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Paulina Dalmayer
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Quelques jours de la vie d'une femme, Wanda. Les derniers, et les plus intenses, peut-être ?
A 70 ans, Wanda est l'audace incarnée. Atteinte d'un cancer généralisé, elle sait sa fin imminente. Son état se dégrade à vue d'oeil, mais dans cette course contre la montre, pas question de se laisser abattre, encore moins d'avoir peur. Plutôt aller de l'avant, aujourd'hui comme hier, en ces temps de sa jeunesse que Wanda se remémore : le concert des Rolling Stones à Varsovie, en avril 1967, où elle rencontre Edward qu'elle épousera et dont la brillante carrière accompagnera les paradoxes de l'Histoire polonaise contemporaine ; son engagement dans une troupe de théâtre expérimental ; sa passion pour Konrad, son étudiant devenu amant après la chute du mur ; et bien sûr ses deux filles, insaisissables et lointaines.
Face aux assauts du siècle, à sa violence, aux renoncements idéologiques, Wanda et ses proches ont toujours cultivé l'ironie et tenté de préserver ce qu'il restait de beauté. Héroïques à leur façon et nourris d'utopies, ils ont su rester libres. C'est à cette liberté que Wanda n'entend pas renoncer. Elle décide de s'évader de l'hôpital où elle était soignée, convaincue qu'il existe des lieux autrement plus recommandables pour trépasser. Et si son histoire commençait là où on la croit achevée? Et si, jusqu'au bout, il était possible de relancer les dés ?
Une fabuleuse leçon de cran, d'intelligence et de vie, portée par une langue vibrante et réjouissante. -
Quand Gabriela apprend que sa mère, condamnée par un cancer, vient de s'enfuir de l'hôpital, rien ne la prépare à l'épopée picaresque qui l'emmènera jusque sur les rives du Gange. Qui aurait pu imaginer cette parfaite épouse et médecin renommé, fantaisiste au point de refuser de mourir paisiblement sous morphine, comme tout le monde l'attend d'elle ? Et pourtant, Gabriela se verra contrainte de quitter son paradis terrestre dans le Luberon pour rejoindre sa Pologne natale en compagnie de son amoureux et porter aide à son père, déterminé à retrouver celle avec qui il a partagé quarante ans de vie. L'expédition en Inde sur ses traces ne manquera pas de piment, mobilisant en outre, le meilleur ami et l'ancien amant de la fugitive. Tour à tour comiques et terrifiantes, spirituelles et charnelles, leurs aventures les confronteront aux grandes questions de l'époque, qu'il s'agisse du progrès de la médecine ou de l'évolution du modèle familial. Si une chose est certaine, c'est que la mort n'arrête pas les passions humaines. Portée par un élan qu'elle croit mystique, sans jamais rien maîtriser, Gabriela forcera le destin et finira par bâtir une improbable utopie sentimentale.
Les Utopistes brosse le portrait bariolé de personnages tenaillés par leurs croyances et leurs contradictions. La littérature burlesque d'Europe centrale y laisse son empreinte, le tragique s'y déploie dans l'humour noir, la mort y convoque l'ironie... Paulina Dalmayer a le goût de la provocation et ne recule devant rien. Son héroïne ne s'encombre pas, elle non plus, d'aucune convenance dans sa quête du sacré, grand thème de ce roman magistral, où l'on retrouve la verve, l'énergie, la radicalité fougueuse de l'auteure des Héroïques. -
En 2010, guidée par Kessel et Bouvier, Hanna s'envole vers L'Afghanistan. Kaboul offre mille sujets : corruption et désert institutionnel, trafic, bavures des armées régulières et coups tordus confiés à des sociétés privées. Mais enquêter implique de côtoyer aussi les aventuriers qu'un autre genre d'ambition attire vers les régions du monde sous tension.
Or Hanna aime les hommes aux manches retroussées. Qu'ils aient un revolver dans la poche et dorment sur un matelas rempli de billets ne la dérange pas. À compter de sa rencontre avec Robert, ancien mercenaire, et Bastien, ancien agent de renseignement, le séjour d'Hanna prend une autre tournure. Les deux hommes n'entravent en rien son goût extrême pour la vérité, son plaisir diabolique à relever les contradictions. Au contraire, il suffit d'entrer dans leur sillage pour tout voir, tout comprendre, même à leur insu. Mais près d'eux Hanna découvre que son penchant pour les hommes odieux et formidables cache une fascination pour le mode de vie qu'impose un pays en guerre. Quand les pires moments sont aussi les meilleurs. Quand on a l'impression de danser sur un volcan. Alors ne faudra-t-il pas qu'elle s'en détache ? Que l'intelligence l'emporte sur l'instinct ? Ce qu'ils vivent est homérique. Mais elle est la seule à en avoir pleinement conscience et à pouvoir le raconter.
Si la passion pour la guerre ne cesse jamais de troubler la narratrice, au moins lui permet-elle d'en révéler toutes les facettes. La guerre et ceux qui la font, l'orchestrent ou en meurent, la guerre dont Paulina Dalmayer décrit l'énergie archaïque avec le raffinement intellectuel de la Mitteleuropa.