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Jeunesse
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Fut un temps, je ne sortais que la nuit,
À l'heure où les parents couchent leurs petits.
On m'évitait pour conjurer le mauvais sort.
Je portais, paraît-il, la poisse, la guigne et je ne sais quoi encore.
Personne ne voulait croiser mon chemin,
Car sous ma robe se cachait, disait-on, le diable, le Malin.
J'étais un chat maudit, un maudit chat tout noir,
Noir comme la nuit, noir comme la suie, noir comme l'ennui.
Alors on m'affubla du triste nom de Méphisto. -
Une moufle traînait dans une clairière par une nuit d'hiver...
Un rat transi de froid passa par là. Ni une ni deux, il en fit son nid. Mais bientôt un crapaud se glissa lui aussi dans l'abri, puis un hibou, un lapin, un renard, un sanglier... et même un ours ! La moufle allait-elle résister ?
Voici une adaptation d'un conte classique ukrainien. La moufle, qui jusqu'à l'ours avait tenu bon, ne résiste pas à l'arrivée d'une fourmi. Et dans cette version, c'est une heureuse araignée qui profite des bribes de laine pour se tisser une toile douillette. Le texte regorge de drôleries et de rimes. Il joue sur plusieurs registres de langage et c'est un véritable plaisir de le lire à haute voix.
Au coeur de la forêt, Antoine Guilloppé est un orfèvre. Ici, il s'amuse aussi avec les silhouettes d'animaux et leurs expressions. Ses illustrations, où le noir est toujours présent, se parent de touches de couleurs vives qui illuminent son travail.
