvième des dix fables théâtrales que l'écrivain vénitien Carlo Gozzi, invente pour triompher de l'autre Carlo, Goldoni, adversaire honni contre lequel il se déchaînait depuis dix ans. Il la nomme fable philosophique pour souligner l'importance du message allégorique qu'il y développe, et répondre à ceux qui trouvaient ses intrigues de conte de fées trop puériles et « fondées sur le faux ». Il y donne un destin à la fois tragique, pathétique et burlesque aux protagonistes de sa première fable, L'Amour des trois oranges (1761), et porte à sa perfection une écriture-centaure qui traduit sur la page la subtile articulation entre dramaturgie d'auteur et dramaturgie d'acteur propre à la commedia dell'arte. Son contemporain Giuseppe Baretti voyait en Gozzi un nouveau Shakespeare. Avait-il tort ? Avait-il raison ? Cette traduction à lire et à jouer qui se démarque des versions scéniques modernes pour revenir à la lettre de l'original permettra de trancher la question.